45. Et là, c'est le drame (pinpinpiiiin)

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Mes paupières se rouvrent difficilement. Mes membres sont lourds, j'ai mal partout, et une sensation d'engourdissement flotte dans l'ensemble de mon corps.

Une lumière jaune m'aveugle, et je referme directement les yeux. Un brouillard de sons m'agresse les oreilles, légèrement étouffé par le casque insonorisant qu'on ne m'a apparemment pas enlevé. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de réussir à me focaliser sur ce qui m'entoure.

Une vieille cave aux briques rouges et avec des allures de bar.

Un, deux, trois, quatre vilains.

Une fumée noire et violette en costard. Un mec aux cheveux bleus, avec des...

Attends, quoi ?!

Des putains de mains. Il a des putains de mains collées sur la gueule. Et sur les bras. Une peau abîmée, griffée, et des vêtements sombres, qui donnent l'impression d'être trop courts pour lui.

La salope blonde à laquelle j'ai pété la gueule est posée sur le bar, les mains croisées sous son menton, la tronche couverte de bandages. Son sourire est quand même apparent sous la couche de blanc, mais a un coté beaucoup plus douloureux que la dernière fois.

D'ailleurs, je ne sais pas de quand ça date. Combien de temps suis-je restée endormie ?

Quand mes yeux sont bien ouverts, et que le monde autour de moi a arrêté de tourner, j'essaie de bouger. Mes membres sont entravés par des liens. D'épaisses lanières de cuir me sanglent les épaules et les poignets, et mes chevilles sont attachées aux pieds de la chaise de bois à laquelle je suis accrochée.

— Putain, Rin, t'es réveillée ?!

Je sursaute presque en entendant la voix familière, et relève la tête d'un coup pour identifier la source de la voix.

— Blondie ?!

Il est là aussi ?

Bah putain, le destin a vraiment décidé de m'enculer. Et dire que de base je voulais lui filer un coup de main, et que ni lui ni moi ne sommes maintenant en sécurité.

En tournant la tête, mes yeux se fixent dans les siens. Il est debout à ma droite, les mains enveloppées d'une fumée caractéristique de son alter.

C'est que maintenant que je capte les regards agressifs que les vilains dans la pièce lui jettent, plus ou moins menaçants.

Je détaille sa silhouette ; pas de grosses blessures apparentes, et son torse se soulève un peu rapidement, mais il a l'air d'avoir été coupé en pleine phrase, et étant donné qu'on se trouve dans un repaire de vilain, c'est pas vraiment étonnant.

Ses yeux brûlants me scandent de haut en bas rapidement, avant de se focaliser sur mon visage en fronçant les sourcils.

Lentement, il fait un pas en arrière, se décalant légèrement sur sa gauche pour se poster un peu plus entre moi et l'alliance.

Je cligne un peu des yeux et grogne en essayant de me défaire des liens, mais ça n'a pour conséquence que de me faire mal, puisque mes blessures, même si le sang s'y est aggloméré, tirent encore et me font un mal de chien.

— Tiens, la bête s'est enfin réveillée.

En entendant la voix traînante de celui qui s'apparente à être leur meneur, je croise ses yeux. Rouges, et menaçants. Un gouffre de souffrance et d'envie de sang qui me percute en pleine tête. Il me semble qu'il me déteste et n'attend que moi en même temps.

Je reprends mes esprits. Des idées, je me fais des idées.

— Dommage, je pensais qu'on pouvait se comprendre, Bakugo.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant