Chapitre 18

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La journée passa à une vitesse folle. Tsireya et le reste de la troupe se rendirent sur la place centrale de Awa'atlu, le village des Metkayina. Ils en profitèrent pour déguster des fruits et des poissons divers et variés.

L'éclipse marquant le début de la nuit était imminente. Si bien qu'en l'espace de quelques secondes, la place n'était éclairé que par des lanterneaux disposées un peu partout sur la place. Dans ces falots grouillaient de minuscules insectes semblables à des lucioles, qui émettaient de la lumière.

- Méthaïr, tes poissons sont si bons ! Mais comment tu fais ? articula Myhona en ayant la bouche pleine.

- Ah ça chère soeurette ! C'est classé secret-défense ! dit-il fièrement tout en amenant d'autres poissons frits dans l'assiette commune.

- Ça doit être bien d'avoir un frère qui sait cuisiner... s'exclama Tuk d'une petite voix niaise.

En entendant cela, ses deux frères affichèrent une tête ahuris, tandis que Tsireya, Myhona et Kiri laissèrent échapper de petits rictus.

- Tuk ! s'écria Lo'ak en jetant un regard noir à la benjamine qui haussa les épaules.

- Bah quoi... c'est vrai ...

- Je pourrais vous apprendre si vous souhaitez. proposa Méthaïr en arborant un sourire moqueur sur ses lèvres.

- Hmm non ça va al-

- Bien sur ! C'est une très bonne idée, N'est-ce pas Lo'ak ? Le coupa Neteyam en se raclant la gorge.

Tandis que le garçon de l'eau balançait quelques conseils de cuisine par ci, par là, trois jeunes entrèrent dans leur champs de vision. En tête de file, Ao'nung marchait d'un pas nonchalant en ayant l'air de bomber le torse comme à son habitude. Lui et ses amis les regardait avec une expression arrogante faussement dissimulée.

- On peut s'asseoir avec vous ?

- Encore toi? lança Lo'ak avant de se prendre un petit coup dans les côtes par Neteyam. Ce dernier lui adressa un long regard insistant du style ne pas faire de vague.

- Qu'est ce que tu viens faire là Ao'nung ? demanda Tsireya d'un ton sec.

- Oh, si tu demandes, rien de spécial. On voulait juste se joindre à vous.

- Si c'est pour refaire ton cirque comme la dernière fois, ce n'est pas la peine, tu peux repartir là d'où tu viens ! lâcha sa soeur en plantant son regard glacial dans le sien.
Dans ces conditions, elle ressemblait fortement à sa mère, Ronal. Cela donnerait presque la chair de poule.

- Tsireya, tu n'es pas sérieuse ? répliqua t-il en se sentant bouillir.

- Ola, Ola, du calme mes amis ! Venez donc vous asseoir vous autres ! tenta Méthaïr en agitant ses grandes mains devant lui.

Ao'nung et ses amis s'installèrent donc avec eux sous les regards froids de la petite troupe et le jeune homme leur distribua à chacun une brochette de son précieux poisson.

« Vous m'en direz des nouvelles ! »

Le reste de la soirée se déroula dans le silence. Tout le monde paraissait gêné et ne savait pas où se mettre.
Seul Rotxo, l'ami le plus inoffensif d'Ao'nung essayait de faire des pas en avant vers les Sully, malheureusement sans grand succès. Si ce n'est que seule la benjamine de la famille semblait réceptive à ses approches amicales.

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