Bust

65 - Porsche

Pdv Alexandra

Seattle, Maison Bishop - 18:50, 15/12

Il est 18:50 et Sarah et moi sommes face à la maison des Bishop. Je m'assoie sur le capot de la voiture en regardant la facade de cette maison que je connais tant. J'en ai passé des soirées ici... Je me pince les lèvres en me redressant, si mon père me voyait assise sur sa voiture il me mettrait une soufflante. Je regarde Sarah qui me souriait déjà.

Sarah : Quand tu veux.

Moi : Maintenant, ma tante est pas encore la il faut en profiter. Je dis avec amusement.

Elle glousse et on avance toute les deux vers la porte d'entrée. J'appuie sur la sonnette de la main gauche en serrant le poing droit inconsciemment. Sarah glisse sa main de mon poignet à mes phalanges serrées. Elle les caresse du pouce et je desserre le poing sans m'en tendre compte. Comme satisfaite elle glisse sa main dans la mienne en continuant ses caresses. C'est comme si elle me connaissait parfaitement, comme si elle savait à qu'elle point j'étais stressé. Cette fille, cette belle blonde qui m'hypnotise est devenue mon point d'ancrage quand je me perd dans mes pensées et c'est... effrayant. De savoir que sans elle je me sentirais encore plus pommée que maintenant est terrible pour moi. Sarah tourne la tête vers moi pour parler mais la porte d'entrée s'ouvre d'un coup. Je m'attendais à voir Raphaëlla mais c'est une Meredith en colère auquel j'ai le droit. Elle me regarde dans les yeux en serrant la mâchoire puis regarde Sarah. Le regard dur je m'éloigne de l'entrée pour la laisser passer, elle me remercie pas et sort de la maison en tirant une valise derrière elle. Je tourne la tête pour la voir partir et elle se retourne après quelques pas. Je serre la main de Sarah quand Meredith fixe la blonde, par réflexe.

Meredith qui a remarqué mon geste : A quel point elle est sous ta protection ?

Moi : Imagine moi défendre ma famille corps et âme. Je dis avec conviction et sans hésiter.

Meredith ferme les yeux pour se protéger face à mes paroles, ma famille est la chose la plus importante pour moi. Je sais que quelque part sous cette carapace se cache celle que j'ai connue et ça me fait mal de la blessé. Malgré tous ce que l'on a vécu de mauvais je n'arrive pas à m'empêcher de penser aux quinze années parfaite que nous avons partagés toute les deux. Elle rouvre les yeux pour me faire un signe de tête respectueux et repart. Je me mord la lèvre pour rien dire mais c'est plus fort que moi. Je crie presque son nom. En lâchant la main de Sarah je lui faisant un bisou sur la joue et rejoins mon amie d'enfance. Je m'approche de Meredith quand elle s'arrête à mon appel, sans se retourner. Quand je suis plus qu'à un mètre d'elle et que son dos me fait face je parle.

Moi : Je t'en dois une, été 2018. Si ta besoin appelle Yelena, dis lui que c'est la marmotte bleu à l'appareil. Je finis moqueuse.

Meredith rigole en levant la tête vers le ciel, même de dos je vois une larme couler sur sa joue. Elle part sans rien ajouter de plus. Je souris toute seule triste, j'espère que tout ira bien pour elle. Je me retourne vers Sarah qui à l'air un peu perdu et me met à sa hauteur.

Sarah : marmotte bleu ?

Moi : Notre CPE s'appelait monsieur marmotte et il était sexiste. Alors on avait tagué une marmotte bleu, à poile avec des rondeurs de femme, sur le mur d'entrée du lycée. Meredith s'est dénoncé pour nous deux et j'ai évité la garde à vue.

Sarah rigole et son rire attire Raphaëlla qui vient enfin devant la porte pour nous accueillir.

Raphaëlla : Vous voilà enfin, venez !

On rentre avec Sarah sous ses demandes.
Ma marraine sourit de toutes ses dents, un beau sourire de façade. Au fond je vois toute la peine qu'elle ressent. Je ne sais pas comment la discussion avec Meredith a tourné mais ça devait être douloureux. Raphaëlla nous fait avancer jusqu'au salon et je grimace en réalisant que j'ai oublié quelque chose. Je chuchote à l'oreille de Sarah que je reviens dans deux minutes et signale à ma marraine que je vais chercher quelque chose dans la voiture. Je sors rapidement de la maison -ne voulant pas laisser Sarah seule trop longtemps avec Raphaëlla - et attrape dans la voiture une bouteille de vin. Elle était dans la cave de mon père et je me sentais mal de venir les mains vide, j'imagine qu'elle doit coûter une fortune. Rien que de m'imaginer la prendre dans la cave de mon père deux ans avant me fait grimacer. J'aurais entendu parler du pays...