Cœur Cendré TOME 2

18 : Suis moi.

Ursine Vulpine - Wicked Game

On n'évite pas les problèmes en refusant la réalité d'un autre être humain innocent ignorant la réalité des choses.

Mon enfant n'a pas décidé que ses parents feraient l'amour et qu'ils n'utiliseraient aucune contraception.

La responsabilité ne doit pas être évitée, fuie indignement et lâchement au prix de la vie d'un bébé qui n'a rien demandé.

Ma poitrine se gonfla lorsque j'inspire profondément, la main posée sur mon ventre.

— Je veut le garder, décrétai-je en regardant ma main.

Je veut le garder.

Je veut donner la vie à mon enfant.

Je sentis la main de Sandra se poser sur mon épaule, contente et fier de la décision que je venais de prendre.

— D'accord, vous avez pris la bonne décision. Vous savez c'est une bénédiction d'avoir des enfants.

— Vous avez raison.

Elle me prescris quelques vitamines sur une petite feuille tout en me donnant quelques consignes.

— On se revoit dans trois semaines, avec le papa peut-être, renchérit-elle en souriant.

Mon souffle se rompit brutalement en saisissant la feuille.

Je hoche la tête le coeur lourd.

— D'accord.

Mes pas se dirigèrent vers la sortie de l'hôpital, mes lèvres dessinaient un sourire automatique en regardant l'échographie.

Ce bébé est le seul à connaître le son des battements de mon cœur, on vis tous les deux dans ce même corps.

— Tu as pris la bonne décision, me dit mon amie, tu as juste à le prévenir maintenant.

— Le plus compliqué.

Elle s'arrêta dans le parking puis m'attrapa le bras.

— Tu as peur de quoi ? Me demande-t-elle, qu'il rejette le bébé ? Il ne le fera pas.

Mon regard se pose sur elle.

— Tu n'en sais rien.

— Je sais qu'il t'aime et c'est suffisant.

— Peut-être qu'il m'apprécie, mais il m'a bien dit ce qu'il voulait ! Lui expliquai-je.

Elle roule des yeux.

— Et tu vas me dire que les promesses ne valent rien pour vous ?

Mon cœur se serra, bien sûr que si.

— Il a été clair avec moi. Il a compris mes sentiments et... et il m'a bien fait comprendre qu'il ne voulait pas d'eux.

Mon silence avait répondu à sa question hier, oui, je pensais tout ce que j'avais dit.

Je l'aime autant que je l'ai détesté un jour.

— Ce que je te conseille de faire, puisqu'il n'est pas prêt à assumer ses sentiments, c'est de le pousser à bout.

Je l'interroge du regard.

— Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis.

Après n'avoir toujours pas compris, je grimace légèrement.

— Tu n'as jamais entendu cette phrase ? Me demande-t-elle en haussant ses sourcils.

Je secoue la tête.