Chapitre XLV

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  J'avais tenu la main de Katchan pendant tout le trajet. J'avais peur qu'on soit de nouveau séparé alors que l'on venait de se retrouver il y a peu.

  À peine fut-on rentré dans le hall du palais qu'un majordome vint à notre rencontre.

  - Vos Altesses, nous salua-t-il en s'inclinant. Capitaine Shinso, dit-il en se tournant vers le violet que était à nos côtés.

  - Est-ce que ses Majestés sont prêtes à recevoir le prince ?

  - Pas encore, ses Altesses Bakugo ne sont pas encore arrivés.

  - Bien, alors nous allons faire patienter ces messieurs. Prince Katsuki, si vous voulez bien me suivre.

  Un garde attrapa l'épaule de Kirishima pour l'amener vers un couloir pendant que le majordome s'inclinait devant moi.

  - Prince Midoriya, si vous voulez bien me suivre jusqu'à votre chambre ?

  Je plongeais mon regard dans celui de Katchan. Il me dit un petit sourire pour me dire que tout irait bien et serra un peu ma main avant de la lâcher. Alors que le blond partait dans le couloir opposé à celui où était parti Eijiro, on me dit monter un escalier en marbre blanc. Le majordome m'amena dans une chambre spacieuse et lumineuse, beaucoup trop grande pour moi seul.

  - C'est ici que je vois laisse, votre Altesse, me dit le majordome en s'inclinant encore une fois. Si vous avez besoins de quoi que ce soit, bois pouvez sonner la cloche sur la table.

  Il ressortit rapidement, fermant la porte à clé derrière moi. Je balayais la pièce des yeux, et soupirais en allant m'assoir sur le lit.

  Pourquoi ? Pourquoi toujours nous ? Nous venions à peine de nous retrouver que nous étions déjà séparé. N'en avons nous pas fait assez ? J'ai été chassé de ma ville à plusieurs fois à cause de mes origines, mon père à été assassiné, ma mère s'est mutilé pour être accepté, et est restée seule pour me protéger. J'ai dû me cacher toute ma vie pour survivre, et travailler pour vivre. Puis j'ai dû quitter mon village pour m'adapter à la vie de château avec un mariage forcé. Et quand j'ai fini par aimer le prince et vivre heureux, Touya m'a enlevé et touché. Et quand Katchan est venu me sauver, il a failli en mourir. J'ai donné toute mes forces pour le faire vivre. Et quand on peut enfin se retrouver, Katchan est accusé du meurtre de Touya alors qu'il n'a fait que me protéger.

  Je sentis les larmes me monter aux yeux. Pourquoi l?avenir est contre nous ? Qu'avons-nous fait pour mériter ça ? N'avions nous pas assez donné ? Pas assez fait ?

  Quelqu'un toqua à la porte de la chambre. J'entendis un bruit de clé tourner dans la serrure avant que la porte ne s'ouvre.

  - Izuku ? Est-ce que tout va bien ?

  Momo entra dans la chambre avant de fermer doucement la porte. Elle vint s'asseoir à côté de moi et passa sa main dans mon dos pour me rassurer.

  - Momo je... je n'en peu plus.

  Des larmes silencieuses coulèrent le long de mes joues alors qu'on sanglot mourait dans ma gorge.

  - Est-ce que... tu veux en parler ?

  - C'est juste que... Katchan à tout fait pour me sauver de Touya, jusqu'à se sacrifier pour moi. Et après tout ça, c'est lui qui doit être en tord ? C'est injuste.

  - Ne t'inquiètes pas, le roi et la reine Bakugo ne laisseront rien arriver à leur fils unique. Et tu seras là pour plaider en sa cause.

  - Et si ça tourne mal ? Je ne peux pas me permettre de le perdre par ma faute...

  - Pour ça, il faut qu'il soit en tord.

  La voix venait de Shoto qui se tenait dans l'encadrement de la porte. Il avait des cernes sous les yeux et le regard sombre. Il paraissait fatigué et à bout.

  - Je suis désolé pour mon frère, dit-il en rejoignant sa fiancée.

  - Ce n'est pas ta faute, Shoto.

  Il s'assit et soupira en me regardant sérieusement. Je ne devais pas avoir l'air en meilleur forme que lui. Je me regardais dans la glace en face de mon lit. J'avais des cernes rouge et gonflés par mes pleures. J'étais à bout, moi aussi. Je n'en pouvais plus de tout ça. J'avais juste envie de vivre avec Katchan, sans problème.

  - Moi aussi je suis désolé pour ton frère. Je dois te souhaiter toutes mes condoléances.

  - Merci. Je te dois encore des excuses, Keigo m'en a dit un peu et-

  - S'il te plaît, ne dit pas plus...

  Mon corps trembla encore une fois. Je ne sais pas pourquoi maintenant, alors que je ne devais pas abandonner, je me suis totalement écroulé. J'ai revu ses mains sur mon corps, ses lèvres contre les miennes, tout ce qu'il avait pu me faire. Et puis je m'inquiétais pour Katchan, beaucoup trop même.

  Momo m'a enlacé doucement alors que je pleurais sans pouvoir m'arrêter. Elle continua de me serrer doucement jusqu'à ce que je me sois calmé.

  - Est-ce que ça va un peu mieux ? demanda Shoto alors qu'il me tendait une tasse de chocolat.

  J'hochais doucement la tête, relâcher la pression m'avait fait du miens, et le stress accumulé s'était doucement réduit.

  Ils me parlèrent pour me faire oublier, et je réussi à me détendre doucement. Shoto était fatigué mais il souriait, ce qui me dit chaud au cœur. Momo aussi avait un sourire rayonnant, faisant tout pour me changer les idées.

  Shoto me parla du mariage dans quelques semaines. J'avais oublié qu'il approchait aussi vite, et ça me réchauffa le cœur de penser à l'avenir.

  Mais au bout de quelques heures, le majordome entra une nouvelle fois dans ma chambre.

  - Vos Altesses, ses Majestés Todoroki et Bakugo demande votre présence pour l'audience.

  Shoto se leva, ainsi que Momo. Je les suivi sans un bruit vers la salle du trône. Quand on rentra dans celle-ci, les autres témoins étaient déjà en place. Sur leur trônes se tenaient les deux rois ainsi que leurs épouses, droits et fiers. Au centre, il y avait une chaise pour Katchan, mais il n'était toujours pas ici.

  On me montra ou je devais m'assoir et on patienta dans le silence. Les bracelets étaient lourds à mes poignets, et l'atmosphère étouffante. Le capitaine fini par entrer dans la salle.

  - Que l'on fasse rentrer l'accusé, annonça-t-il.

  Les portes s'ouvrirent en grand, et Katsuki entra, encardé par deux gardes. Il alla s'asseoir sur la chaise au centre de la pièce, lançant un regard noir au roi Eiji. Ses poignets étaient liés, et ils portaient toujours les bracelets.

  - Bien, annonça le roi Todoroki en se lèvent, que le procès de Bakugo Katsuki, prince de Daedretia, commence.

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Tu es miens mon princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant