Chapitre 17: Dépérir

1.1K 38 21
                                    




Sabrina

La tristesse me submerge, le déni berce Aria de beaux mensonges, la rage broie Angel de l'intérieur et l'idée de vengeance calme Lorenzo. Son visage est placide, mais son regard est sombre et rempli de haine, il nous avoue ses vrais intentions.

- Je ne comprends pas, déclare-t-elle perdue, déniant la vérité, la réalité. Une seconde il allait bien et l'autre, il gisait au sol couvert de son propre sang, le visage noyé sous les larmes.

- Je suis désolé, murmure-t-il.

Il la regarde, les yeux remplis de rage, elle le regarde, les yeux remplis d'eau sans que les larmes ne perlent jamais sur ses joues, et le temps s'arrête entre eux. Leurs regards parlent tout seul, promettant la mort tout en priant pour que la douleur diminue rapidement, sachant pertinemment que ce n'est qu'un beau mensonge qu'ils se racontent pour se rassurer.

- Ce n'est pas de ta faute.

- C'était elle, non?

Aria hoche la tête, ne lâchant jamais celle de son mari, car le lâcher serait comme avouer une bonne fois pour toute qu'il est partit. Carlos était père et c'est pour se père et ce frère que je me noie dans mes larmes pendant que Lorenzo fait son deuil à sa manière: Une bonne vieille vengeance, douloureuse et fatale, mortelle même.

Cet homme, lui qui est couché sur le dos à regarder le plafond sans voir, il avait vécu dans la misère toute sa vie. Il a perdu ses parents, son frère, puis sa femme et l'opportunité d'être père. Il s'est battu pour survivre, il est devenu quelqu'un de bien meilleur et il a été récompenser avec tout ce qu'il avait toujours voulu: Une femme, des enfants, son frère, des amis et le sentiment d'être aimer, le sentiment de pouvoir aimer en paix. Bien sûr ça ne pouvait pas durer, alors on lui a tout voler et on l'a tué quand il avait enfin atteint le pure bonheur. Tout ce qu'il voulait c'était être heureux.

Ça me fait pleurer, l'injustice de ce monde.

- Alors c'était de ma faute, finit par murmurer Lorenzo avant de se reprendre, car il n'a pas le droit d'être faible et ce même quand il vient de perdre son oncle et un homme qu'il considérait comme son frère. Elle était mienne, je lui ai fait confiance et je n'ai jamais su voir le problème, car j'étais trop occupé à fourrer ma queue en elle. Ton mari est mort à cause de moi, à cause de mes problèmes. Kim, Gabriella et James sont tous dans vos vies à cause de moi, mais ils ne le seront plus pour très longtemps. Mes problèmes, mes meurtres.

Les larmes lui viennent enfin, Aria pleure et sanglote si bruyamment que ça me brise à un point que la vie me semble une notion banale, inutile. À quoi vivre si on pleure ainsi, si on souffre à ce point, si on se meurt comme Lorenzo à cause de son passé, de sa propre famille, et si la vie peut nous être enlevée aussi facilement que celle de Carlos.

Une fraction de seconde peut détruire des vies, c'est ça le pouvoir d'une arme à feu. J'ai tant de preuve pour appuyer mes propos, entre les hommes que j'ai tué, tout ceux que j'ai vu dépérir devant mes yeux, ceux qui m'ont été enlevés et le nombre incalculable de fois où j'ai joué avec ma propre vie. Une simple putain de fraction de secondes.

- J'espère qu'un jour tu comprendras enfin que tu n'es pas le problème, mais l'homme qui a sacrifié tout ce qu'il avait pour régler ceux des autres avant les siens. Tu t'es détruit dans le but de tous nous protéger et ça détruisait Carlos de te voir te meurtrir. Il n'a jamais voulu te le dire, car il comprenait les peines de ton enfance et pourquoi tu le faisais, maintenant qu'il n'est plus là, je peux te l'avouer pour lui.

C'est trop pour elle, elle craque de nouveau. Elle laisse les larmes l'engloutir et son chagrin l'empêcher de respirer, comme si elle voulait rejoindre celui qui faisait battre son cœur. Je pleure avec Maria, seulement elle, elle a les bras familier et réconfortant de son mari pour la réconforter et lui promettre que tout ira mieux.

Captive du terrifiant Lorenzo liziri (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant