Jour 4

2.5K 227 5
                                    

Je n'ai pas dormi de la nuit, c'était impossible. J'ai pleuré, encore et encore, tout la nuit, toutes le larmes de mon corps.

Comment ont-ils pu me faire lire une lettre pareille ? Je me sens minable. Je refuse de voir mes parents qui eux, ont l'air désespéré. Comment veulent-ils que moi je ne perde pas espoir avec toute cette connerie ? Je viens d'apprendre la veille, les prénoms de ceux qui se sont occupés de moi pendant dix-sept ans : comment je pourrais rester de marbre après ça ? Il se peut que je ne me rappelle jamais de rien. Je les ferai souffrir sans même m'en rendre compte. Dans cette histoire, c'est eux qui auront le plus de peine, pas moi. C'est eux qui seront triste quand mon regard sera rempli d'incompréhension et d'incertitude. De vide.

Pour commencer, je ne pourrai tout simplement pas les appeler " Papa et Maman ", et rien que cela, ça les touchera à un point inimaginable. Je ne peux pas faire ça.

Toute la journée, je n'ai donc pas bougé de mon lit, j'ai à peine mangé et j'ai passé ma journée à réfléchir. À peser le pour et le contre.

Pour : ils seront content de me voir, je vais surement apprendre des trucs sur moi... Et c'est tout.

Contre : ils feront semblant d'être heureux pour ne pas me faire de la peine, ils vont sans doute pleurer en sortant, je ne saurai absolument pas comment me comporter, je vais être totalement gênée et mal à l'aise donc je vais dire des conneries qui vont les faire souffrir davantage, je vais culpabiliser.

Je pense donc que je vais m'abstenir pour aujourd'hui. Toutefois, repousser ce moment ne va le rendre que plus douloureux, non ? Je ne pourrai pas les éviter indéfiniment...

- Bonjour Nikky.

- Oh non, pas vous... soufflai-je en voyant le psy entrer.

- Tout serait plus simple si tu faisais un effort.

- Tout serait plus simple si ça serait quelqu'un d'autre que vous, lui souris-je sarcastiquement.

- Tu n'as pas le choix.

- J'avais remarqué. Bon, pour répondre à votre prochaine question : non je ne vais pas bien étant donné que mes parents, que je ne connais pas, veulent me voir.

- Est-ce que tu veux les voir ?

J'ai réfléchis quelques secondes avant de donner une réponse. Honnête, cette fois-ci.

- Je ne sais pas...

Il a écrit quelque chose dans son éternel carnet et me fixait. Ces yeux sont les plus stressant que j'ai jamais vu. Enfin, je crois. Si ça se trouve, je l'ai déjà vu cet homme, et je ne m'en souviens pas !

- Qu'est-ce qui t'empêche de les rencontrer ?

- Vous avez vraiment des questions complètement inutiles !

Il attendait visiblement une réponse. Je soufflai et me redressai sur mon lit pour lui parler.

- Je ne veux pas leur faire du mal. Eux me connaissent, mais pas moi. Je ne saurai même pas quoi leur dire, ni comment agir.

- Ce sont tes parents. Ils ne t'en voudront pas. Ils savent très bien ce qu'il t'arrive et ne t'en tiendront pas rigueur.

- Mais bien sûr ! m'exclamai-je ironiquement. Ils feront seulement semblant de rien devant moi pour ne pas me blesser. Je ne les connais peut-être pas, mais c'est comme ça qu'agiraient n'importe quels parents, non ? Moi-même je ferai semblant d'aller bien, alors arrêtez avec toutes ces conneries, s'il vous plait.

- Pourquoi tu ferais semblant de quoique ce soit ?

- Parce que c'est comme ça. Bon, vous savez quoi ? J'ai répondu à plus de questions que j'en avais envie, alors c'est bon. Vous pouvez partir.

Souviens-toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant