Bust

63 - Course

Pdv Alexandra

Seattle, Voiture - 16:40, 15/12

Moi : et avec moi ? Tu es qui ?

Sarah : Je suis juste... moi. Et ça fait un bien fou.

Moi : comment tu le sais si t'es différente avec tous le monde ? Je dis curieuse.

Sarah : j'ai toujours le même caractère à chaque fois mais il y a un trait qui ressort plus que les autres. Je le sais parce que avec toi je suis un peu de tous. Je suis bête quand tu m'ignore, je suis fragile quand tu me regarde et je suis forte quand tu en a besoin.

Je me pince les lèvres pour ne pas sourire bêtement mais Sarah le remarque quand elle quitte la route des yeux pour les poser sur moi.

Sarah réprobatrice : Faut vraiment que t'arrête de te faire du mal comme ça !

Moi en râlant : C'est pas ma faute c'est une habitude.

Je boude dans mon coin en regardant par la fenêtre. Ce coin de Seattle est beaucoup plus sympa, il est pas très peuplé. Seulement deux trois maisons de temps en temps. Quand on arrive au feu rouge une femme et ses deux enfants passent devant la voiture. La femme tient leurs deux mains, inquiète de voir les petits bout s'échapper. Je souris quand la femme croise mon regard amusé, elle me le rend gaiment en mimant une main qui essuie son front, une fois qu'ils sont en sécurités. Je comprend ce qu'elle ressent, Léo et moi étions de vrais petits monstres à cette âge. Imaginer ma mère ou mon père à la place de cette femme me fais sourire d'autant plus.

Sarah : À quoi tu pense ?

Moi en continuant de regarder la petite famille : A moi et Léo, enfant.

Sarah en pouffant à l'image : Vous deviez être infecte.

Moi faussement réprobatrice : comment ça, elle continue de rire toute seule eh, partage !

Je la regarde continuer de rire jusqu'à ce que le feu passe au vert. Elle enclenche la vitesse et part à toute vitesse. Elle qui avait peur d'abimer ma voiture... c'est pas une mauvaise conductrice. Quand elle calme, enfin, son rire elle me regarde pendant que je lui fais un regard faussement noir. Elle me sourit et se re concentre sur la route.

Sarah : Je t'imagine bien embêter Léo, lui il dirait rien quelques temps en attendant que t'arrête tranquillement. Sauf que tu arrêterais jamais et qu'il finirait par se défendre. Vous vous battrez gentiment et puis l'un de vous deux finirait par se faire mal.

Je grimace coupable, oui elle a raison sur toute la ligne. Elle ricane quand je ne dis plus rien. Je me remet à bouder tranquillement jusqu'à sentir une main sur la mienne. La même situation que pendant le chemin de chez Sarah à l'aéroport. Sauf que moi je ne dis rien et continue de regarder par la fenêtre.
Sarah commence à jouer avec mes doigts ce qui me provoque un petit sourire qu'elle ne peux pas voir. Quand le GPS indique qu'il reste cinq minutes de trajet Sarah lâche ma main en chuchotant « adorable ». Je fronce les sourcils et tourne mon regard vers elle pour la voiture sourire sereinement.

Moi : Pourquoi adorable ?

Sarah : Si les gens de ton cabinet te voyaient bouder comme ça, tu n'aurais plus rien d'effrayante.