Prologue

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— Je suis forte, mais épuisée.

Je déteste cette personne qui a volée ma solitude, sans pour autant m'offrir sa douce compagnie.

Une simple présence.

Pour moi, garder le silence pendant toutes ces années, sans poser trop de questions, sans vouloir trop comprendre, était pour moi une façon de me protéger.

Protéger de ce monde que je n'ai pas connue directement.

Comment pouvais-je savoir différencier le vrai et le faux en étant enfermée depuis toute mon enfance ?

Sous prétexte que c'était pour me protéger, alors qu'on me cachais tout simplement d'un monde que j'aurais dû découvert.

Ce monde qui n'étais pas le mien.

Il n'étais pas sensé être le mien.

Et pourtant, j'ai vécu dans une vie qui n'étais pas la mienne.

Une famille, qui ne m'appartenais pas.

Une identité, qui n'étais pas la mienne.

Je suis Myralda Antonov, fille unique d'Esmeralda Antonov.

Mon père ? Je ne sais pas qui il est, ni où il pouvait être.

Et pourtant, j'ai blâmée depuis mon enfance des êtres qui ne faisaient parties nullement de mon passé.

Mon passé qui reste encore...vaporeux ?

45 jours...

Il y'a quarante-cinq jours, ma vie en entière a pris un tout autre tournant. J'ai découvert que l'homme avec qui j'ai grandi, qui m'a éduqué, enfermé, frappé, n'étais point mon père.

Ce n'était qu'un inconnu.

Ce n'était qu'un homme parmi les nombreux ennemis à ma mère, dans le passé.

Comment cela s'est produit ? Je ne saurai répondre, enfin du moins, pas encore.

Ce jours là, quand j'étais sur le toit, quand Hares était blessé, je m'étais rendu compte de plusieurs choses.

Premièrement, je n'étais pas prête à le perdre.

Il est de partout, sauf en face de moi.

Deuxièmement, c'est qu'il me manque énormément.

Et sa me fais mal.

— ton père... enfin cet homme, t'a brisé n'est-ce pas ? Me dit Sandra en caressant ma joue tendrement.

Ma tête était retombée sur la tête du lit, le regard perdu quelques parts sur le plafond, je refusais de voir autre chose que ces yeux, ces yeux à lui.

Je ressentais un grand vide, qui a fur à mesure grandissait en moi.

En le perdant lui, j'avais perdu mon sens de l'orientation que je venais tout juste de le trouver, grâce à lui.

— il n'y a plus grand chose... à briser en moi. Avouai-je d'une voix très faible.

Je sentais mon coeur se serrer, tandis que mes yeux devenaient secs, après mettre vidée de mes larmes, depuis tout ce temps.

— tu as besoin de quelques choses ? Demande-t-elle en caressant mes cheveux que je n'avais sans doute pas lavé depuis une semaine.

Je n'avais besoin que d'une chose.

Elle le savait.

— où es-t-il ?

Cette question je la pose chaque jours, plusieurs fois dans la journée, et fâcheusement, je reçois toujours la même réponse.

— myra.

— tu vas me donner la même réponse que tu me donne depuis plus de quarante jours ? Lui demandai-je en sentant ma voix s'entailler.

Je détestais être comme sa, je détestais me voir dans cet état là.

Je le déteste de m'avoir rendu éperdument...

— je suis désolée.

Je déteste cet homme, celui qui m'a enlevé ma solitude, sans pour autant m'offrir sa douce compagnie.

Comme il l'avait fait, autrefois.

Quand est-ce qu'il allait revenir ?

Et pourtant, tous les jours tard le soir, à la même heure, je le sens m'observer. Je le vois assis sur le bord de mon lit, sans qu'un son ne sort de sa bouche.

Son odeur empestait ma chambre, elle me hantait. Cette odeur mélangée à la cigarette, je la connaissais par coeur.

Il restait ainsi, une heure, ou deux, parfois plus avant de partir.

Cela dur depuis quarante-cinq jours.

Troisièmement, je voulais qu'il revienne.

Je déteste Hares. Celui qui m'a retiré de ma solitude, sans pour autant m'offrir sa putain de compagnie que je voulais.





Myra - cœur cendré
Tome 2

Cœur Cendré TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant