7. Mais laissez moi dormir en fait

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 Je me réveille brusquement lorsque quelqu'un frappe à ma porte.

Putain, mais quelle heure il est ?

Je cherche mon réveil du regard.

C'est une blague ?

Il est 7h40 ? Pourquoi on me réveille ? Si c'est une mauvaise blague, je vais latter la gueule de celui où celle qui a osé toquer.

Je me lève difficilement. Comment je pourrais être en forme avec à peine deux heures de sommeil ?

Trébuchante, j'ouvre la porte et regarde avec des yeux flous la personne qui a osé troubler mon repos.

Kyoka.

— Hum... Je peux savoir ce que tu fous à 7h40 devant ma porte et pourquoi tu m'as réveillée ?

Elle ouvre de grands yeux.

— Akamata, tu te rends compte qu'on a cours ? On t'a pas vu descendre, on pensait que tu te préparais.

On a... cours ?

— OH MERDE. J'avais oublié.

Elle a un petit rire.

— Comment tu pourrais oublier qu'on a cours ? Yuei, ça reste un lycée, même si on y habite. T'as des cernes immenses, Akamata. Ça va ?

Je rentre tranquillement dans ma chambre en me grattant le crâne pour essayer de savoir ou j'ai bien pu foutre cet immonde uniforme.

— J'ai pas beaucoup dormi, t'occupe. Je ne suis jamais allée au lycée, pourquoi je m'en souviendrais ? Et arrête de m'appeler Akamata, c'est relou. J'ai un prénom, non ?

Elle roule des yeux. Je réussis enfin à retrouver ce truc qu'ils appellent un uniforme, et m'éclipse rapidement dans la salle de bain pour me changer.

Quand je ressors, elle me regarde pensivement, trifouillant ses lobes d'oreilles comme des anti-stress.

— Quoi ?

— T'as pas de chaussettes.

— Pourquoi tout le monde me fait la remarque ? Merci, je sais.

— Les gens normaux ont tendance à mettre des chaussettes, tu sais.

— Eh bien, considère que je suis anormale. On y va ?

Elle grimace, mais elle a l'air plus amusée que exaspérée.

— Ton sac.

— Hein ?

— Ton sac de cours.

— Ah merde.

J'attrape des feuilles, des stylos, et les fourre dans mon sac à dos. Ça fera l'affaire pour aujourd'hui. J'étouffe un bâillement en sortant à côté d'elle, attrape des sandales d'une main, et ferme ma porte.

J'ai passé le week-end dehors quasiment, à part quand je mangeais, et les autres ne se sont toujours pas fait à mes cycles de sommeil sans aucun sens, à ma culture générale éclatée au sol et à mes repas qu'ils trouvent excessifs. Pas franchement de ma faute si mes envies changent. Il m'arrive de manger à des heures cheloues, ou de choisir de la viande à peine cuite, des choses excessivement sucrées, ou même rien du tout.

Mon alter dérègle peu à peu mes besoins alimentaires, alors difficile de s'adapter. Et de comprendre, d'un point de vue extérieur.

Le trajet vers le lycée s'est fait calmement, jusqu'à ce que je me rende compte que je n'avais rien mangé et que je cours me faire un sandwich.

Du coup quand on est arrivées en cours en retard, elle stressée de se faire engueuler, et moi avec des cernes plus longues que mon foutu avenir et un sandwich à la viande, il a fallu que j'oublie de toquer pour que Monsieur Aizawa, alias Monsieur mon-sac-de-couchage-me-sert-de-maison, nous saute à la gorge.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant