Chapitre 39

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SAMEDI 31 AOÛT 2019 / BELGIQUE

Une boule de billard se promène au creux de mon estomac ce matin, j'ai très mal dormit et en me réveillant j'avais cette sensation d'écrasement. Mattéo m'a rejoins pour prendre le petit déjeuner, nous avons copieusement mangés et même après une longue douche chaude mon pressentiment demeure intact.

Mat - T'as écoutée ce que je viens de dire au moins ? Rechigne mon collègue, les yeux au ciel avant de rapatrier minutieusement ses affaires dans un sac en chuchotant dans sa barbe.
Maria - Excuse moi Maty, je suis dans le brouillard.
Mat - Je vois ça... Dépêche toi quand même. Me sermonne t-il dans un sourire d'empathie.
Maria - Encore cinq minutes. L'amadoué-je tout en enchaînant les aller-retour entre la chambre d'hôtel et la salle de bain.

Il pleut très légèrement mais en continue, donc la température extérieure reste basse et je ne vous parle pas de l'humidité, la journée s'annonce longue.

Mat - On avait dit qu'on arriverais bien avant neuf heure trente, je te rappel que j'ai un patron moi.
Maria - Oui oui voilà. Soufflé-je après avoir attrapée ma veste et enfilée mes chaussures.

Assise en disgrâce sur le seuil de l'entrée, je fini mon lacet et me relève d'un saut, Mat me passe devant, les bras chargés de sac en m'indiquant d'un hochement de tête les clés qui pendouille sur la serrure. Je vérifie une dernière fois que nous n'avons rien oubliés, ferme et trottine jusqu'à hauteur de l'ascenseur.

Mat - Le temps est pourri. Soupire mon ami en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée.

Je ne répond rien, me contentant d'hocher les épaules, mon humeur est froide, je suis fatiguée et en conséquence je n'ouvre pas la bouche du trajet, qui de plus, s'éternise à cause des bouchons.

Et je comprend mieux pourquoi en arrivant sur le circuit, la circulation est encombrée, la foule s'accumule à l'entrée des portillons de sécurité et le personnel peine à contenir les fans venus en masse.

Maria - Putain. Sifflé-je à Mattéo en accélérant là marche avant de l'agripper par le bras en soupirant.
Mat - En même temps vue l'heure. Rétorque t-il d'une grimace.

Nous longeons le bâtiment principal avant d'atteindre l'entrée arrière du paddock, badge à la main afin de prouver notre identité. Quand je pénètre dans l'atmosphère de la course, mes sens sont à l'affût, j'observe avec détachement les différentes scènes qui s'offrent à moi. D'un, côté des équipes de tournages interviewant soit des écuries, du personnel, des directeurs et j'en passe, plus les photographes qui tourbillonnent comme des fusées et toutes ces personnes inconnues qui défilent sous mes yeux, c'est hypnotisant. Mattéo se détache de moi, me forçant à remettre les pieds sur Terre, il s'avance déterminé en zigzaguant parmi le monde alors que je le suis péniblement. Les gouttes de pluie s'infiltrent à travers ma veste refroidissant mon corps et je sourie de soulagement quand nous trouvons abris dans notre loge au fond de l'allée, cachée derrières les locaux de la FIA. Mes semelles contre le plastique du sol comble le silence, je retire mon sac à dos avant de le déposer sur le bureau et dans sortir le matériel.

Mat - J'espère que ça va arrêter de pleuvoir, que ça sèche un peu. Se plaint-il en m'imitant, son appareil photo entre les mains.
Maria - J'ai des sacs poubelles si tu veux. Lui proposé-je pour protéger ses objectifs.
Mat - Nop. Sourit-il. Merci j'en ai aussi.

L'horloge murale indique dix heures trois, nous avons pris du retard sur notre programme ce qui explique l'agitation de mon acolyte qui s'empresse d'assembler son appareil avant de me regarder le visage suppliant.

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