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L'orage tonnait à en faire hennir les chevaux de l'écurie.
La pluie ruisselante inondait toujours les environs et Eugenia tremblante de froid restait prostrée dans un coin.

Elle n'aimait pas cet homme qu'elle avait vu quelques minutes auparavant.
Il n'était pas celui qui l'enlaçait la nuit en lui promettant de ne pas la blesser.

Rafael la savait sensible et fragile, et vivre avec une personne au tempérament tempétueux lui faisait peur.
Elle qui aspirait à une tranquillité bien méritée après les épreuves de la vie.

Alors qu'elle reniflait encore, assise sur un ballot de paille. Son portable se mit à vibrer.
Si c'était Rafael, elle n'avait aucunement l'envie de lui répondre.
Pas maintenant.

Machinalement elle inspecta l'écran de son téléphone.

Hôpital de La Moraleja.

Les battements de son coeur s'affolèrent.

— Allo ! Se précipita la jeune femme.

— Mademoiselle Ferrando?

— Oui...

— Ici, le docteur Sanchez...

— Je vous écoute... S'inquièta t-elle en se levant.

— Je...

— Dites moi ! S'affola Eugenia.

— Votre présence est nécessaire Mademoiselle. Pourriez vous venir à l'hôpital s'il vous plait?

— Pourquoi? Comment va Juan? S'enquit elle en pleine détresse.

Le médecin resta silencieux alors Eugenia s'emporta pour la première fois de sa vie.

— Que se passe t-il?! Parlez !  Dites moi comment va mon frère ! Hurla t-elle à bout de nerfs.

— Monsieur Alvarez vient de faire un arrêt cardiaque... Finit par dire le médecin avec tact et difficulté.

— Non... Dites moi qu'il va s'en sortir ! Dites le moi.

— Il faut que vous veniez immédiatement Mademoiselle Ferrando. Implora le médecin.

— Sauvez le... J'arrive, je suis là dans cinq minutes. Pitié gardez le moi... Pleura t-elle impuissante en se précipitant en dehors de l'écurie.

Eugenia courrait à s'en rompre les poumons. Son coeur battait à vive allure. La pluie venait noyer ses larmes et ses longs cheveux bruns ne formaient que de longues mèches mouillées et plaquées contre son dos.

En entrant à l'intérieur de la villa, elle croisa de nouveau le regard de son mari. Il l'observait toujours avec cette même obscurité dans le regard, puis l'inquiétude apparut soudainement dans ses yeux noirs.

La brune en détresse ne prit pas le temps de lui adresser un mot, suffocante elle se précipita vers l'entrée. Son téléphone toujours serrait dans sa main droite.

Soucieux, Rafael se jeta à sa poursuite.

— Eugenia. L'appela t-il de sa voix haute.

Elle ne l'écoutait pas et fonçait droit devant en se dirigeant vers le portail.
Sans réfléchir, le milliardaire affronta la pluie à son tour, pour la rattraper.

— Eugenia ! La somma t-il de nouveau alors qu'elle l'ignorait toujours.

Perdue et affolée à en perdre connaissance, Eugenia essaya d'ouvrir la grille du portail à l'aide de ses bras fins.
Son mari qui l'avait rattrapé, posa une main puissante sur l'avant bras de sa femme en détresse pour l'obliger à lui faire face.

Eugénia - Un milliardaire comme épouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant