Chapitre 18 : Je suis là

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Ominis s'arrête brusquement.


« y/n .. je »


Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que y/n lui attrape brutalement l'épaule pour le retourner face à elle.


Y/n sentit son corps se raidir d'un coup, elle était figé par le choc, son visage se décompose alors qu'elle observe celui d'Ominis.


Il tente de détourner la tête mais c'était trop tard, il ne pouvait plus lui cacher. Il avait sur son visage un énorme œil au beurre noir.


« Ominis.. seigneur mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » y/n lâche sa valise la laissant se fracasser au sol, elle s'approche d'Ominis lui tenant les bras, pour finalement déposer sa main délicatement sur sa joue.


« Je ne voulais pas que tu vois ça.. » Ominis tourne son visage sur le côté en déposant sa main sur la sienne. 


« J'ai voulus protéger un de nos elfes de maison de mon frère, il l'avait suspendus par les poignets et il s'amusait à le brûler au fer rouge... »


y/n senti monter en elle une colère noire, elle serre le poing et s'enfonce les ongles dans la chair.


« C'est dégeulasse... » pesta agressivement y/n.


Ominis lui attrape son poing, visiblement à travers l'autre main de y/n qui était toujours posée sur sa joue il avait ressenti toute sa colère et sa frustration. Il lui desserre le poing pour enlacer ses doigts. Il tourne son visage vers elle et pose délicatement sa main sur sa joue. Son geste était doux et apaisant pour y/n. Elle ferme les yeux et souffle un grand coup, se pinçant les lèvres pour ne pas pleurer.


Savoir qu'Ominis avait encore subis une tel violence la bouleversait terriblement. Elle se sentait inutile dans ces moments-là.


« Ce n'est rien, ça partira vite » Ominis était si calme et si doux, il essayait tant bien que mal de la rassurer. Mais y/n savait pertinemment que cet œil au beurre noir n'était que la partie de l'iceberg visible, cet iceberg de violence et de haine que subissait constamment Ominis depuis sa plus tendre enfance.


« Allez vient il faut monter maintenant sinon on va louper le départ » il lui sourit et lui pris la main. y/n se laisse guider par Ominis, elle le suivait sans rien dire, elle avait remarqué que son dos s'était élargis et qu'il avait grandis. Il était encore plus imposant qu'avant. Sa voix aussi avait un ton légèrement plus grave que d'habitude. Il avait à présent une musculature plus développé, il était devenu jeune homme fort élégant.


Une fois montée ils se mirent à chercher un wagon de libre. Ominis continuait à tenir la main de y/n, pour rien au monde il n'aurait voulu la lâcher. Le couloir du train était toujours plus remplis le jour de la rentrée, c'était compliqué de se frayer un chemin. Y/n devait très souvent se blottir contre le dos d'Ominis quand il s'arrêtait pour laisser passer des premières années qui s'étaient perdus. 


Elle sentait son dos beaucoup plus musclés qu'auparavant, dès qu'elle était contre lui elle serrait sa main d'autant plus fort sans s'en rendre compte. Ominis lui de son côté le sentait très bien et arborait un sourire charmeur se mordant légèrement les lèvres dès qu'il la sentait toute pressé contre son dos, il sentait que sa main le saisissait encore plus fort, et il faisait alors de même. Il en profitait pour s'arrêter plus souvent que nécessaire..


Il finit par trouver un wagon vide et y rentra suivis de y/n. Y/n regardait au-dessus des sièges pour ranger sa valise dans les compartiments fait pour. Ominis l'entendis souffler à essayer d'atteindre le compartiment, y/n était sur la pointe des pieds entrain de pousser sa valise en hauteur autant qu'elle le pouvait pour tenter de la ranger. Ominis s'approcha, il se mit derrière elle et attrapa la valise, la poussant avec facilité.


Il abaissa les bras, les laissant retomber tout en douceur sur ses épaules. Il les saisit doucement, émettant une légère pression. Ses cheveux frôlaient son menton, il pouvait à nouveau sentir son parfum, ce parfum qui lui avait tellement manqué. Y/n de son côté n'osait pas bouger, elle était emprunt d'un frisson qui lui parcourait tout le corps, elle se sentait fébrile sous son emprise.


Depuis quelques temps toute ses interactions physiques avec Ominis la perturbait terriblement, elle avait toujours cette sensation de chaleur qui apparaissait, son souffle s'accélérait et son coeur battait la chamade. Elle avait un plaisir coupable à le sentir près de lui qu'elle ne ressentait pas avant.


Pendant quelques minutes ils restèrent là, à apprécier ce moment en silence. Puis sans rien dire Ominis retira doucement ses mains et alla s'asseoir à côté de la fenêtre.


Y/n fis de même et s'assieds en face de lui, elle poussa du bout des doigts les rideaux de tissu pourpre pour regarder au dehors du train, observant les personnes présentes sur le quai dire au revoir en faisant des signes de la main. Peu à peu un paysage urbain se dessinait, on pouvait observer Londres en silence, bercer par les mouvements du train. Elle tourne son regard vers Ominis et en profite alors pour l'observer plus attentivement.


Il était assis, les jambes croisées, le regard tourné vers la fenêtre une main cachant son œil au beurre noir. Le soleil illumine délicatement sa peau d'ivoire et ses yeux pâles. Son visage est devenu encore plus raffiné. Son corps est plus élancé et grand, il est encore plus impressionnant. Ominis était si séduisant et élégant.

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