32 : Pensées orageuses.

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Jessie Ware - Say You Love Me


Vide serait l'adjectif qu'on pourrait designer mon ressenti, comme un non-être où il n'y a ni liquide ni solide, sa signification en outre en dit long.

Mes larmes ne coulaient plus, mais mon visage était tout de même mouillé par l'eau de la douche.

Son teint est devenu pâle à présent, ses pas se rapprochèrent de la douche.

— Myralda, je...

— Il faut que je me nettoie.

Sa lèvre inférieure tremblèrent légèrement.

— Ses traces sont partout sur moi.

Mes mouvements ne cessèrent guère et ma peau continuait à rougir continuellement sous une infime douleur devenue profonde.

— Arrête tu te fais mal.

Il fit quelques pas.

— J'ai déjà mal, répondis-je quelques instants plus tard sans pour autant le regarder.

Je sentais continuellement ses mains sur moi. Inconsciente et incapable de me débattre, de résister à mon âme tourmentée, de défendre ma dignité souillée par un être sans aucune trace d'humanité.

Ses pas se rapprochèrent doucement.

Mon poignet fut arrêté et enroulé par ses doigts fermes.

— Arrête ça, fit-il doucement.

J'eus un mouvement de recule.

— Ne me touche pas, le prévenais-je en dégageant mon poignet de son emprise.

Le noir de ses yeux scintilla.

— D'accord. Viens te rallonger, tu n'es pas encore en forme pour te lever.

Je cillai guère.

— Pourquoi ? Lançai-je d'une voix accusatrice.

Ses sourcils sombres se rapprochèrent, témoignant sa confusion.

— Pourquoi ?

— De quoi tu parles ?

Ma poitrine se gonfla, offusquée par sa question alors qu'il savait très bien sur quoi je faisais référence.

— As-tu jugé mon viol sans importance et sans envergure pour ne pas me mettre au courant de ce qui m'est arrivé ?

Un ange passa, et ses traits se refermèrent sur son visage tandis qu'un muscle palpita sur sa mâchoire.

— As-tu estimé que me mettre dans l'ignorance et le déni serait la meilleure chose à faire pour toi ?

Je me battais difficilement à cet instant là pour ravaler mes larmes qui brûlaient mes globes oculaires.

Tu as décidé de me cacher ça. Tu m'as mentis comme tous les autres, et tu as décidé de faire comme si rien n'étais arrivé. Alors que... Tu était au courant de ce... qu'il m'avait... il m'a...

Je n'arrivais à achever ma phrase, ses mots véridiques étaient trop amer pour ma langue.

Toi, continuai-je en posant brusquement mon index sur sa poitrine. Tu as décidé pour moi... Tu m'as privé de savoir quelque chose qui me concernait.

Son regard fuyait le mien constamment.

Une épine me traversa le cœur.

— J'avais une confiance aveugle en toi, Hares. Et tu as tout gâché, parce que plus rien ne te différencie des autres. Tu n'es qu'un menteur. Comme eux.

Cœur Cendré TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant