VISITE SURPRISE

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Gabriel n'est pas un grand fan du jogging mais il a fait l'effort de m'accompagner pour une petite séance sur les sentiers autour de l'hôtel. Je n'avais pas couru depuis plus d'une semaine et mon corps commençait à en ressentir le besoin. Mes muscles s'étaient engourdi et mes jambes réclamaient une bonne dose d'effort. Je crois que ça nous a fait du bien à tous les deux. La course a toujours été un bon moyen d'extérioriser et de faire la vide. 

     Quand nous revenons vers l'hôtel, nous avons couru près d'une demi-heure. Gabi traîne des pieds à côté de moi mais je sais qu'il est satisfait de ses efforts. Il a tenu la distance alors que je cours bien plus régulièrement que moi. Il n'est pas aussi à cheval sur le sport mais il a une bonne condition physique malgré tout. Un petit jogging en fin de journée était finalement une bonne idée. 

     -Je comprends mieux pourquoi tu as des jambes de déesse, Clarke. 

-Je prends le temps de les entretenir, minaude-je en redressant le menton. 

-Je me souviens quand tu étais dans l'équipe de course au lycée. Tu étais une des meilleures. 

-J'adorai ça. Courir me faisait un bien fou, surtout quand tout allait mal autour de nous. Je savais que c'était l'occasion de me défouler alors je me donnais un maximum. C'est sûrement tout ce qui nous tombait dessus et la pression que ça me mettait sur les épaules qui m'a permit d'être aussi doué. Je me servais de tout ça pour repousser toutes mes limites. 

-Tu cours toujours comme une vraie lionne. 

     Marchant côte à côte, nous remontons l'allée principale jusqu'à bifurquer en direction de notre chalet. 

     -Peut-être parce que j'ai toujours autant de choses à extérioriser, marmonne-je. 

-Je comprends. On a tous les deux de bonnes raisons d'être en colère, triste ou même pire. On a le droit d'être désabusé vis-à-vis de tout ce qui nous arrive en ce moment. Il faut juste qu'on soit assez fort pour ne pas que ça nous dépasse. 

-Je me bats, Gabi. Je ne fais que ça. 

-Je sais, bébé. 

     Ces derniers jours en tête-à-tête nous ont fait du bien mais ils n'ont pas suffi à nous faire oublier la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous avons encore des choses à régler avant de partir et une confrontation entre nos parents et nous est inévitable. J'ai envie de vomir rien que d'y penser. Notre monde est prêt à exploser et tout un tas de débris risque de nous revenir en pleine face. A cause de ça, je ne dors pas sur mes deux oreilles. Mon cerveau tourne à fond en permanence. 

     -Est-ce que tu as hâte de rentrer à L.A. ? 

-Oui et non, réponds-je. Je ne compte même pas le nombre de fois où j'ai pensé à m'enfuir. Une partie de moi voudrait retourner à la fac et reprendre ma vie là-bas pour oublier tout ce qui s'est passé ici. Mais en même temps, je n'ai pas envie de quitter l'Australie. 

-Oui, moi non plus. 

-Si on met de côté nos soucis avec ta mère et mon père, je me sens bien ici et je n'ai pas envie de m'en aller. On a la belle vie là, tu vois ? 

-On reviendra forcément, Max. Je te le promets. 

     J'acquiesce et lui sers un sourire entendu. J'ai une entière confiance en lui sur ce point. Je sais que ce séjour n'est pas le dernier. Seulement, notre quotidien ici va me manquer. J'appréhende déjà notre retour à Los Angeles. Je me doute qu'il va nous falloir du temps pour nous réadapter à notre vie là-bas. Le retour à la réalité promet d'être compliqué. 

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