attraction éternelle

BIENVENUE CHEZ NOUS

 -Bon sang, je suis toute excitée à l'idée de voir enfin votre appartement !

Nous n'avons même pas encore inséré la clé dans la serrure que ma belle-mère trépigne déjà d'impatience. Ses yeux brillent d'excitation telle ceux d'une petite fille devant son cadeau d'anniversaire. Un éclat similaire illumine le regard de ma mère. Ces deux-là sont intenables depuis qu'elles sont à L.A.

-J'espère que Reed n'a pas transformé l'appart' en squat, marmonne Gabi à côté de moi.

-On est partis que depuis hier.

-Tu sais de quoi ce dingue est capable, bébé.

Oh mon Dieu.

Ça y est, j'ai peur. J'angoisse à l'idée de franchir cette porte et d'y découvrir Reed dans une position compromettante. J'ai peur de trouver mon appartement en chantier parce qu'on a laissé notre colocataire doté d'un sens du rangement égal à zéro se charger lui-même de l'entretien des lieux. Reed est un phénomène hors norme dont il faut parfois se méfier. Il est capable du meilleur comme du pire et ce en un temps record.

-Tu flippes maintenant ? ricane Gabriel en glissant la clé dans la porte.

-Non, du tout.

-Menteuse.

Il pénètre dans l'appartement le premier, moi en second et nos parents ensuite. Aaron, June, Trevor et Elliot les suivent de près, regardant déjà partout autour d'eux. C'est la première fois qu'ils voient de leur propre yeux où nous vivons et à mon grand soulagement, tout semble être en ordre. Le couloir n'est pas jonché de vêtements sales ou de chaussures abandonnés ici et là et une odeur de propreté flotte dans l'air.

C'est bon signe...

-Bienvenue chez nous, soupire Gabi tout en jetant son trousseau de clés sur la console de l'entrée.

On a quitté cet endroit depuis seulement vingt-quatre heures et pourtant il m'avait manqué. Ça fait toujours du bien de rentrer chez soi, de retrouver un environnement familier. Il n'y a qu'ici que je me sens vraiment chez moi. C'est là que je me couche tous les soirs et me réveille tous les matins, prenant mon petit-déjeuner entourée d'une bande de joyeux colocataires, passant le plus clair de mon temps à rire avec eux, râler après certains et comploter avec certaines. On est sur mon territoire.

-Reed et Cami ne sont pas là ? nous demande Aaron.

-Il faut croire que non, lui répond son grand-frère.

Si c'était le cas, ils auraient sûrement déjà débarqué pour accueillir nos hôtes comme il se doit. Aaron et Reed sont devenus amis depuis notre passage à Las Vegas et je crois savoir que June et Cami échangent quelques messages de temps en temps. S'ils ne sont pas là devant nous en ce moment alors ça veut dire qu'ils ne sont pas là du tout.

-Bon, on est seuls. Il y a un placard là où vous pouvez rangez vos affaires.

Tout le monde se décharge de son manteau ou de sa veste. J'ignore si nous allons rester là longtemps mais il vaut mieux que nous nous mettions à l'aise. On est chez nous et il y a des manières de recevoir.

-Vous nous faites visiter ? s'impatiente alors Lili.

Gabriel s'impose en tant que guide et c'est tant mieux.

-La chambre de Reed et Cami et celle de Leah sont de ce côté, dit-il en désignant un bout du couloir. Il y a aussi la salle de bain mais rien d'intéressant. Venez par ici.

Nous allons dans l'autre sens et entrons dans le salon baigné de lumière. Les murs sont tapissés des rayons orangé du soleil couchant. Je remarque tout de suite que Reed et Cami ont fait le ménage. Aucun vêtement ne traîne sur le canapé, nos manuels de cours sont sagement empilés sur la table basse alors qu'ils traînent un peu partout d'habitude et tout l'attirail de jeux vidéos de Reed est soigneusement rangés dans la niche du meuble TV.