Chapitre 7 & 8

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Pdv Alexandra

Los Angeles , salle de sport - 22:00 , 02/09

La mâchoire crispée, le regard dur, je ne sais pas quoi faire. Je me sens submergée d'images et de pensées d'un coup. Je crois qu'on m'avait parlé de ça à l'hôpital... Un élément déclencheur, le mien était sans doute le contact physique puisque il a débloqué en moi des souvenirs. Je me souviens du dernier contact, c'était avec long frère. Mais avant celui-ci c'était avec mon père, j'avais les mains sur son abdomen pour empêcher le sang de couler. C'est comme si le fait de ne pas avoir eu de contacts avec personne depuis des mois était ma dernière barrière. Ma dernière barrière pour ne pas m'effondrer chaque minute sur cette planète depuis leurs morts. Je dois ne pas avoir bougé depuis une dizaine de secondes devant cette fille. Une simple fille, qui s'est excusée en plus. 

Pourtant, elle est en rien responsable et c'est puéril de ma part. Mais à la place de son visage je vois celui de mon père qui appui sur ma joue une pression de main aimante. L'air résigner qu'il me lance me met en colère, tellement en colère.

Je ne réfléchis pas au fait qu'elle ne comprenne sûrement pas son erreur. Je ne prend pas en compte son regard perdu ou désolé, sans doute un peu des deux, et avance d'un pas énervé vers elle. La seconde d'après mon frère et ma sœur apparaisse entre blondie et moi, dos à elle et face à moi, comme une sorte de protection. Je ne vois plus les yeux vairons et elle ne me voit plus non plus.

Ils lèvent les mains en signe d'apaisement mais je vois bien à leurs têtes qu'ils ont la trouille. Je le sais en voyant ma sœur qui déglutit et mon frère qui est à deux doigts de me laisser passer mais, à la place il s'avance d'un pas peu sûr vers moi.

Léo en chuchotant : Alexandra il continue ses gestes de mains qui m'indique de me calmer mais mon regard est attiré par Yelena qui se retourne vers blondie pour lui murmurer quelque chose Alexandra me rappelle Léo en avançant d'un deuxième pas tremblant moi.

Je lui incite de ne pas s'approcher d'un regard ce qu'il a l'air d'avoir compris car il recule. J'ai juste le temps de voir la blonde me lancer un regard désolé avant de partir et ma sœur se retourne vers moi prête à parler.

Toujours la mâchoire serrée, au point qu'elle me fasse presque mal, et le regard embué, je me sens perdre pied et à deux doigts de pleurer. Je ne réfléchis pas plus de cinq secondes et tourne les talons en grattant l'arrière de ma tête, l'air perdu. J'entend ma soeur m'appeler et mon frère la rappeler à l'ordre en lui disant que j'ai besoin d'être seule. J'ouvre les deux portes de secours de la salle de basket d'un seul coup et marche. C'est bizarre hein ? Je sais... Et mon dieu que c'est gênant. Seulement c'est comme ça, le seul truc que je trouve à faire c'est marcher. J'aurais pu penser à faire n'importe quoi mais c'est de marcher qui me semble le plus approprié, partir quoi. Fuir finalement. Puis courir intensément et commencer à ralentir le pas qu'au bout de dix minutes de course. Pour finir par marcher quelques minutes encore. C'est le regard fixé sur mes pieds que je finis par simplement m'écrouler, assise, sans force, le souffle court, près d'un banc. Quand je redresse enfin le regard je tombe sur un paysage magnifique. Los Angeles dans toute sa splendeur avec un coucher de soleil à couper le souffle... Je me calme presque immédiatement, sans le moindre contrôle sur mes agissements. Comme pour me laisser le temps de reprendre ma respiration avant un moment dur et intense. Je reste bien 5 minutes à juste admirer cette vision de Los Angeles que je n'aurais jamais pu imaginer. Je vois devant moi une ville sage sans le moindre bruit, comme si le monde avait arrêté de tourner le temps de quelques minutes. Après ces cinq minutes de répit, je regarde l'heure sur mon téléphone sans accorder un regard aux dizaines d'appels manqués et messages. Je me rend compte que ça ne fait pas 5 minutes que ne suis là mais 45.

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