Lonely Wolf (Katsuki x oc)

36. Quelle connasse celle-là

Il est tard quand nous arrivons en vue des dortoirs. Émergeant des fourrés avec un long soupir las, je me laisse tomber au sol, levant la tête vers le ciel qui se colore lentement de nuances foncées.

On est tous couverts de boue, de feuilles, de poussière, et surtout de sueur. Je ne sais pas combien de temps nous avons passé dans cette forêt. Sans doute presque dix heures où plus si le soleil est en train de se coucher.

A côté de moi, Mina s'accroupit en posant les coudes sur ses cuisses. Elle lâche un gros soupir.

— J'ai cru que j'allais mourir...

— Putain, moi aussi...

À un moment, je me souviens avoir pensé sérieusement à mettre en pratique le conseil de Kyoka -enfin, si on peut appeler ça un conseil. J'aurais peut-être pas autant la dalle si j'avais tapé un croc dans un écureuil. Là, j'ai l'impression d'avoir un trou à la place du ventre.

Je me laisse tomber en arrière sur le dos. Mon alter m'a pompé toute mon énergie. Et l'autre blonde là, qui continue de parler.

- Hé hé, honnêtement, je pensais que ça vous prendrait plus de temps.

Super, elle voulait nous affamer. Peut-être même s'imaginait-elle qu'on devrait dormir dehors, et ça l'a pas dérangée.

- Vous vous êtes débarrassés de mes créatures de boue vraiment facilement et rapidement.

Ma dent s'est réformée après plusieurs transformations. La forme sauvegardée du loup reste dans son état original, alors ça s'est fait tout seul après plusieurs changements.

— Vous êtes bons les mecs, surtout vous quatre. Vous n'avez pas hésité une seule seconde. Je suppose que c'est grâce à l'expérience que vous avez emmagasinée.

Elle désigne Katsuki, Izuku, Iida et Shoto d'un doigt ganté, avant de se jeter sur Izuku en déblatérant des idioties à propos de mariage.

Me redressant sur les fesses, mon regard tombe en face de moi, où, à plusieurs mètres à l'écart, se tient le petit garçon de tout à l'heure. Le visage sombre, l'air passablement ennuyé d'être là, il détaille les élèves de notre classe avec animosité.

Son regard tombe sur moi et il fronce les sourcils en voyant que je le regarde.

Je capte d'une oreille les explications de la brune, racontant que c'est son neveu, avant que notre bataille de regards ne soit interrompue par Izuku, qui se présente au petit avec un grand sourire, qui ne reçoit en retour qu'un coup bien placé dans les bijoux de famille.

Je me remets debout, soupirant en attendant nos prochaines consignes, et captant les paroles du gosse du bout des oreilles.

— Je ne vais pas perdre mon temps avec cette bande de losers voulant devenir des merdeux de héros.

J'examine attentivement la tête du fameux Kota. Maintenant, il n'est plus seulement ennuyé, mais bien méprisant. Il déteste les héros. Il a dû lui arriver quelque chose pour qu'il agisse comme ça. Les enfants ont plus tendance à être admiratifs des héros plutôt qu'à les dénigrer comme ça.

— Ce gamin se prend pour un adulte.

Apparemment ça fait marrer Blondie. Il est à ma gauche, à quelques mètres. On s'est battus quasiment en duo jusqu'à la fin, puis en voyant le dortoir, je me suis –un peu– précipitée vers la lisière de la forêt.

— Ça me rappelle quelqu'un.

— Il n'a rien à voir avec moi, Double Face !

— Relax, c'était une blague.