Notre Forteresse

Chapitre 28

La nuit est tombée, tout le monde est en train de manger dans la petite cabane.
Lo'ak ne cessait de regarder Ao'nung. L'idée qu'il puisse être à leurs côtés même après tout ce qu'il avait fait, lui était écoeurant et surtout, il ne comprenait pas comment Myhona pouvait à ce point lui pardonner.

En pleine séance de décorticage de noix, Neytiri était pensive. En effet, toute à l'heure, Jake avait fait une sorte de compte rendu de ce qu'ils avaient tous les deux chercher à faire, mais qui s'était finalement révélé en un échec.
Ils avaient donc fini par se dire qu'ils étaient finalement beaucoup trop loin pour qu'une de leur bête ailée ne puisse les entendre.

- Lo'ak tu n'as pas faim ? demanda Tsireya en le voyant ne rien manger du repas.

Ce dernier haussa les épaules en faisant non de la tête. Cela attira l'attention de Neytiri, qui lui envoya quelques fruits qu'elle venait de se préparer.
Le cadet apprécia ce geste, et quand bien même il n'avait pas faim, il ne voulait pas blesser sa mère, qu'il sentait déjà si fragile en ce moment.

- Ecoutez les enfants, on va y arriver, on va s'en sortir. s'exclama Jake d'une voix enjouée.

Malheureusement, personne n'y croyait vraiment. Lors de leurs vadrouilles, ces dernières n'avaient pas non plus été très concluantes.

- Qu'est ce qu'on se dit toujours ? demanda le père de famille à ses enfants.

- Les Sully se serrent les coudes... murmura Neteyam en jouant avec une perle accrochée à une de ses tresses.

- Oui c'est ça ! Allez répétons tous ensemble avec plus d'entrain cette fois ! dit Jake avec un sourire.

Tous reprirent l'expression en chœur, tous, même Ao'nung qui fixait également Lo'ak de ses yeux aussi perçant que ceux de sa mère.

Après cette rude journée, épuisé, chacun partit dormir de son côté. La moitié des Sully se couchèrent ensemble, recroquevillés ensemble pour se tenir chaud face à la froideur de la nuit. Tandis que Neteyam, alla se blottir contre le dos de son frère, qui s'était isoler.
Ce dernier fut étonné de sentir une présence auprès de lui.

« Neteyam ? Qu'est ce qu'il y a ? » chuchota-t-il en essayant de faire le moins de bruit possible.

« Tais toi et dors » fit-il en lui tapotant le flanc.

Lo'ak parut obéir une fraction de seconde avant de se retourner.

« On avait dit qu'on allait veiller cette nuit pour voir si on allait entendre le truc qui faisait peur à Tuk. »

Le jeune homme se rendit compte qu'il parlait visiblement un peu trop fort, car il sentit son père remuer à côté.

« Lo'ak ! »

~~~

Le soleil était haut dans le ciel quand Lo'ak se réveilla en sursaut. Tout le monde était déjà levé semble-t-il car il ne restait que lui et son frère dans la hutte.

- Une nuit blanche hein ? le charrie Neteyam.

- Oh arrête.

- Au bout de cinq minutes, tu ronflais déjà ! ria l'aîné de bon coeur.

Lo'ak grommela de frustration, ce qui accentua le rire de son frère. Il devait avoir une mine affreuse pour que cela le fasse autant rire.

- Y'a rien eu si tu veux savoir. reprit-il, songeur.

- Ils sont où papa et maman ? demanda le cadet en se levant pour aller dehors.

- Là-bas, fit Neteyam en désignant ses parents, ils essaient toujours.