Chapitre 64 : Rencontre

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Si je veux rejoindre la grande porte je dois passer par ici, bien que j'aurais préféré éviter de devoir traverser une marée de parents et d'élèves.


Je descends les escaliers tout en gardant mon regard tourné dans la direction de la grande porte. Il ne faut pas que je me perdre parmi toute cette foule. Je passe devant quelques stands, l'odeur du caramel et des choco grenouilles me donne l'eau à la bouche. J'observe un peu les jongleurs habillés de rouge et de bleus, entrain de sautiller tout en lançant leurs quilles au-dessus de leur tête. C'est étonnant d'ailleurs que Peeves ne soit pas là pour semer le chaos, peut-être a-t-il eu une mise en garde par le professeur Weasley. Je remarque une silhouette familière assis devant la fontaine, le pied tapotant le sol et les mains serrés sur les genoux, son regard est tourné sur le côté gauche, puis droit, pour enfin fixer le vide devant lui.


Ominis .. ?


Il n' y a l'air d'avoir personne avec lui, c'est l'occasion parfaite pour lui rendre son livre sans que ses parents ne me voient.


Je me faufile rapidement dans les espaces creux parmi la foule, me faisant presque écraser par moment. Il y a tellement de monde que l'air se fait rare à ma hauteur. Je suis comme une souris parmi les éléphants. J'arrive devant lui à moitié essoufflé, j'ai l'impression d'avoir parcourus 10 km.


« Ominis.. tu as oublié ton livre » je reprends mon souffle et sort son livre de ma sacoche.


« y/n ? Qu'est ce que tu fais là ? » Ominis fut surpris de m'entendre, il se lève de son banc et cherche ma main, comme s'il voulait être sûr que c'était bien moi qu'il entendait parmi la foule. Il n'a pas pu percevoir mon arrivée, quand il y a beaucoup de monde comme ça il a beaucoup de difficultés à se repérer et très souvent cela le fatigue rapidement. Un tel vacarme doit être épuisant pour lui.


« Je passais par là et puis je t'ai vu, je me suis dit que j'allais te ramener ton livre, tu l'a oublié tout à l'heure avant de partir » je lui prend la main pour la déposer sur le livre. « Ta famille n'est pas là .. ? » un soupçon d'inquiétude était facilement détectable dans ma voix, je savais qu'Ominis ne tenait pas à sa famille et encore moins à ce qu'on les rencontre que ce soit Sébastian ou moi. La foule nous pousse l'un contre l'autre, je me retrouve réfugié dans ses bras qui m'entoure, il me protège des coups d'épaules que je peux recevoir des personnes qui passent. Parfois j'oublie à quel point Ominis est grand. Je sens mes joues rougir alors que je l'observe, soucieux et protecteur.


« Ils sont allés discuter avec les Malfoy mais je ne sais pas dans combien de temps ils vont revenir tu ferais mieux d'y aller maintenant »


« Tu.. tu n'as pas ta robe de maison ? C'est du velours.. ? » Ses mains fermes parcourent langoureusement mes bras jusqu'à mes épaules. Je vois ses joues rougir légèrement et ses cils battre à une vitesse folle. Je frissonne sous ses gestes.


« Ominis .. tu ne nous présente pas à ton amie ? » un terrible frisson glacial me parcoure le dos, ma respiration se coupe. Une voix féminine, sensuelle se distingue nettement du vacarme de la foule qui nous entoure.


Ominis retire ses mains mais me garde contre lui, un peu plus distancé qu'avant leur arrivée, mais tout juste proche pour que je puisse sentir son parfum et son corps me protéger.


Une grande femme blonde aux cheveux long et aux yeux bleus ciel me regarde de haut en bas, un sourire malicieux au coin des lèvres, son bras est accroché à un homme grand et imposant, blond et les cheveux attaché en queue de cheval, il a une peau claire comme la neige.


« Père.. mère ... je vous présente y/n » ses mots tremblent légèrement et il me tend la main.


Soudain tel une lumière dans la nuit je me souviens des moments où Ominis m'avait expliqué la bienséance dans sa famille. Je ferme les yeux et j'inspire profondément.


Je saisis la main d'Ominis et exécute une révérence. Je relève la tête doucement, le regard plongé dans le leur, un sourire distingué sur mon visage.


« Madame, Monsieur Gaunt, c'est un réel honneur de vous rencontrer »


Ma voix est assurée, mes gestes sont langoureux. Il faut que je fasse bonne figure, que j'ai l'air d'être de leur monde, il ne faut pas que j'éveille les soupçons sur mon rang social.


« Quelle délicieuse jeune femme » susurre sa mère avec une voix sifflante tel un serpent, un sourire carnassier se dessine sur leur visage, ils se regardent puis observe Ominis qui se détend un peu plus, il a l'air d'être rassuré par leur premières réactions.


« Nous ne savions pas qu'Ominis avait une amie.. Et votre tenue est très charmante.. » Ominis penche la tête de mon côté à l'écoute du mot charmante, me serrant encore plus la main que je n'avais pas lâché depuis la révérence. Il est vrai qu'il n'avait pas pu voir ma tenue et il n'avait donc aucune idée de comment j'étais face à sa famille.


Son père empoigne ma main pour l'embrasser délicatement, je baisse la tête et le regard pour montrer mon respect, un violent frisson de dégout s'empare de moi..


Ce sont eux les tortionnaires d'Ominis.. eux qui constamment le rabaisse et le violente... Je suis écoeuré de sentir ses lèvres sur ma main, un baiser glacé tel la mort..


« Mon mari a raison, regardez-vous ma chère. Votre coiffure, votre robe, votre collier par Merlin.. C'est aveuglant de beauté »


Ominis souffle un peu à la remarque de sa mère. Un pic mesquin contre sa condition. Je ne sais pas comment ont vécus les Gaunt à l'idée que leur fils resterais à jamais aveugle, je sais juste qu'ils avaient tout tenté durant son enfance pour essayer de le guérir.. Je tourne mon regard vers lui tout en lui caressant discrètement la main du bout des doigts pour le rassurer.


Je sens leur regard devenir plus insistant sur moi et qu'une seule question ne leur brûle les lèvres, savoir si je suis de sang-pur. Il faut que je m'enfuie avant qu'il ne soit trop tard.


« Madame, Monsieur Gaunt, ce fut un plaisir de vous rencontrer, Ominis nous nous reverrons d'ici peu. Passe un agréable week-end en compagnie de ta famille » Je me tourne face à lui, exécutant une révérence tout en lui tenant la main. Il fit de même.


Je lui relâche la main doucement, nos mains prennent un certain temps avant de se lâcher, je me tourne dos à Ominis et sa famille et commence à partir. Mon pouls s'accélère et ma respiration s'emballe. Toutes les émotions que j'avais contenus durant ces présentations pouvaient enfin sortir.


Je continuais tout droit sans me retourner, me cognant contre quelques personnes en chemin, il faut que je sorte d'ici.

A travers euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant