- La cible -

16. Peine

Nous retournons doucement vers les murs. Je suis toujours sur le cheval d'Hanji. C'est à croire qu'il ne va pas me laisser descendre. Son aura est imposante et pleine de confiance. Je prends deux suppressants. Il me regarde avant de reporter son attention sur le mur. Je crois que nous avons beaucoup de perte, vu la tête des gens. Je vois les villageois nous injurier. Ils ont du culot quand même. J'aimerais bien leurs foutre une torgnole mais ce ne serait que leur donner raison. On arrive à l'écurie. Je ne sais pas trop quoi faire. Je n'ai pas de cheval. Hanji range le sien avant de me montrer une feuille accrochée au mur. On dirait une liste.

Hanji: écris ton nom là dessus, ils te donneront un nouveau cheval à la prochaine expédition

Je fais ce qu'il me demande avant de le suivre. Je ne l'ai jamais vu aussi fatigué. Même ce matin il était en meilleur forme.

Moi: cette blessure n'est pas si superficielle que ça

Hanji: je vais m'en remettre

Il va a l'infirmerie et il est directement pris en charge. Une infirmière prend une seringue.

Hanji: vous n'avez pas besoin d'anesthésier, il faut juste refermer

Il déchire sa chemise qui tombe presque en lambeau. Il prend le fil et commence à s'enfoncer l'aiguille dans la peau pour recoudre. Je regarde ce personnage froid que je ne lui connaissais pas. L'infirmière fini son travail et elle le laisse tranquille. Il n'a même pas grimacer.

Hanji: tu es restée ?

Moi: vous êtes gravement blessé, évidemment que je vous attends

Hanji: ce n'est vraiment rien

Je prends une bouteille de désinfectant et je la verse sur sa plaie sans une once de culpabilité. Il pousse un cri de douleur et sa respiration se fait plus haletante. Il me lance un regard noir.

Moi: une petite blessure vous aviez dit

Il se couche dans le lit sur lequel il est. Il ferme les yeux et je vois ses flancs se soulever.

Moi: je vous accompagne à votre chambre ?

Hanji: je vais me contenter du labo

Il se lève sans demander son reste et se dirige d'un pas rapide vers son laboratoire. Je le suis. On arrive et il installe un petit coin dodo. Il va chercher une couverture.

Moi: vous allez rester dans vos vêtements sales ?

Hanji: je me changerai demain, la royauté inférieur vient

Moi: il faudra s'habiller chic ?

Hanji: costard cravate pour moi mais tu n'es pas obligée

Moi: je peux rester avec vous cette nuit ?

Il me regarde pendant qu'il installe son nid douillet. C'est vrai que c'était soudain. Il acquiesce pendant que je vais aussi chercher une couverture et que je m'installe en boule dans un petit canapé. Hanji est couché et il lit un livre. Mes yeux se ferment plus vite que je ne l'aurai cru.

Je suis réveillée par le bruit de quelqu'un qui se cogne. J'ouvre les yeux et je vois Hanji siroter un verre d'eau. Il se frotte le genoux. Il s'est changé pour une chemise immaculée et une cravate noire ainsi qu'un gilet de la même couleur.

Hanji: enfin réveillée ?

Moi: j'ai tellement dormi que ça ??!!

Hanji: puisque c'est un jour de repos, je ne sais pas trop

Moi: comment va votre blessure ?

Il n'a pas le temps de répondre que la porte claque. Le brun aux yeux verts qui tourne autour de moi.

???: T/p ??!!

Hanji a l'air très énervé. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais il se lève de manière menaçante.

Hanji: toi, tu dégages, tu n'as rien à faire ici !

???: mais-...

Je peux sentir les phéromones d'Hanji. Il est bien plus qu'énervé pour sortir ses phéromones avec une telle intensité de haine.

Hanji: tu oses répondre à un supérieur ? Tu n'as aucune idée de qui est en face de toi ! Je te vois encore une fois ici et tu serviras de nourriture pour les titans, ceux dans la cour avaient justement faim !!

Il le chope par le col et le jette violemment en dehors du labo. Je peux le voir courir à toute jambe, terrifié. Même moi j'ai peur qu'Hanji s'en prenne à moi. Son visage est légèrement déformé par la haine.

Moi: vous n'auriez pas dû

Il me regarde avant de sortir. Wow. Qu'est-ce qu'il vient de se passer là ? Je rêve ou Hanji avait l'air de défendre son territoire ? Il ne peut pas être jaloux du brun. Je ne l'apprécie même pas. S'il est jaloux c'est qu'il est... qu'il est... je me fais des idées. Mais cette réaction me laisse perplexe.

Pdv Hanji:

C'est parti pour passer une mauvaise journée. T/p avait l'air de le défendre plus que de m'apprécier. Elle n'avait pas du tout l'air d'apprécier ma réaction possessive. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Mes ruts vont avoir raison de moi si ça continue. J'arrive à l'entrée où Erwin, Livaï et Moblit m'attendent.

Erwin: que s'est-il passé ?

Moi: hein ?

Erwin: tu as l'air bien plus qu'énervé et tes phéromones le prouvent

Moi: j'imagine que mes ruts ne vont plus tardé

Livaï: tout comme nos invités

Ils sont là, dans leur calèche. Même si j'appellerai plutôt ça un carrosse. Ma journée ne peut pas être pire.

Je la finis hors de moi. J'arrive dans mon labo en claquant la porte. Je mets un coup de poing dans une bibliothèque plus petite ce qui la renverse. Je balance tous les papiers qu'il y avait sur mon bureau par terre. Je pousse mon bureau. Il fait un bruit sourd en tombant. Un acouphène horrible me prend. Mes jambes ne me soutiennent plus et je tombe à genoux. Je bouche mes oreilles sans succès. Je crie de rage. Je m'allonge dans mes papiers trop épuisé pour me relever. Je sens une larme couler le long de ma joue droite. Il ne m'en faut pas plus pour me rendre vulnérable. Je suis vraiment pathétique. D'abord, j'ai des crises de folie qui me font perdre tous mes moyens. Ensuite j'aime une fille qui ne m'aime pas en retour. C'est bon, j'abandonne pour cette fois. Je ne veux plus aimer T/p, c'est trop douloureux.

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Mon petit Hanji...

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