71 - Hey...

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Pdv Alexandra

Seattle, maison Clark - 09:26, 17/12

Ce matin je me réveille avec un poids sur toute la partie droite de mon corps. Dès que j'essaie de bouger mon bras pour changer de position, je me retrouve bloqué. Dans un premier dans je grogne de frustration puis dans un second j'ouvre les yeux pour comprendre. La vision devant moi m'arrache le plus des sourires que j'ai en réserve. Sarah, la tête sur mon épaule, la main juste au dessus de ma poitrine et sa jambe emmêlée au miennes. Je sais pas comment j'ai pas pu ne pas me réveiller cette nuit, elle appuie tout son poids du corps sur le miens. Le peu de fois où nous avons dormi ensemble nous avions respecté une petite distance entre nous. Apparemment ce temps est révolu, pour mon plus grand plaisir. Je me mord la lèvre pour essayer de m'empêcher de sourire niaisement comme je le fais. Seulement, je lâche ma lèvre quand je me rend compte que j'ai envie de sourire. Le soleil brille à travers la fenêtre, il fait beau. En plus, après mon épisode de cette nuit j'ai eu aucun mal à me rendormir, d'un sommeil limpide de plus. Sarah à simplement pris ma main après la douche, ma guidée jusqu'au lit et m'a chuchoter qu'elle était la. Et elle est la, je n'ai pas à me soucier qu'elle parte parce que jusqu'ici elle ne m'a pas lâché quand j'avais besoin d'aide. Ce matin est... différent des autres. Je me sens plus légère, plus apaisée, moins en colère contre le monde. Ce constat me met vraiment dans un état euphorique et je sais à qui je le dois. Je le dois à Sarah, c'est définitivement ma bouffée d'air frais.

Sarah en grognant : arrête...

Je sursaute légèrement et fronce les sourcils sans comprendre. Elle s'étire de tous mon long et sa main, maintenant dans mon cou, trace des formes aléatoires contre ma peau. Sans ouvrir les yeux elle sourit quand elle me sens frissonner.

Sarah amusée, avec toujours les yeux clos : je sens ton regard sur moi et je t'entend presque penser, ça me réveille.

Je souris à mon tour à ses paroles. De ma main libre je commence un mouvement vers son visage. Un moment d'hésitation me prend, mais je me laisse bercer par mon envie. Je pose ma main sur sa joue gauche et caresse sa pommette de mon pouce. Elle sursaute, ne s'attendant pas forcément à cette tendresse qu'elle ne me connait pas encore, mais finit par sourire timidement. J'attend qu'une seule chose, c'est qu'elle ouvre les yeux... Avec mon bras prisonnier je caresse ses cheveux blond. Ils sont doux et légèrement ondulés, un vrai plaisir. Elle fronce les sourcils avec toujours ses yeux fermés ce qui me fait sourire d'autant plus. Elle ne doit pas comprendre ce qui m'arrive et je ne me comprend pas tellement non-plus. J'ai simplement envie de la sentir proche de moi. Puis enfin, Sarah ouvre les yeux. Je me retrouve prisonnière de ces couleurs uniques. D'ailleurs je souris d'autant plus quand je les vois, sans même m'en rendre compte. Qu'est-ce que je peux aimer ses yeux, c'est irréaliste. Sarah a un temps d'arrêt quand elle me voit aussi proche, elle en arrête même ses caresses dans mon cou.

Moi en chuchotant : Hey...

Sarah en répondant de la même manière : Hey...

Je souris quand elle descend son regard vers mes lèvres. Sarah se penche vers moi et remonte ses yeux pour capturer les miens dans une légère hésitation. Comprenant le problème c'est moi-même qui franchit les derniers centimètres entre nous. Trop de fois je l'ai laissé faire le dernier pas, elle ne doit pas se douter un instant de ce que je veux ou non. Mais moi je la veux elle. Seulement, je suis effrayé, effrayé de nous, effrayé de moi qui suis brisé jusqu'à l'os et effrayé par elle qui sort d'une relation difficile. Comment pourrions nous nous aimer correctement chacune l'une l'autre, alors que toute seule on se déteste ? Et je sais que nous devons parler mais je profite de ce baiser au maximum. Tendrement j'approfondis le contact en demande accès à sa langue, accès qu'elle me donne dans la seconde. Je pose ma main sur l'arête de sa mâchoire et la caresse doucement pendant qu'elle trace dans mon cou des formes aléatoires. De mon autre main je continue mes caresses dans ses cheveux blond pendant qu'elle met son poids sur son coude gauche. Je souris en me reculant quand je n'ai plus de souffle. Elle tire la moue quelques secondes mais finit par me rendre mon sourire chaleureusement. La fixant dans les yeux, je me mord la lèvre pour m'empêcher de lui sauter dessus et coince une mèche blonde derrière son oreille. Ma main glisse jusqu'à son avant-bras droit, lui même appuyé sur mon ventre, où j'entame de léger va et vient tout du long.

Moi en soufflant mes mots à voix basse : J'ai peur.

Sarah en fronçant les sourcils, surprise : Ta peur ? De quoi ?

Moi honnêtement : Qu'on se fasse du mal.

Elle me sourit et se redresse maladroitement pour s'asseoir en tailleur à ma droite. Elle prend une grande respiration et prononce la phrase que je redoutais.

Sarah : on doit parler.

Je me mord la lèvre et me redresse pour poser mon dos contre la tête de lit. J'hoche simplement la tête pour répondre oui, à contre-coeur.

Sarah : Alex on est dans la merde.

Surprise, je n'ai pas le temps de parler ou même de rigoler nerveusement qu'elle enchaine :

Sarah : On est vraiment nul je veux dire... toi t'es blessé, tu parle peu et ta du mal avec le contact, moi je sors d'une relation pourrie où j'ai plus aucune confiance, je parle peu aussi mais j'ai aucune problème avec le contact. Je grimace, ouais vue comme ça... Mais à côté de ça, tu m'aime bien non ? Elle finit pleins de doutes.

Moi choqué de son hésitation : Ne doute pas de ça.

Sarah : Lex, je vais être honnête mais putain... depuis que je t'ai vue devant le terrain de basket je suis tombé pour toi. Tes yeux, tes cheveux, ton corps, ta prestance, ton charisme... Je rougis et elle s'arrête dans sa description avant de soupirer je te promet que mon coeur a loupé un battement dans ma poitrine.

Je me pince les lèvres pour retenir un sourire mais finit quand même par le laisser se glisser sur mes lèvres.

Moi : Moi c'était pendant l'entraînement avant le match. Elle fronce les sourcils alors je développe On venait de comprendre que Naëlle était celle que j'avais vue le matin et on rigolait. Puis j'ai sentie un regard sur moi, le tiens en l'occurrence. Quand j'ai vue tes yeux... j'ai perdu la notion du temps. C'est comme si tous avait disparu autour de moi et que j'entendais plus Yelena qui me parlait.

Elle me sourit en rougissant et baisse les yeux vers le matelas. Moi même gêné par mes mots je ne cherche pas à redresser sa tête de suite. Mais je finit par poser ma main sur son genou. Elle sourit timidement et prend ma main dans la sienne pour la poser, la paume vers le haut, sur son genou. Elle se mord la lèvre en commençant à jouer avec mes doigts. Son attitude d'enfant timide me fait légèrement craquer.

Moi avec le plus d'assurance possible et une voix douce : Sors avec moi s'il te plaît.

Sarah redresse son visage d'un coup et me lance un grand sourire. J'attend une réponse un peu impatiente mais elle se jette sur mes lèvres dans la seconde. J'hausse les sourcils un peu surprise mais répond avec le sourire à son baiser. Ce baiser est plus court que les autres, il était plus spontané et plus envieux. Elle s'écarte de mon visage et s'assoit sur mes cuisses.

Moi en plissant les yeux, incertaine : ça veux dire oui ?

Sarah : Bah oui, imbécile.

Je rigole nerveusement et elle joue timidement avec l'ourlet de mon tee shirt.

Sarah : Il va falloir communiquer Alex, je veux dire vraiment. On est toute les deux trop pudique de nos émotions faut changer ça. Si quelque chose dérange on doit pas hésiter.

Moi en hochant la tête complètement d'accord : Alors je vais commencer par te dire que je déteste quand tu m'appelle Alex. Puis que j'ai vraiment, vraiment envie de manger et ensuite qu'on a un avion dans je tend mon bras pour attraper mon téléphone sur la table de nuit trois heures.

Elle rigole en secouant la tête de haut en bas.

Sarah : Ça me va la communication. Lex. Elle rajoute avec un clin d'oeil.

Je souris et elle se penche pour me piquer un baiser du bout des lèvres avant de s'enfermer dans la salle de bain en criant qu'elle rêve d'une douche. Son geste aussi naturel envers moi gonfle mon cœur d'espoir. J'ai réellement peur de tous gâcher mais quand j'y pense... c'est Sarah. On s'est rentré dedans à notre première rencontre, je l'ai admiré en cours plus que de raison, elle m'a toujours parler sans filtre comme si nous nous connaissions depuis la naissance. Dès le début il y a quelque chose entre nous, c'est pas nouveau. Il faut seulement que je me laisse porter par mes envies et que j'arrête de retenir mes gestes. Je me promet mentalement de faire un effort pour me décoincer un peu.

Bust Où les histoires vivent. Découvrez maintenant