Jour 3

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Ce matin, j'ai été réveillée par une infirmière qui m'apportait mon petit déjeuner. J'ai mangé, encore seule. Ça ne faisait que deux jours que j'étais là et j'en avais déjà marre. À part des médecins, ou ce stupide psy, je n'ai vu personne. Et ça me déprimait.

Je me suis levée pour aller regarder par la fenêtre. J'avais vue sur ce qui devait être le jardin, ou le parc de l'hôpital, puisqu'il y avait plusieurs personnes en blouse blanche et d'autres non. Il y avait un grand soleil, l'herbe était bien verte et les arbres étaient fleuris et pleins de feuilles. Cela me faisait penser que je n'avais même pas demandé quel jour on était. Ni de quelle année d'ailleurs. Mais vu le temps, ce doit être l'été, ou la fin du printemps, puisque certaines personnes ne portaient que de simples tee-shirts. J'aurais voulu ouvrir la fenêtre, mais il n'y avait pas de poignée. Ils ont peur que je saute ou quoi ? Je me croirais presque en prison.

Je me suis dirigée vers la porte pour appuyer sur la poignée, mais comme je m'y attendais, j'étais enfermée. Dans ma prison.

Le Docteur Minau est venu pour m'ausculter de nouveau et constater que j'allais toujours bien, même sans mémoire. Il m'a dit aussi que tout était normal dans mes analyses de sang et mon scanner. La disparition de ma mémoire est donc une énigme sans fond ! Seulement un traumatisme dû à l'arrêt momentané de mon cœur. Je voulais fondre en larmes une nouvelle fois, mais je me suis retenue.

- Est-ce que je pourrais sortir prendre l'air un moment ? lui demandai-je avant qu'il ne quitte la pièce.

- Je vais voir ce que je peux faire.

- D'accord.

J'ai donc attendu plusieurs minutes avant que la porte ne s'ouvre sur Steven.

- Bonjour Nikky. J'ai entendu dire que tu voulais aller te promener ? me demanda-t-il avec un sourire.

- J'ai le droit ? m'étonnai-je.

- A deux conditions : la première, c'est que je reste avec toi, et le seconde c'est que tu dois monter la dedans.

Il poussa un fauteuil roulant et je fis la grimace.

- J'en ai pas besoin, je peux parfaitement marcher.

- Je me doute bien, mais c'est obligatoire.

- Bon d'accord... me résignai-je. Mais je ne vais pas me changer avant ?

Je baissai la tête pour regarder ma tenue hideuse.

- Tu n'as pas d'autres vêtements. Et puis tu sais, c'est un hôpital, alors beaucoup de monde est dans le même cas que toi.

- Mouais... En attendant, c'est pas toi qui doit porter ça... marmonnai-je.

Je me suis assise dans le fauteuil et il a commencé à me pousser hors de ma chambre. Merde, je viens de me rendre compte que je l'ai tutoyé.

- Désolée, je vous ai tutoyé... Je n'ai pas fais attention...

- Ne t'en fais pas. Après tout, moi non plus je ne suis pas vieux. Tu peux continuer si tu veux.

- D'accord. Merci.

C'est étrange, mais je me sens bien à côté de lui. Il est rassurant, et j'ai l'impression que je suis en confiance avec lui. Si ça se trouve je le connais. Ce n'était pas impossible après tout. Quoique, il m'avait vouvoyé au début. Je ne sais pas...

- Tu ne t'ennuie pas trop dans ta chambre ? demanda-t-il en continuant de pousser mon fauteuil dans les jardins de l'hôpital.

- Si. Beaucoup trop. J'ai rien à faire, c'est atroce ! Tu crois que je pourrais commander une télé ou un truc du genre ? ris-je.

Souviens-toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant