Captive du terrifiant Lorenzo liziri (Tome 2)

Chapitre 26: Coupable

Lorenzo

Je n'entends même plus la musique et pourtant, elle joue toujours au même volume. Ce sont tous ses cris et ses pleurs qui la camouflent, ils l'engloutissent complètement. À mes oreilles, ce chaos n'est qu'une belle mélodie, mais ce n'est pas tous qui arrive à apprécier autant que moi le doux son de la peur. C'est si beau, pourtant, entendre des hommes supposément impénétrables pleurer à chaude larme et hurler à plein poumons.

C'est ce qu'ils font, en ce moment. Ils hurlent en courant ou pleurent en se cachant. C'est une défaite lamentable et un vrai massacre pour les hommes de James. Ils se font chasser par les miens et un à un, ils tombent au sol, couvrant le plancher froid de leur corps toujours chaud. Je n'ai même pas besoin de bouger que tout se fait pour moi.

James ne s'est toujours pas montré, tout comme Gabriella, mais cela ne devrait pas tarder. Je suis certain de moi, ce soir. Ruben est avec Sabrina, il saura la protéger, et vu que j'attend patiemment mon frère, il ne pourra pas la blesser. Moi, je compte bien le tuer ce soir ou au moins lui foutre la peur de sa vie. Il est temps qu'il retrouve sa place, ce petit con, et que cette fois, il la garde.

Je me lève enfin de ma chaise et d'un pas déterminé, je traverse cette foule si agitée. Personne ne me remarque gagner du terrain à une vitesse affolante et ça ne m'étonne pas. Les hommes de James ne seront jamais aussi loyaux que les miens et désormais que leur vie est en danger, ils l'ont complètement oublier. Aucun de mes hommes ne ferait cela, ils n'oseraient même pas, car ils sauraient pertinemment que je survivrais et que j'irais sûrement les retrouver pour que l'on partage quelques mots.

Je monte les escaliers qui mènent au coin vip et je ne suis pas surpris de remarquer qu'il y règne le même chaos. C'est un peu plus calme, vu que je ne suis pas encore passé, mais à la seconde où mes hommes aperçoivent mon visage, ils se lèvent et vident leur chargeur en un quart de seconde. C'était ça, l'ordre que je leur avait donné avant de partir. Je leur avait demander de se faire discret jusqu'à ce que j'arrive. Ils ont obéi.

Personne ne les a remarquées, pensant qu'ils travaillaient avec James et qu'ils ne les connaissaient simplement pas. C'était une grossière erreur qui leur coûtera malheureusement la vie. Tout de même, je suis impressionné de voir que quelques-uns répliquent au lieu de fuir. Cela ne m'inquiète aucunement, car ils sont si peu et si faibles que quand je reviendrai, la tête de mon frère dans la main, aucun de ses hommes ne pourra le voir.

Dommage...

C'est justement à cet instant qu'il décide de sortir de sa petite cachette, comme toujours accompagné de son ombre: Gabriella. Il tient son arme dans ses mains, pointé dans les airs prêt à appuyer sur la gâchette en une fraction de seconde. Mon arme repose encore à l'arrière de mon pantalon, car contrairement à lui, je ne me sens aucunement menacer en ce moment. Je ne crains pas mon frère, alors pourquoi devrais-je craindre ses hommes? À mes yeux, ce n'est qu'un gosse aux grands rêves. Il a de l'ambition, des plans et des envies, mais il n'a rien pour les réaliser. Il n'a pas le cran pour rivaliser avec des hommes qui ont fait de leur rêves la réalité quand ils n'avaient que dix-huit ans.

Ses yeux croisent enfin les miens et étonnement, ils y restent longtemps. Son regard se fait froid et imperturbable, mais il n'est pas au même niveau que le mien aussi vide que le néant. Quand on plonge dans la noirceurs de mes iris, la vérité est que l'on ne trouve jamais rien. Sabrina est la seule à y voir quelque chose et sérieusement, je commence à penser qu'elle se l'imagine.

James est le premier à abandonner, ne supportant plus de ne rien voir dans mes yeux ou au contraire, de ne voir que de la rage. Il me fait pitié ce soir, à essayer de garder son sang froid même s'il ne fait que ressembler à une gazelle chasser par un lion. Pauvre petit, à avoir vu trop grand pour quelqu'un d'aussi petit et insignifiant que lui.