UNE INVITÉE SURPRISE

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Ces escaliers ne m'ont jamais paru aussi durs à monter. J'ai l'impression de gravir l'Everest alors que j'ai déjà utilisé ces marches une bonne dizaine de fois. Pourtant ce soir, elles m'ont l'air plus hautes, plus espacées et la montée plus abrupte et compliquée. 

     Il y a deux explications possibles à ce phénomène étrange. Explication numéro une : j'ai  trop abusé de la tequila et des cocktails dont le goût fruité camoufle trop bien la vodka. Explication numéro deux : Gabriel Rivers. 

     Je ne me débats qu'à moitié quand il mange mon cou avec ses lèvres, sa langue et ses dents. Ses mains sur mes hanches ralentissent chacun de mes pas, compliquant ainsi mon ascension, et les éclats de rire qui me tordent le ventre m'empêchent de me concentrer. Je suis trop soûle et trop excitée. 

     -Si tu continues comme ça, on arrivera jamais jusqu'à notre lit, m'esclaffe-je en m'étouffant presque de rire. 

-On s'en fou, Clarke. Je peux te faire l'amour n'importe où. 

     Ses mains et sa bouche sont partout sur moi. Son souffle balaie mes cheveux et frôle mon oreille. Je ne tremblerai pas de cette façon si je n'étais pas aussi excitée. Gabriel a mit le feu aux poudres dès que nous sommes montés dans le taxi mais il avait déjà commencé à m'allumer au club où on faisait la fête avec nos amis. Je me demande bien comment nous avons fait pour ne pas nous sauter dessus sur la piste de danse. 

     Ce soir, la tension est électrique entre nous. 

     Nous arrivons finalement à atteindre le palier du troisième étage non sans mal. Gabriel est toujours dans mon dos. Il pétrie mes hanches, glisse ses mains le long de mes cuisses, colle son bassin contre mes fesses et embrasse mon cou et ma mâchoire pendant que j'essaie de retrouver les clés de l'appartement dans mon sac. 

     -Tu me déconcentres, glousse-je quand il mordille le lobe de mon oreille. 

-C'est toi qui me déconcentre. Surtout cette foutue jupe. Je ne sais pas ce que j'en pense. Je la trouve parfaite pour moi et en même temps trop courte pour les autres. 

     Un sourire satisfait sur les lèvres, je mets enfin la main sur mon trousseau de clés. J'ouvre la porte tandis qu'on me pousse à entrer. Gabi ne me lâche pas d'une semelle. Il me touche, m'embrasse, me caresse et m'arrache quelques soupirs. Mon corps est déjà brûlant contre le sien. Je n'ai pas besoin qu'on me fasse un dessin pour savoir que la nuit risque d'être longue et mouvementé. 

     -Je crois qu'on a un problème, marmonne-je tant bien que mal pendant qu'il me fait virevolter face à lui et m'accule contre le mur du couloir. 

-Sauf si tu me dis que tu n'as plus envie de moi, on a aucun problème, Clarke. On va juste s'envoyer en l'air et prendre notre pied comme d'habitude. Pourquoi est-ce que tu réfléchis trop ? 

-Parce que depuis qu'on s'est remis ensemble, on ne pense qu'au sexe et ça commence à devenir inquiétant. 

     Je ne sais pas comment je fais pour tenir encore debout. Le désir est si puissant dans mon ventre que je tremble comme une feuille. En plus, Gabriel n'essaie même pas de me ménager.

     Il me plaque contre le mur et plonge sa langue dans ma bouche pour un baiser dévastateur et presque obscène. Il plante ensuite ses dents dans ma lèvre et me fait grogner comme un animal en rut. Ce que je ressens avec lui depuis quelques temps est parfois affolant. J'ai l'impression de perdre la tête chaque fois qu'il me touche. Il lui suffit d'effleurer ma peau pour qu'une réaction en chaîne s'en suive. 

     -Rien d'inquiétant là-dedans, halète Gabi en continuant de me séduire du bout des lèvres. Au contraire, c'est même complètement logique. 

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