Lonely Wolf (Katsuki x oc)

4. Ça chante (chica vam vam vam)

Le soir venu, je déballe calmement mes cartons dans ma nouvelle chambre à l'internat. Je passe rapidement en revu mes livres, mes notes, mon ordi et l'ensemble de mes affaires. Mon dossier, mes cachets, mes vêtements. Tout à l'air d'être là.

Souriant légèrement, je me tourne vers un long et large étui noir que je n'ai pas encore ouvert. À côté, une boîte cubique avec ce qui me permet de m'exploser les oreilles quand j'en ai besoin.

Mes petites pépites.

Ma guitare et son ampli.

J'ai commencé la guitare électrique sur un pur coup de tête, et je n'ai jamais arrêté. On m'avais conseillé de me trouver une passion, quelque chose pour m'occuper, et je devenais folle à ne rien faire, alors j'ai fais la première chose qui m'est passée pas la tête : de la musique.

Je la saisis lentement. Toutes mes affaires sont maintenant rangées, les murs blancs recouverts par des posters, et je ne compte pas aller leur gâcher le repas en me ramenant. De toute façon, je n'ai pas faim.

Dès que le cours de tout à l'heure s'est terminé, la plupart des gens de la classe se sont empressés de m'entourer pour me poser une blinde de questions idiote comme mon plat préféré, ou si j'étais libre -je n'ai honnêtement pas compris cette dernière question, qui vient du gosse aux cheveux jaunes qui s'est pété la gueule juste avant. Est-ce qu'ils sont au courant ? Ou ils ont aperçu les bracelets de métal sous mes manches d'uniforme.

Je les ai rembarrés puis ignorés quand ils m'ont suivie. Ils ont l'air particulièrement naïfs et collants.

Je me suis enfermée dans ma nouvelle chambre, dans le noir complet, dès que j'ai pu. Mes yeux de chats m'aident à voir ce que je fais, et j'ai passé la majeure partie du temps à ranger.

Je positionne mon accordeur, branche mon ampli, baisse le son et gratte les premières cordes.

Merde, c'est désaccordé.

Je passe quelques minutes à triturer les cordes pour y apporter la tonalité que je veux. Avant d'entamer un air de rock que je connais désormais par cœur.

Je chantonne légèrement les paroles de l'air le plus connu d'AC/DC, Highway to hell, en grattant les cordes. La musique est familière, comme une vieille amie, et le rock est un refuge.

Du moins, jusqu'à ce qu'on toque à ma porte.

Un coup discret, hésitant, voire timide, que j'entends presque par hasard entre deux mesures.

Je grommelle, baragouinant des mots incompréhensibles d'une voix basse. Lorsque j'ouvre la porte, la lumière du couloir me frappe en pleine gueule. Dans l'encadrement de porte, la fille qui est devant moi en cours, celle aux cheveux violets, se tient avec un bol dans une main.

— Heu, on a fini de manger en bas, et je me suis permise de t'apporter ça.

Je penche la tête et cligne un peu des yeux pour m'habituer par la lumière. Elle tient un bol dans ses mains dont se dégage une odeur de bœuf, et je dois avouer que ça donne envie.

— Je voulais pas te déranger mais on t'as pas vue de la soirée et certains s'inquiètent. Et puis j'ai entendu que tu jouais de la guitare, ça m'a rendue curieuse.

Je concentre mon attention sur elle. Elle a un joli visage, assez innocent, et des oreilles qui s'allongent pour former des prises jack. Un carré sombre court et violet, légèrement plus long que le mien, mais tout aussi raide. Elle paraît décontenancée par mon manque de réponse.

Je soupire.

Bon, je suppose que ça ne peut pas me faire de mal d'accepter la nourriture qu'elle me propose. Et puis, j'ai envie de viande. Je ne vais pas dire non.