41. Ça sent le roussit. Nan, vraiment.

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Venir avec eux ?

Il peut toujours courir. Et il va avoir à le faire, puisqu'il n'arrivera pas à m'attraper aussi facilement qu'il semble le penser.

Il m'a appelé la chimère. Il sait. Il sait tout.

C'EST UN DANGER.

Soudain, c'est comme si mes pattes décollaient du sol. Ce qui les gardait engluées, que ce soit ma peur, ma crainte ou ma surprise, n'a plus d'emprise sur moi. L'adrénaline court dans mes veines quand je fais demi-tour.

Je ne me fais pas d'idées ; il va falloir ruser. Utiliser mes atouts. Parce que foncer dans le tas ne suffira pas cette fois, pas comme aux entraînements, ou lors des cours de théorie.

Je n'ai pas en face de moi un élève en plein exercice, ni un professeur aux capacités diminuées, mais bien un vilain, qui, au vu de la lueur dans son regard, va tenter de m'attraper à tout prix, et ce même si il doit me blesser, voir me tuer.

Pour lui faire croire que je suis toujours clouée à la terre dure par la peur, je ne prends pas le temps de me rapprocher des arbres derrière et fais mine de me préparer à charger. M'abaissant sur mes appuis, rapprochant mon point d'équilibre du sol, retroussant les lèvres dans un grognement sourd, je m'efforce de ne fixer que lui.

Sans doute m'a-t-il reconnu à la couleur atypique de mon pelage et de mes yeux. Je ne crois pas qu'il y ait des loups dans la région. Et il a parlé de rumeurs.

Il a une espèce de moue amusée, qui ressemble plus, de mon point de vue, à une grimace de dégoût.

— Tu penses pouvoir me battre, le petit chien ?

Bien sûr que non, mais il doit penser le contraire, sinon je perds le seul avantage que je peux me réserver face à lui ; l'effet de surprise.

Je bande mes muscles, plantant mes griffes dans la terre. Il me faut un bon appui, que je fasse demi-tour de façon efficace et rapide. Je ne connais pas son alter ; c'est un problème de taille.

Un soupir alors qu'il secoue la tête de dépit, fermant les yeux à demi, et je me propulse dans le sens inverse à sa position, disparaissant dans les arbres, le sang battant à mes tempes.

Un rire glaçant se fait entendre derrière moi, que je tente d'ignorer.

Je zigzague entre les troncs, lorsque je sens une énorme source de chaleur derrière moi. J'ai à peine le temps d'esquiver la vague de flammes qui me poursuit, mais je sens clairement les derniers poils de ma queue brûler et le reste de mon corps monter à une température corporelle anormale pendant de courtes secondes.

Une lueur bleutée, froide, éclaire les troncs devant moi, reflet du carnage qu'il doit y avoir derrière moi, mais je prends à peine le temps de la voir, puisque je dépasse les dits troncs avant de pouvoir monologuer dessus.

Il faut absolument que mon corps me tire de cette merde le plus vite possible, parce que j'ai pas envie de finir par passer à la casserole.

Au moins, j'ai la réponse à la question sur son alter. Des flammes. J'aurais pas eu à chercher longtemps.

J'esquive de justesse plusieurs autres gerbes de flammes, qui réussissent à me frôler à chaque fois. Je ne sais pas où il est. Et il est dangereux. J'ai réussi à me foutre dans la merde seule, et en beauté, pour le coup.

Enfoiré de psychopathe.

Quand j'arrive à laisser quelques arbres dans mon dos encore vivants, formant un léger, mais quand même présent, rideau de verdure me cachant à peu près à sa vue, j'en profite pour changer en abeille. Pas forcément le choix le plus stratégique puisque je ne vois techniquement pas grand-chose, mais il me voit beaucoup moins, comme je suis beaucoup plus petite qu'un énorme loup.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant