Chapitre 14

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Tonowari les attendait de pied ferme devant sa hutte, son épouse à ses côtés.
Quand ils les virent arriver, la Tsahik rentra immédiatement, comme si elle ne souhaitait pas se retrouver à nouveau près d'eux.

Par conséquent, les Sully furent gentiment accueillis par le chef de clan qui leur souriait en désignant sa loge de la main.
Une fois à l'intérieur, la leader spirituelle entreprit de leur tourner autour, inspectant chacun de leurs mouvements, prête à leur sauter à la gorge au besoin.

- Pourquoi avoir choisi de vous installer dans ces contrées ? commença l'Olo'eyktan.

D'abord surpris par la question, Jake prit du temps à répondre, déconcentré par la femme qui les avait humilié la veille.

- Il fallait mettre le plus de distance possible de ceux qui nous voulaient du mal...

- ... et qui aurait pu en faire à notre peuple. renchérit Neytiri en plantant son regard doré dans le sien.

- Jake Sully... j'ai beaucoup entendu parler de toi. s'exclama alors la Tsahik en finissant sa course à ses côtés.

- Vous connaissez mon nom ? demanda t-il, subjugué. 

En guise de réponse, le couple leader s'esclaffa. Le chef s'avança vers lui à quelque centimètre de son visage.

- Pensais tu que nous ne t'avions pas reconnu hier soir ? dit-il d'un air menaçant.

L'échange commençant à devenir tendu, les adolescents se zieutèrent, agard.
Gênée, Tsireya se dandinait et Tuk se réfugiait dans les jambes de sa sœur aînée, qui lui caressait le haut du crâne d'un geste réconfortant.

Alors que le ton montait parmi les quatres adultes, Aonung fit son apparition dans la tente en commençant à parler, ce qui provoqua un grand silence.

Sentant le malaise, ce dernier attrapa brusquement le bras de sa soeur pour l'entraîner vers l'extérieur.

« Aonung ! » pesta t-elle en le suivant malgré elle.

Reprenant son calme, Tonowari recula de quelques mètres de Jake et de Neytiri, en soufflant.

- Bien. Je veux bien faire abstraction de ta condition d'avatar, articula l'homme, après tout, tu es un grand héros de la Grande Guerre.

- Mais tu représentes un danger pour nous ! cria la Tsahik en sifflant.

- C'est n'importe quoi ! s'emporta Lo'ak, incapable de rester de marbre un instant de plus pendant qu'on insultait son père.

Celui-ci se précipita pour l'attraper par derrière et lui adresser un regard insistant, lui intimant de se tenir tranquille.

Après un bref silence où Lo'ak et son père participaient presque à un duel de regard, Tonowari lâcha finalement.

- Laissons vos enfants aller profiter de cette journée radieuse pendant que nous reprenons notre discussion à l'abri d'opinions divergentes, proféra t-il en regardant tout particulièrement le cadet.

Au moment où la fratrie allait quitter l'habitacle, ils entendirent Tonowari ajouter :

« Ronal, ma femme, a seulement peur pour notre peuple... »

~~~

« Pff des imbéciles, c'est tout ce qu'ils sont. »fulmina Lo'ak.

« Lo'ak ! » tonna Neteyam tandis que le cadet s'éloignait d'eux.

Ignorant les protestations de ses frères et sœurs, Lo'ak pris la direction de la plage qui était déjà animée par la populace qui s'y prélassait.
Lorsqu'il arriva sur les lieux, les habitants prêtèrent immédiatement leur attention sur lui.
Le temps semblait s'être figé, les gens semblaient stoppés dans leur action.

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