Je me penche un peu à nouveau pour récupérer ma tasse mais je suis stopper par Sébastian qui la prends de mes mains sans la renverser. Il me verse un peu de lait et ajoute un carré de sucre avant de touiller avec la petite cuillère en argent.
« Tu ne sais plus comment tu bois ton thé ma belle ? » Il me tend la tasse que je saisis en le remerciant avec la meilleure volonté que je puisse avoir, c'est-à-dire pas beaucoup.
Quelques élèves passent à côtés de nous. Certains garçons me regarde de haut en bas un sourire carnassier sur les lèvres, je sens un violent frisson de dégoût me parcourir et je me relève un peu pour défaire le gilet et le mettre sur mes genoux. Le regard fuyant le leur.
J'entends un sifflement sur ma gauche alors que je m'assois.
« Bah pourquoi tu couvres. C'était plus que plaisant de regarder tes longues jambes » Il se tient contre le rebord de pierre d'une des fenêtres, il passe sa langue sur ses lèvres et mime un baiser en me regardant à nouveau de haut en bas.
Le frisson de dégoût est encore plus puissant qu'avant mais je sens par-dessus tout une colère. Je ne suis pas un morceau de viande sale tocard. Alors que ma bouche s'ouvre pour que je réplique, Sébastian se lève et va violemment attraper le Serpentard par le col, le plaquant agressivement contre le pilier de pierre, faisant grimacer de douleur le garçon sous le coup.
« Plus jamais tu ne lui parles, plus jamais tu ne la regardes c'est clair ? » sa voix est grave et cassante, sa mâchoire est serré et son souffle court.
Il l'agrippe violement par le col d'une main et de l'autre il plaque son bras contre sa gorge l'écrasant brutalement contre le pilier. Un léger gémissement se fait entendre alors que le Serpentard essaie de se débattre mais c'est peine perdue. Il appuie de nouveau sur son bras broyant sa gorge, faisant couler quelques larmes au Serpentard qui s'accrochait à sa manche pour essayer de s'échapper.
« C'est clair ! » lui cris Sébastian alors qu'il le regarde dans les yeux. Le Serpentard hoche de la tête incapable d'émettre un son avec sa gorge écrasée. Sébastian le lâche. Il s'écrase lourdement au sol et s'enfuit de la salle en toussant, sans même oser déposer son regard dans ma direction.
Je suis resté pétrifiée sur mon fauteuil, les deux mains fermement agrippées aux accoudoirs, les ongles enfoncés dans le tissu. J'ai le souffle haletant encore choqué de ce que je viens de voir et les lèvres toujours entrouvertes. Je n'avais pas revus une tel colère, une tel haine.. depuis l'incident dans les catacombes avec son oncle. Je sais que Sébastian est quelqu'un d'impulsif et qu'il se laisse guider par ses émotions mais le voir à nouveau succomber à la colère, cette fois pour me défendre.. Cela me faisait bizarre.
Sébastian se tient dos à moi, il roule un peu des épaules et tourne sa tête par-dessus l'une delle pour me regarder. Je le regarde intimidée et incapable de bouger. Il se tourne alors vers moi en prenant une grande inspiration, il me tend la main.
« Je vais te raccompagner à ta chambre » sa voix se veut rassurante, il me regarde tendrement, les yeux presque fuyant. Je me lève doucement et lui prends la main. Le gilet qui glisse de mes genoux est rattrapé par Sébastian de justesse. Il se met alors devant moi et me l'attache aux hanches, passant ses mains dans mon dos pour me le mettre correctement. Je suis entourés de ses deux bras, je peux sentir son souffle sur mon front alors qu'il se concentre pour me l'attacher. Il fait plusieurs nœuds au manche pour éviter qu'il ne glisse. Je lève les yeux et voit ses petites tâches de rousseurs, ses lèvres roses et ses sourcils brossés.
Les élèves nous regardent partir avec une certaine peur je dois l'avouer, Sébastian m'accompagne dans les couloirs. Nous ne parlons pas durant le trajet, je me tiens le coude tout en marchant et lui rentre ses mains dans ses poches.
Arrivés devant ma porte de chambre je me tourne face à lui.
« Merci pour tout à l'heure.. » je réponds nerveusement, je n'ai pas envie d'encourager la violence mais je dois admettre que j'ai été sincèrement touché qu'il me défende avec tant d'ardeur.. cela ne m'avait pas laissé indifférente. Je sais que Sébastian ne me laisserait faire aucun mal, à travers nos escapades son côté protecteur prenait très souvent le dessus. Se mettant sans cesse devant moi pour me protéger. Même lorsqu'on ne se connaissait pas encore vraiment, il n'avait pas hésité une seule seconde à s'interposer face à Rookwood dans la taverne. J'avoue que cela m'avait fait vachement craquer..Je me sens en sécurité auprès de lui.
« J'ai pas supporté la manière dont il t'a parlé et regardé.. Ces types là sont des raclures. Si tu avais été seule dans la salle commune je suis sûr qu'il aurait été plus qu'irrespectueux verbalement.. »
Je baisse les yeux à sa phrase repensant à une désolante vérité. Il est vrai que plus je grandissais et plus je réalisais l'ampleur des regards horribles des hommes sur ma personne. Je sens un violent frisson me parcourir l'échine alors que j'imagine ce qu'aurait pus faire ce garçon si Sébastian n'avait pas été là..
« Hey tout va bien.. je serais toujours là pour te protéger » il s'avance vers moi et pose ses mains sur mes épaules comme pour me ressaisir.
Je lève les yeux et je me cale tout contre lui, je ferme les yeux et l'enlace tendrement. Son torse chaud et les battements de son cœur m'apaise alors qu'il m'enlace, posant son menton sur ma tête.
« Merci Sébastian » je murmure faiblement, je garde les yeux fermés alors que je respire son parfum. J'ai encore la sensation apaisante d'être bercés par ses bras comme quand il m'a porté à travers le château.
Je sors de son étreinte presque à contre coeur. Je le regarde à nouveau tendrement et me met sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur la tempe. Il souris légèrement me caressant le bras alors que je m'engouffre silencieusement dans la chambre. Une fois la porte refermée, je me place juste derrière et je l'entends partir. Je prends une grande inspiration et me laisse glisser contre celle-ci pour m'asseoir au sol.
Sébastian..
VOUS LISEZ
A travers eux
خيال (فانتازيا)Depuis le jour ou y/n a vus mourir le professeur Fig, elle n'était plus la même. Son professeur, son mentor était partit et elle avait le sentiment de se retrouver seule au monde. La mettant dans une tourmente de regrets et d'amertume envers elle-m...
