34. C'est partit pour être dans la merde

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Le lundi matin, à huit heures tapantes, toute la classe est sur le départ. On a appris hier que nous partions avec la seconde classe de filière héroïque, les secondes B, donc certains élèves des classes parlent entre eux en attendant les professeurs, qu'on voit d'ailleurs arriver depuis l'autre bout du parking.

La météo est plutôt clémente aujourd'hui, avec un soleil qui nous réchauffe déjà bien. J'ai assez peur de la température qu'on devra subir cet après-midi, parce qu'on risque de se transformer en viande grillée à point. D'autant plus que tout le monde est en uniforme, et que personne ne sait ce qui est prévu.

Personne ne sait non plus où on va. Les professeurs ont mis un point d'honneur à n'informer personne d'autre qu'eux du lieu du camp d'entraînement, alors on a à peu près autant de chances de se retrouver en plein milieu de la campagne que sur une île déserte en pleine mer.

A côté du groupe d'une quarantaine d'élèves deux énormes bus bleus et jaunes attendent qu'on les remplissent.

J'attends avec Kyoka et Momo, et cette dernière est légèrement trop stressée d'avoir oublié quelque chose, au point où elle se demande si elle n'aurait pas dû prendre une valise de plus, alors même qu'elle en a déjà deux et un gros sac.

J'entends Iida qui tente encore de garder les élèves en rang. Ce mec n'abandonnera jamais, on lui doit au moins ça.

Aizawa arrive aux côtés d'un autre prof à l'allure d'un mastodonte, en tout cas à côté de notre prof, et Kyoka me chuchote que c'est Vlad King, le professeur principal de la seconde B.

Une fois toutes les valises mises dans le bus, ce qui ne prend qu'à peine cinq minutes, tout le monde embarque. On refuse encore de nous dire où nous allons.

Je me pose avec Kyoka vers le fond du bus -que notre classe ne partage d'ailleurs pas avec la deuxième- côté fenêtre. En un bâillement, je pose ma tête contre la vitre dans l'espoir de dormir un peu.

Je râle en me rendant compte que la vitre tremble une fois le bus en route, et me remet contre mon dossier. En me tournant sur le côté, je vois que Kyoka est déjà endormie. Je l'ai entendue veiller jusque tard en bossant sur une mélodie qui lui donnait du fil à retordre, alors elle fait bien de reprendre des forces maintenant.

Putain, les sièges sont pas du tout confortables. Alors que je me replace une fois de plus pour essayer de trouver une position qui me convient un minimum, une voix résonne dans mon dos.

— Eh l'idiote, t'arrête de bouger ?

Ah bah tiens, Blondie est derrière moi.

Je me redresse, passant les yeux entre les deux sièges pour croiser le regard rouge qui me fixe depuis l'arrière. Enfin, les regards rouges, puisque Eijiro est juste à côté.

— Je vous avais pas vu.

Soupir agacé de Blondie.

— Et me dis pas que je te dérange, t'as vu l'espace entre les sièges Blondie ? Il te faut des lunettes ?

— Me fais pas dire ce que j'ai pas dit, débile.

— Arrête de m'appeler comme ça.

— Alors arrête de m'appeler Blondie.

— Désolé, je peux pas. Tu comprends, ça te va tellement bien.

— Dans ce cas là, je peux continuer de t'appeler débile, puisque tu l'es.

— Vu que je suis plus forte que toi, si je suis débile, j'aimerai bien savoir ce que tu es.

— T'as oublié certaines matières. Encore une preuve de ta débilité.

Lonely Wolf (Katsuki x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant