Lonely Wolf (Katsuki x oc)

12. Ay pepito

Les marches de l'internat grincent alors que je les descends en essayant de faire le moins de bruit possible.

J'ai passé la journée à nettoyer l'internat, et pourtant je suis pas si fatiguée que ça. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, Katsuki est diablement efficace quand il s'agit de nettoyage, et c'en est presque drôle. Il suffit de lui blesser légèrement sa fierté pour qu'il se mette à faire tout ce que vous voulez.

Du coup, la journée n'a pas été si désagréable que ça au final, même si on l'a passée à se chercher et à se lancer des piques.

Les autres sont revenus, nous ont passés les cours, et j'ai été étonnée de voir que la classe est vraiment un groupe soudé. Pas que j'ai cru le contraire ces derniers jours, mais quand on les voit tous ensemble d'un point de vue extérieur, ça saute aux yeux.

Chacun est détendu, et personne n'entretient de rivalité particulière avec un autre. Sauf peut-être Katsuki, mais il semble se penser en compétition avec tout le monde, alors la plupart semblent en avoir l'habitude.

Mais les événements qu'ils ont vécu –et m'ont racontés avec force de détails et d'exclamations– les ont indéniablement rapprochés.

Le rez-de-chaussée est plongé dans le noir. Enfin, c'est ce que je crois jusqu'à ce que je ne m'aperçoive qu'une des lumières de la cuisine est allumée.

Un genre de marmonnement en provient, et je reconnais une voix grave et un air espagnol entraînant. En avançant silencieusement dans la partie cuisine des salles communes, je découvre Hanta, en débardeur, en train de se déhancher, un casque sur les oreilles.

J'attends, en m'appuyant contre le mur, qu'il me remarque.

Au moment où il surprend mes yeux rieurs, il fait littéralement un bond dans la cuisine, les yeux grands ouverts. Je pouffe de rire.

— Joli déhanché.

Il rit doucement, passant une main gênée derrière sa nuque.

— Merci. Qu'est-ce que tu fais là en pleine nuit ?

— Je pourrai te retourner la question. Je cherchais à me dégourdir les jambes, j'arrive pas à dormir.

Il sourit, et je détaille les rouleaux de scotch sur ses coudes.

— Eh bien, je venais chercher un verre d'eau, je me suis mis de la musique pour me distraire, et je me suis un peu laissé emporter.

On rit tous les deux à son air gêné, avant qu'il ne se fige, les yeux grands ouverts.

— Quoi ?

— Tu as ri.

Je lève les yeux au ciel avec une mine renfrognée.

— Et donc ? C'est pas un exploit.

— Bah je pense pas t'avoir entendue rire depuis que tu es arrivée dans notre classe, donc un peu, si.

Je souffle un peu, me sers un verre et m'assois sur un des tabourets alors qu'il continue.

— Quand tu es arrivée, tu avais un air un peu... sombre. En fait, t'avais surtout l'air de vouloir te barrer au plus vite, alors ça fait plaisir de te voir aussi détendue après si peu de temps.

Si peu de temps, hein ?

Je me fige l'espace d'une seconde avant de me reprendre. Ça m'agace qu'il pense comme ça. Moi même je pensais arriver et repartir aussi vite. Une partie de moi croit toujours que rester à l'écart des autres me protégera.

Les protégera, aussi.

Mais je suppose que me sortir de mon trou ne peut pas avoir de conséquences trop désastreuses. Si ?