Jour 5

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Mais qu'est-ce qu'il m'a prit ! Je ne suis pas prête pour les rencontrer. Pas du tout, loin de là ! Je ne sais pas pourquoi je lui ai dis ça. À l'instant même où Steven avait franchi la porte de ma chambre la veille, j'avais dû faire preuve d'une très grande résistance contre moi-même pour le rappeler et revenir sur mes mots. Mais je ne l'ai pas fais. J'ignore encore pourquoi.

J'attendais patiemment dans ma chambre, assise en tailleur sur mon lit, depuis maintenant deux heures et dix-huit minutes. Mes parents arrivaient dans quelques instants normalement. Sauf s'ils ont changé d'avis, et qu'ils ne veulent plus me voir. Ce qui m'étonnerait beaucoup...

Je me levai et commençai à faire des allers et venues à travers ma chambre. Pourquoi j'ai accepté ! Pourquoi ? Je n'aurais jamais dû. Jamais ! Qu'est-ce que je vais leur dire ? " Bonjour maman, bonjour papa. Comment allez-vous ? Moi je vais bien, enfin je crois parce que je me suis réveillée il y a cinq jours avec plus aucune mémoire. C'est quoi déjà vos prénoms ? " Non, bien sûr que je ne peux pas leur dire ça. Je sens que tout ça va mal se finir.

La porte s'ouvrit et Steven entra. Je poussai un soupir de soulagement et je me détendis instantanément. Il ferma la porte derrière lui et je me précipitai à ses côtés.

- Steven ! J'ai changé d'avis. Je ne peux pas les voir, c'est impossible.

- C'est trop tard Nikky. Tu...

- Non, ce n'est pas trop tard. Tu leur dis seulement que je ne veux plus, c'est tout.

- Tu te rend compte de la peine que tu vas leur faire si je fais ça ? Depuis que je leur ai dis hier que tu voulais les rencontrer, ils sont heureux et tellement impatients. C'est en faisant cela que tu vas les décevoir, Nikky.

Je sais qu'il a raison et l'entendre le dire ne rend cela que trop vrai.

- J'ai peur...

- Je sais. Mais calme toi, et tout va bien se passer, ne t'en fais pas.

- Tu vas rester ?

- Non.

- Quoi ? Mais comment je vais faire ? Pourquoi ? Je...

- Ça va aller, me coupa-t-il. Je te le promet.

Il m'a prit dans ses bras et je me suis laissée faire, en essayant de me calmer, et de me raisonner. C'est vrai, pourquoi ça se passerait mal ?

Il s'éloigna en me souriant doucement et se dirigea vers la porte. Il me jeta un regard qui disait " Bon courage " ou quelque chose du genre je pense, et il sortit. Je restais seule quelques instants, dans un silence le plus complet, et j'attendais. Des secondes interminables. Peut-être même de longues minutes, je ne sais plus. Mais j'étais là, debout dos à la fenêtre, le regard braqué sur la porte. Je la regardais comme si elle allait changer de couleur ou disparaitre. Mais tout ce qu'il se passa, c'est l'ouverture de celle-ci.

Une femme entra, précédé d'un homme qui referma la porte derrière eux. Ils étaient ceux de la photo et, par conséquent, ce sont mes parents. Christine, ma mère, avait comme moi, des cheveux blonds et des yeux verts clairs. Je pouvais les briller de joie de là où j'étais. Un large sourire illuminait son visage parsemé de petites tâches de rousseur. Elle portait une robe bordeaux qui lui collait parfaitement à la peau et qui descendait jusqu'à ses genoux.

L'homme à côté d'elle, qui était mon père et qui se nommait Patrice, semblait plutôt musclé à travers sa chemise noire. Ses yeux foncés, entourés de larges cernes, me détaillaient et un sourire était dessiné sur ses lèvres à lui aussi. Il avait de courts cheveux bruns et une barbe de quelques jours sur ses joues et son menton.

Souviens-toi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant