Chapitre 27

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« Où sont-ils ? » hurlait Eyrigan à plein poumons.

« Je- Je ne sais pas, on s'est fait attaqué.. » gémit l'un des deux.

Eyrigan empoigna alors sa gorge et le plaqua contre un arbre.
Soudain, Tonowari sortit de sa cachette, accompagné de ses hommes de confiance.
Ces derniers brandirent leurs lances dans la direction des trois individus, qui furent bientôt pris au piège.
Eyrigan blêmit immédiatement quand il découvrit le redoutable leader de son clan juste derrière lui.

« Tu me déçois beaucoup. » s'exclama Tonowari d'une voix dénuée d'émotions.

Puis, il donna l'ordre qu'on les fasse prisonniers. Cette action ne fut pas sans résistance. En effet, les deux inconnus vêtus comme des guerriers metkayinas pestèrent et se débattèrent du mieux qu'ils pouvaient, mais sans succès. Les soldats les maitrisèrent grâce à la force naturelle de leur nageoire.

~ ~ ~

De retour de leur escapade riche en rebondissement, le chef de clan et sa troupe ne passèrent pas inaperçu. Tout le monde s'était regroupé autour d'eux, pour observer les nouveaux venus quand l'alarme avait retentit.

Arrivés au niveau de la grande place du village, Ronal se fraya un chemin dans la foule et fit son entrée devant eux.

- Tonowari, qu'est ce qu'il se passe ? demanda Ronal en apercevant les trois hommes que l'on avait agenouillé par terre, la tête baissée.

Son mari lui fit un geste rassurant de la main, puis se tourna vers son clan. Ce dernier sembla comme suspendu à ses lèvres. Impatient d'en connaître davantage sur la situation.

- Mon peuple ! Voyez parmi nous, ces traîtres ! cria l'Olo'eyktan d'une voix forte.

Le village entier réagit à ses paroles et des huées s'emparèrent de l'ambiance sonore.

« Ils s'en sont pris à nos enfants ! » crièrent de nombreux habitants.

- Eyrigan, en qui j'avais confiance, a prémédité ses actes avec l'aide de ces étrangers ! continua Tonowari en les montrant du doigt.

Les concernés ne rétorquèrent pas. Néanmoins, on pouvait tout de même sentir de la frustration émaner de leur être.

« Qu'on les jette aux Akula ! »

« Qu'on leur fasse la peau ! »

« Il faut les exiler ! »

Bientôt, des projectiles ne tardèrent pas à arriver sur les trois hommes, qui crachèrent de rage en répondant à la population.

- Du calme mon peuple, du calme ! s'exclama Tonowari d'une voix étrangement sereine, Qu'on les envoie au Gouffre. Nous devons absolument les interroger afin de retrouver les disparus

Le peuple eut l'air de légèrement se calmer, mais les vociférations ne cessèrent pas jusqu'à ce qu'ils disparaissent de leur champ de vision, emmenés par les soldats.

* * *

Le Gouffre était un endroit sombre et humide dans lequel les guerriers de Awa'atlu enfermaient leurs prisonniers. Le Gouffre était une grotte assez spacieuse, qui était disposée en une multitude de galeries. C'était par conséquent, une sorte de prison.

Les trois hommes étaient retenus en captivité dans une même cellule. Eyrigan ne cessait de pester contre lui-même et jetait des regards noirs à ses collègues.

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