Chapitre 65 : La Taverne des 3 Balais

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Enfin l'air frais, je traverse la grande porte et m'adosse au mur extérieur. Je regarde le sol, les mains posés sur les genoux, je reprends ma respiration dans l'espoir d'apaiser les battements de mon cœur qui tambourine ma poitrine.


« Hey y/n je suis l- est ce que tout va bien ? » Sébastian se tenait à quelques mètres, il était habillé avec une chemise blanche qui épousait parfaitement sa musculature. Un veston tartan gris bien taillé et un pantalon droit de la même couleur. Son visage devient sérieux, il se précipite à mes côtés et me tient par les épaules.


« Oui oui ne t'inquiète pas, c'est à cause de la foule dans le hall.. Je manquais d'air » je m'appuie sur ses bras pour me relever. Le regardant timidement.


Soudain je sentis ses yeux parcourir mon corps de haut en bas, il recula d'un coup et passa sa main dans sa nuque pour l'agripper fermement tout en rougissant un peu.


« Tu- tu es ravissante y/n.. » il bégaye un peu puis se racle la gorge, il finit par détourner le regard le visage complètement rouge.


« Tu es pas mal non plus.. » je murmurais fébrilement tout en me relevant pour me tenir droite, touchant un peu à mon chignon pour vérifier qu'il est toujours en place.


Nous rigolons bêtement tout en continuant de nous regarder.


« Mais dis-moi ce que tu as prévus car je ne vois pas le lien entre mettre une tenue et préparer un sac de survie » je m'avance vers lui le sac dans les bras.


« Un sac de survie ? mais qu'est-ce que tu as pu mettre dedans » il attrape mon sac avec un sourire moqueur, on entend alors faiblement quelques claquements de verres. Il me regarde d'un air surpris les sourcils levés.


« J'ai pris des potions.. on sait jamais avec toi ce qui peut arriver » je me grattais le bras les joues légèrement rougis par la gêne.


« Ne t'inquiète pas tu n'en auras pas besoin .. Normalement » je roulais des yeux à sa remarque alors qu'il arborait un énorme sourire. Son coté taquin avait toujours su me faire craquer.


« Mais d'abord, allons aux 3 Balais » il me pris le bras et nous commençons à marcher en direction de Pré-au-Lard. Tout du long de la route nous discutons de tout et n'importe quoi comme au bon vieux temps, nous reparlons de nos premières excursions. La fois où il m'a couvert à la bibliothèque. Son rire est toujours aussi agréable à écouter, il est là le regard vif et brillant, il gesticule toujours autant en racontant ses histoires. Je me rends compte que Sébastian, ce Sébastian, m'avait sincèrement manqué. Je me laisse guider par ses pas. Je trouve que cela fait un moment que l'on marche, on devrait être déjà arrivé depuis longtemps. Je relève la tête et regarde autour de moi, ce n'est pas le chemin habituel.


« Tu n'as pas pris le chemin de d'habitude ? » je lui demandais tout en continuant de marcher.


« Non je voulais éviter la foule d'élèves accompagnés de leurs parents » sa voix laisse transparaître un léger chagrin.


« Tu as raison »


Cela ne nous dérangeait pas de voir des familles réunis mais ce week-end c'était en chaque instant tout le temps, et à force cela finissait inévitablement par nous faire remonter des souvenirs douloureux. Parfois on préfère fuir que d'affronter la douleur.


Arrivée à Pré-Au-Lard la ville est bondée de monde. Les douces lumières jaunes des lampadaires éclairent les ruelles décorées de rubans et de fanions de toutes les couleurs pour l'occasion. Ce week-end est une opportunité parfaite pour les commerces du coin avec tous ses parents qui ont besoin d'un logement non loin du château. La plupart des élèves étaient présents dans le village avec leurs familles, certaines familles trainent ensemble, leurs enfants se connaissant pour la plupart bien avant leur entrée à Poudlard. Sébastian et moi entrons dans la taverne des trois balais. La musique y est forte jouée par un accordéon enchanté. Sirona est derrière son bar comme d'habitude, entrain de nettoyer quelques chopes de bières avant de faire voler un plateau magiquement au-dessus de la foule pour rejoindre une table et servir des planches de charcuteries, de fromages et même de fruits.


« Vous voilà mes deux boursoufs préférés ! » s'exclame joyeusement Sirona qui nous regarde avec un grand sourire alors qu'elle s'essuie les mains humides sur son tablier.


« Je vous ai gardé votre table fétiche, celle au fond près de la cheminée ! » Elle nous fait de grands signes en direction de notre table pour nous indiquer les infos, on l'entend à peine avec tout ce brouhaha de voix, de chant et de bières qui claquent.


« Merci Sirona ! » lui réponds Sébastian avec un signe de la main et un clin d'œil. Il m'empoigne le bras comme un gentleman et nous faufile un chemin à travers la foule.


Enfin assis à notre table, celle qui nous a accueillis il y a encore quelques mois avant que nous partions pour la pause scolaire. Un plateau arrive magiquement à notre table pour nous déposer à chacun une chope de bière au beurre, un plateau de fromages et de charcuteries délicat ainsi qu'une petite rose dans un vase accompagné d'un mot " Pour mes boursoufs préférés, offert par la maison " nous regardons tous deux le mot avant de passer nos regards vers Sirona avec un énorme sourire et nous levons nos chopes en sa direction. Sirona nous accompagne au loin levant sa chope avant de la vider promptement pour reprendre son service l'air de rien.


« J'adore Sirona » s'exclame Sébastian avant de reposer sa chope sur la table de bois.


« Et moi donc » je lui réponds joyeusement faisant de même, je recale un peu ma robe sur mes genoux et me passe légèrement les doigts entre les mèches de cheveux pour me recoiffer.


« Tu es très belle comme ça ne t'inquiète pas » rétorque Sébastian avec son regard noisette me perçant de toute part.


Je rougis légèrement à sa remarque et secoue mon visage l'air de rien pour me débarrasser de la chaleur qui accaparent mes joues.


« Tu te rappelles la première fois que nous sommes venus ici pour échapper à Rookwood ? » je lâche tout en attrapant un morceau de Beaufort avec un petit piquet de bois.


« Oh oui comme si c'était hier » « Ce salopard ne voulait pas te lâcher » réponds Sébastian avec sa voix rauque et suave entre deux machouillages de morceaux de jambons.


« Et dire que Sirona et toi n'avait pas hésité une seule seconde à me protéger » je baisse un peu les yeux encore timides et touchés de leur réaction. Sirona ne me connaissait même pas et Sébastian je venais à peine de le rencontrer, et tout deux ce sont interposés pour me protéger. Jamais personne n'avait fait cela pour moi.


« Et je le ferais à nouveau sans hésiter » Il pose sa main sur la mienne et m'adresse un délicat sourire.

A travers euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant