Chapitre 37 : Echange

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 -- Sébastian POV --


Je pensais que l'amour était une faiblesse, une perte de temps dans ma vie et dans ma quête pour sauver Anne. Puis j'ai rencontré une fille. Cette fille a été ma lumière dans mon obscurité. Son sourire me donnait ce sentiment étranger qu'était la joie. Puis j'ai commencé à avoir ce besoin de l'avoir près de moi. C'est comme si mes pensées étaient obsédées par elle. Je ne pouvais pas me retenir d'être violent contre quiconque s'approche trop d'elle. Je craignais d'être attaché à elle, mais c'était devenus inévitable, j'avais besoin d'elle. Je pensais qu'elle serait effrayé par qui j'étais vraiment, mais elle ne l'a pas été. Elle m'a accepté.


Oh ma tendre y/n..


J'aurais dû fracasser cette raclure tout à l'heure. Comment a-t-il osé la regardé ainsi, comment s'est il permis de lui parler de la sorte. Je n'ai pas pus me retenir d'intervenir, il le fallait. En repassant par la salle commune je sens bien les regards offusqués des élèves sur moi, mais ça m'est égal. Si j'avais à recommencer je le ferais sans hésiter une seule seconde.


« Sébastian Salllow » une voix m'appelle alors que je suis dans le couloir de mon dortoir. Je me retourne et vois un élève de septième année, un préfet qui plus est.


Je regarde la porte de ma chambre au loin et me retourne vers lui en soufflant pour le rejoindre. Je le toise de haut en bas. Un grand gaillard mais maigrichon, son petit air arrogant typique des préfets me donne déjà la nausée. Je m'attends à avoir un sermon classique sur mon comportement.


« Des élèves m'ont prévenu de ton comportement envers un de tes camarades dans la salle commune »


Soudain Ominis apparaît derrière lui, guidé par sa baguette et sa lumière rouge. Le préfet se retourne dès qu'il entend ses pas. Il le laisse passer et reprends son discours. Les mains jointes devant lui, les épaules hautes et le menton levé.


Ominis passe à côté de moi et continue son chemin, il marche plus lentement que d'habitude, peut-être espère-t-il attraper quelques informations en même temps que son passage.


« Comme je disais. On m'a prévenu de ton comportement violent envers un camarade. Pourquoi as-tu fait ça ? »


« J'ai fait ça pour protéger une amie et alors ? » je lui réponds avec dédain.


Je regarde par-dessus mon épaule et voit qu'Ominis s'est arrêté dans sa lancée. Il est à quelques mètres seulement, il s'adosse au mur du couloir et regarde dans le vide comme si de rien était.


« Cela ne justifie pas une tel agression » réponds le préfet qui remonte encore un peu plus son menton.


« Le fait qu'il est fait des sous-entendus sexuels dégelasse envers mon amie est une justification plus que louable à mes yeux »


« A moins que tu ne tolères le harcèlement envers les femmes et sois d'accord avec son comportement » Je croise les bras tout en continuant de le fixer.


Il se racle un peu la gorge et remets ses manches de chemises. Visiblement il a l'air bien perturbé par ce que je viens de lui dire. Evidemment il n'a pas l'air d'un mauvais bougre et il sait pertinemment que défendre un comportement d'harceleur ne sera pas bien vus par sa petite hiérarchie. Il va donc de ce fait fermer son clapet et arrêter de me sermonner.


« Tu t'en es pris à un élève de pur-sang d'une grande famille, la prochaine fois fait profil bas » il me réponds sèchement et fait demi-tour pour partir un à rythme rapide.


Qu'est ce que je disais. En revanche je n'en ai rien à cirer que ce soit un élève de sang-pur mon gars. Une raclure est une raclure. Je décroise mes bras et reprends mon chemin en direction de ma chambre. Je passe sans m'arrêter à côté d'Ominis.


« Tu as défendus une demoiselle en détresse à ce que j'ai entendus » il me lance promptement alors qu'il se met à me suivre.


« Je ne suis pas sûr qu'elle apprécie que tu l'appelles ainsi » je lui réponds fermement alors que j'ouvre la porte de notre chambre, le laissant rentrer pour la fermer derrière lui.


Il se retourne alors soudainement vers moi


« C'est y/n ? Qu'est ce qui s'est passé ? Elle va bien ? » sa voix est rapide, nerveuse, ses sourcils se sont froncés et ses yeux balaient le vide devant lui à une vitesse folle.


« Calme toi elle va bien, j'ai réglé le problème » je lui réponds en m'étirant. Je fais quelques pas vers mon lit et pose ma baguette sur la table de nuit.


« C'est un sale type qui lui a parlé.. comme si elle était un bout de viande.. Si tu avais pu voir son regard.. pervers et gras sur elle.. » je retire ma robe de Serpentard la jetant sur mon lit, je commence à défaire ma cravatte. Rien que de repenser à ce mec j'ai encore le sang qui bout dans mes veines.


Ominis s'assoit sur son lit et pose ses coudes sur ses genoux, il recoiffe une mèche de cheveux qui tombe devant son visage. Sa mâchoire est serrée. Il se tient fermement les deux mains. Je sais pertinemment qu'Ominis tient à y/n, nous tenions tous à elle. Cependant je sais que je peux la protéger comme lui ne le fera jamais. Même s'il était autonome et indépendant sur à peu près tout. Il doit se douter que sur certains aspects il est totalement incompétent.


-- Ominis POV –


Si tu avais pu voir son regard je sais que Sébastian ne pensait pas mal en disant cela. Au contraire il appuie bien dessus pour me faire comprendre toute l'importance de ce fameux regard. Pourtant je ne peux m'empêcher de souffrir à sa remarque. Je ne l'aurais pas vus.. Si j'avais été à sa place je ne me serais pas rendu compte de son regard dégoutant posé sur le corps de y/n, je n'aurais pas vus l'inconfort et la peur dans les yeux de y/n face à ce Serpentard. Cela m'importait peut ce qu'on pouvait penser de moi. Mais elle.. Serais-je capable de la protéger aussi bien que lui..?


J'aimerais être capable de la protéger comme Sébastian le fait. Je me change rapidement et me glisse dans mon lit pensif. Je suis frappé à nouveau par ce parfum de lila... J'aimerais qu'elle puisse voir comment moi je la perçois. Qu'elle comprenne que son rire est le son le plus mélodieux que j'ai entendus de mon existence, que sa peau est douce et délicate comme la porcelaine, que son parfum est le plus exquis..


« Les yeux sont le miroir de l'âme » pour la première fois je me sens sincèrement amoindris par ma condition, est ce que j'arriverais un jour à avoir le courage de lui dire tout ce que je ressens. Cela aurait été si simple de juste lui prendre les mains et de plonger mes yeux dans les siens pour lui transmettre tout l'amour que je lui porte. 


Pas de mots futiles, pas de gestes maladroits. Juste un simple échange de regard... 

A travers euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant