Eugénia - Un milliardaire comme époux

17

Le silence était de rigueur dans la voiture. Reconnaissante mais troublée, Eugenia n'osait prononcer mot. Elle se contentait d'observer la route avec mutisme.
Sa nervosité était perceptible et le beau brun s'agaçait de voir les fines mains de sa femme tremblaient l'une contre l'autre.

— Nous devions rentrer demain pour Madrid. Mais j'ai des choses urgentes à régler alors nous allons partir ce soir. Déclara Rafael d'un ton impassible.

Prise par un léger sursaut quand la voix rauque de son mari l'avait sorti de ses songes, Eugenia tourna la tête vers lui pour observer son expression.

Il la voulait avec lui?

— Je... dois t'accompagner? Demanda t-elle naïvement.

— Tu es ma femme. Alors oui. Répondit il froidement en fixant la route.

Était-ce une réponse?

— Je.. peux rentrer demain avec Esteban.

Rafael tourna son visage sévère pour observer son épouse qui avait regagné des couleurs vu la rougeur de ses joues.

— Non tu rentreras avec moi. Il faut que tu te prépares pour ton emménagement dans notre villa sur Madrid.

— Quoi?! S'étrangla Eugenia. Quel emménagement?

— Tu ne pensais tout de même pas rester dans ton appartement miteux de San Diego? La toisa Rafael.

Il n'avait jamais mis les pieds chez elle. Comment pouvait il être si irrespectueux.
Vexée Eugenia mordait l'intérieur de ses joues. Il ne lui manquait que très peu de courage afin de rétorquer les mots qui lui remettraient les idées en place.

— J'aime bien mon chez moi. Se défendit elle.

— Et bien, il faudra t'en séparer. Si nous voulons donner l'illusion d'être un vrai couple. Il va falloir agir comme tel.

Rafael était soufflé par la naïveté d'Eugenia. Que croyait elle?
Plus il apprenait à la connaitre, et plus le beau brun avait du mal à croire qu'elle se soit occupée d'elle toute seule pendant toute ces années.
Sa candeur l'aurai déjà perdu depuis longtemps. Forcément quelqu'un avait du être à ses cotés pour veiller sur elle et la protéger.

Eugenia n'ajouta pas un mot de plus. Là tout de suite? Elle avait envi de pleurer . La jeune femme n'avait pas la moindre envie de vivre avec son mari.
Ils étaient si différents l'un de l'autre.
Elle s'attendait à une relation beaucoup moins «sérieuse » et elle se serai contentée de se montrer de temps en temps à ses cotés. Mais pas à quelque chose d'aussi envahissant.

— Qu'y a t-il dans ce sac? L'interrogea Rafael en pointant du doigt le sachet au pied d'Eugenia.

— J'ai acheté un souvenir. Répondit elle brièvement.

— Pourquoi voulais-tu un souvenir? Si je me souviens bien tu es née à Barcelone et tu y as vécu une partie de ton enfance non?

Étrangement touchée, que Rafael connaisse ce détail insignifiant de sa vie, Eugenia esquissa un faible sourire en hochant la tête.

— C'est pour une connaissance.

— Pourquoi cette personne n'était elle pas au mariage?

— Juan avait un empêchement. Dit elle spontanément avant de se rendre compte qu'elle avait parlé trop vite.

— Juan? L'interrogea t-il.

— Oui. C'est un ami. Précisa Eugenia mal à l'aise .

« Ou petit ami? » songea Rafael.