Cœur Cendré TOME 2

33 : Noir sur blanc.

Mes sourcils se rapprochèrent tandis que je semblais bêtement avoir mal compris les mots saisissants. Hares et Ibrahim le jaugeait d'un air tout aussi méfiant que le mien.

— Et pourquoi vous feriez-vous cela ? Demanda Ibrahim en posant ses coudes sur ses genoux.

— C'est très aimable de votre part, commenta Hares. Et c'est bien ça le problème.

Je rejoins leurs commentaires, en effet je n'aurais jamais imaginée voir mon oncle Alexandre me rendre ce que son frère était prêt à tout pour avoir.

— Répondez à sa question, poursuit-il froidement en désignant Ibrahim du menton.

— Je m'en fou de cet héritage, j'ai mon travail et mes projets ça me suffit. En revanche, votre mère aurait bien voulu... reprit Alexandre en se raclant la gorge, vous léguer cet héritage.

— Comment pouvait-vous savoir ce qu'elle voulait ? Demandai-je. Si elle-même avait quittée son manoir afin de trouver la paix avec sa nouvelle famille.

— Car avant sa mort, elle a placée son héritage sous votre nom.

— Comment... enfin pourquoi l'avoir fait ? Savait-elle qu'elle allait mourir ? Dans ce cas pourquoi n'avait-elle pas essayée de se protéger ?

Les souvenirs de mon cauchemar de la soirée de l'incendie refont surface, où nous étions toutes les deux dans la voiture dans le chemin du manoir de la famille à Hares.

Elle était partie vers sa mort les yeux fermés, par amour.

— Je...

— Je sais que Kan Gorev est mon père, Alexandre. Vous le savez également, et vous m'avez pourtant rien dit lorsque nous étions au cimetière.

Il me regarda d'un air surpris, ses mains se rejoignent pour s'entremêler nerveusement.

— Ma mère est morte pendant l'incendie, et son corps n'a pas été retrouvé.

Ses doigts pincent l'arête droit de son nez aquilin.

— Mon frère a dû se débarrasser de son corps. Autrement dit... une enquête plus profonde aurait été ouverte si un corps étranger aurait été retrouvé dans votre demeure, dit-il en regardant Hares.

Ma main presse mon genoux fermement. Je ne trouverai alors jamais le corps de ma mère.

— Signez Myralda, c'est ce que votre mère veut...

— Dites-moi quelque chose que j'ignore, lui dis-je soudainement.

Il fronça ses sourcils.

— Je sais que vous en savez bien plus que vous le prétendez, Alexandre. Soyez honnête avec moi si vous êtes vraiment de mon côté. Dites-moi quelque chose que j'ignore.

Il soupire avant de rétorquer :

— Que voulez-vous savoir ?

Bonne question, sûrement tout ai-je envie de répondre.

— Mes parents connaissaient les parents d'Hares... quelle relation entretenaient-ils réellement ?

Je pouvais ressentir le regard appuyé d'Hares sur moi, ce dernier se posait certainement la même question.

— Eh bien... commence-t-il en balayant la pièce du regard. Votre père connaissait le votre, il regarda Hares. Ils étaient des amis très proches d'après ce que je sais.