108 - Psy

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PDV Alexandra 

Los Angeles, ? - 11:11, 30/03

Le coeur battant la chamade je fonçais sur l'autoroute comme j'avais encore l'habitude de le faire il y a encore quelques mois. J'avais arrêtée d'être aussi inconsciente les fesses sur une moto à cause des sermons de Sarah mais impossible de ne pas vouloir me sentir vivante maintenant. Elle m'a quand même dit que « indirectement » la mort de mes parents étaient une bonne chose pour moi. Et je ne lui en veux pas, c'est bien qu'elle me dise ce qu'elle pense mais punaise ! non quoi. Je peut pas le croire, si il étaient tous les deux encore vivant ma vie serait plus belle. J'aurais pas redoublée, je serais sans doute avec ma mère, en train de travailler avec elle dans son bureau. Ou avec mon père, un de ses rares jours de garde en train de jouer à la console. C'est possible de simplement arrêter de penser à eux un jour ? Car pour l'instant je n'y arrive pas. Je pense à eux toutes les heures si ça n'est toute les dix minutes et chaque fois c'est la même sensation de vide au creux de ma poitrine. Je me demande si c'est moi qui suis sensible ou si c'est la même chose pour toutes les personnes qui perdent leurs parents. C'est toujours la même douleur après plus d'un an sans eux et ça ne veut pas partir. On m'avait pourtant dit « le remède c'est le temps » mais j'ai l'impression que plus le temps passe plus le monde perd de ses couleurs. J'ai pas l'impression que ça fait moins mal depuis ce fameux mois de janvier, j'ai seulement l'impression que la douleur fait partie de moi maintenant. Et je culpabilise de ressentir ça, et je culpabilise de culpabiliser... Léo et Yelena sont toujours en train de sourires, ils ne se plaignent jamais et même si  oralement je ne dis rien j'ai l'impression de me plaindre constamment sans utiliser des mots. Je rentre tous les soirs à la maison en même temps qu'eux mais pendant qu'ils se prennent dans les bras j'arrive pas à m'approcher pour les embrasser à mon tour. Je m'assois sur mon fauteuil, seule, et les regarde s'affalés à plusieurs sur le canapé en rigolant pendant que j'esquisse avec difficulté mon sourire. Je dois être si égoïste à leurs yeux... Même si il y a certaines avancées, même si j'arrive à prendre Sarah dans mes bras sans hésitation je l'interdis toujours de toucher la cicatrice de mon ventre. De plus, certains cauchemars font encore interruptions dans mon sommeil la nuit. Enfin bref, j'ai toujours des problèmes qui indiquent que je suis toujours aussi pommée.
Un klaxon me sort de mes pensées dans un sursaut, je tourne la tête à gauche, plus à droite sans comprendre d'ou vient le bruit avant de regarder derrière moi sans m'imaginer qu'à la vitesse ou j'étais une moto me suivait. Je décélère un peu pour laisser cette merveille se glisser à ma hauteur. Une CCM Spitfire Blackout, en observant ce bijou mes poils s'hérissent comme la première fois que je l'ai vue. C'est la deuxième fois que cette scène se produit, le conducteur de cette petite merveille me fait un petit signe de terre vers le reste de la course pour signifier « on fait la course ? ». J'hoche la tête avec un sourire comme la dernière fois que j'ai accepté son défi. Par rapport à la dernière fois on s'amuse plus qu'on ne prend la course au sérieux. Passant entre les voitures avec inconscience tout en s'amusant à barrer la route de l'autre, finalement la course n'en est plus une. On s'arrête à une station essence quand j'ai plus d'essence pour faire le plein d'un accord commun. On s'arrête aux bornes cote à cote sans enlever nos casques pour utiliser les pompes. Dans un silence plutôt reposant personne ne parle, nous savons aussi bien l'une que l'autre que lorsqu'on roule de cette manière c'est pour une raison, souvent mauvaise. Le plein fait on rejoint la selle pour garer nos véhicule plus loin, toujours cote à cote. Et cette fois ci nous nous garons définitivement pour enlever nos casque. Je suis obligée de sourire en reconnaissant ses yeux bleu claire et ses longs cheveux complément noir. J'enlève mon casque et mes gants avec une grimace en voyant mes mains pleines de sueurs. J'essaie de brosser mes cheveux en arrière avec un coup de main mais mes cheveux sont tout aussi dégoulinant de sueur... Super, je vais aller m'acheter un nouveau casque moi.

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