Abysses / Sterek T1

Chapitre 29 - Destinée Tragique

- Tuez les, qu'on en finisse, grogna le chef adverse.

- Stop, cria Scott.

Les deux bêtas se regardèrent, ils hésitèrent un moment. Puis, ils commencèrent à planter leur griffe dans le cou de leur victime. Lydia tomba à genoux.

- Je n'en peux plus... Murmura t-elle.

- Non, non Lydia... Quémanda Stiles. Je t'en supplie.

- Vous attendez quoi ?! Beugla Patrick, je vous dis de les tuer. Vous voulez vraiment que je m'énerve ?! 

Ce fut le déclic pour Stiles, il avait repris ses esprits. Il vit du sang couler le long du cou de son père. Sans réfléchir, il dégaina son arme, la pointa sans trembler vers Bénédict et tira. La balle atteignit sa cible à l'épaule et le loup lâcha son prisonnier. C'était sa première balle, sa balle d'argent. Il eut à peine le temps de savourer sa petite victoire qu'un cri morbide retentit. Lydia avait les larmes aux yeux, son pouvoir était un calvaire. Annoncer la mort de ses amis la faisait souffrir au plus haut point. Un silence pesant s'installa, et, sans prévenir, Chris Argent s'affala sur le sol, la gorge tranchée. Scott hurla de rage et de désespoir. Il fondit sur Conor, dont les yeux se colorèrent en bleu, et commença à le tabasser sans retenue. Isaac et Peter se mirent à deux pour l'arrêter avant qu'il ne lui ôte également la vie. L'Alpha tomba à terre, impuissant, le visage fermé.

- Voilà, à cause de vous, j'ai perdu une vie dans mon groupe, je vous en prend donc une. Échange équivalent, chantonna Preston. Je note que vous avez une Banshee dans vos rangs. Intéressant. À bientôt chers "amis". On se replie.

- Mais Preston.. Conor.. S'inquiéta Bénédict. 

- Tant pis, il n'avait qu'à réagir plus tôt, il a trop hésité. En plus, je ne l'ai jamais vraiment apprécié. 

Scott aveuglé par la vengeance, voulut les rattraper. Preston avait donné l'ordre de tuer celui qui aurait dû devenir sa figure paternelle, celui sur qui il se reposait. Il devait payer. Mais, avant qu'il ne s'élance, Malia lui barra le chemin.

- On va pas en rester là, mais maintenant, on est tous épuisés et puis... Il faut s'occuper d'eux.. Dit elle en fixant le cadavre et Stiles. 

Chris Argent gisait au sol, ses yeux bleus étaient inexpressifs, comme si un voile les recouvrait. Sa bouche, entrouverte, semblait laisser échapper l'âme de son corps. Ses vêtements étaient imprégnés de son sang. Scott le prit doucement dans ses bras et sanglotait.

De loin, Stiles observait la scène. Il était effondré. Ce soir, il avait perdu deux personnes, son mentor et son amant. Dans un acte perdu, il tenta de compter ses doigts, il voulait que ça ne soit qu'un cauchemar, que cette vision, que cette nuit ne soit que le fruit de son imagination fertile. Hélas, il en avait bien dix. Sa douleur était bien réelle. Chris et Derek n'étaient plus. Malgré la dureté de la situation, une petite voix insensée lui criait qu'il fallait garder espoir, que vu qu'il n'avait pas encore retrouvé son corps, peut-être que.. Qu'il était toujours vivant. La logique la fit taire, personne ne pouvait survivre sous l'eau aussi longtemps. "Derek est mort.", lorsque ces paroles raisonnèrent dans son esprit, ses jambes le lâchèrent. Il tomba assis, dans l'eau. Une main douce vint lui prendre le bras, il se laissa faire, sa force l'avait quittée. On l'emmena sur la berge et il fut entouré d'une chaleur réconfortante. Il leva difficilement la tête et croisa le regard compatissant de Lydia.

- Peut être qu'il n'est pas mort.. Murmura t-il tristement.

- Stiles... Répondit la Banshee, je suis désolée.. Jordan, tu peux arrêter, il est sec maintenant. 

Elle entoura son visage de ses mains toutes fines et déposa ses lèvres sur son front. C'est vrai qu'il était sec mais il avait froid. Très froid. Ce genre de froid qui inonde les os, celui qu'aucune source de chaleur ne pouvait guérir. Il repensa à tout ce qu'il s'était passé depuis son retour, à leur flirt, à leur dispute, à leur réconciliation, à leurs baisers, à leur complicité, à leurs rires, aux doutes qu'il avait pu avoir, à ceux de Derek et à son aplomb sans failles de ces derniers jours. C'est vrai que ce dernier avait changé, il avait même essayé d'accélérer leur relation. C'était presque comme s'il s'en doutait, comme s'il avait senti sa mort arrivée. Le jeune homme s'en voulait tellement, ses interrogations lui paraissaient si futiles actuellement. Il imaginait le bonheur qu'il aurait pu ressentir à vivre tous les jours à ses côtés, de se réveiller et de voir son visage ronchon tous les matins. Une sensation de solitude extrême s'abattit sur ses épaules. Il aurait tout donné pour repasser une journée, une nuit, une heure, même rien qu'une minute avec lui, tout. Il entendait des voix autour de lui qui lui semblaient lointaines. Il avait perdu toute envie de sortir de sa torpeur. Son corps ne voulait pas bouger.