Chapitre 24

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« Bon allez Lo'ak, tu viens ? » s'exclama Neteyam en lui tendant la main

« Mmff...», fit-il en sentant les regards désormais braqués sur lui.

Par crainte de paraître médisant en refusant, Lo'ak n'avait pas d'autres choix que d'accepter.
Il ne pouvait se résoudre à paraître faible aux yeux de sa famille ; pas après avoir saisi l'étendu de la carapace de son frère. Il voulait être comme lui et tout encaisser.

Alors, il empoigna la main tendue et Neteyam le hissa vers lui. Mais Lo'ak la relâcha subitement avant de se laisser retomber au sol.

« Gnnn... » , balbutia-t-il en se tenant le flanc, recroquevillé sur lui-même.

« Lo'ak ! Ça va ?! Je t'ai pas fait mal ?! » s'écria Neteyam en se ruant vers lui.

« Oh Lo'ak..» , murmura Neytiri en l'entourant soigneusement.

« Ça va aller fils, va donc rejoindre les autres dehors. » articula Jake entre deux souffles.  .

Neteyam s'exécuta donc, non sans jeter un regard vers son frère d'un œil inquiet.  En se dirigeant vers le rivage, il croisa Tuk qui était assise seule sur le sable, en train de jouer avec des coquillages.

Il s'accroupit donc auprès d'elle, ce qui la fit tressaillir vivement.

- Tuk ? Tout va bien, c'est moi.. dis moi ce qu'il t'arrive.., lui demanda -t-il en lui touchant le visage.

Les yeux de la petite fille se remplirent de larmes, elle semblait terrifiée par quelque chose. Elle regarda furtivement dans la direction de la tente, comme pour vérifier que ses parents ne l'entendraient pas, puis reporta son attention sur son aîné.

- J'ai entendu quelque chose cette nuit...

- Comment ça, qu'est ce que tu as entendu ? répondit-il en séchant ses larmes qui commençaient à couler de ses beaux yeux jaunes.

- Toi aussi, hein ? les coupa une voix grave, malheureusement familière.

Le frère et la sœur se tournèrent instantanément vers lui. Leur tortionnaire, qui se montrait soudainement gentil depuis leur arrivée sur cette terre inconnue.

Tuk baissa les yeux et se mordit la lèvre en plongeant sa tête dans le creux de ses jambes. Neteyam lui, fixait le metkayina de son regard de braise, se préparant à intervenir au besoin.

- Tuk, toi aussi tu as entendu ce loooong hurlement ? dit-il sur un ton devenu comique.

Pour réponse, la petite fille se dissimula d'autant plus, honteuse.

- Ça te fait rire peut-être ? riposta Neteyam en se levant pour être à sa hauteur.

Les deux adolescents étaient désormais à quelques centimètres l'un de l'autre. Au aguet et prêt à se bondir mutuellement dessus lorsque l'occasion se présenterait.

- Neteyam ! appela une voix non loin.

Lo'ak, se tenant à un bâton pour ne pas flancher, se rapprochait d'eux d'un pas hésitant. En remarquant les tensions dans l'air, il n'avait pas pu s'empêcher d'accourir auprès d'eux pour savoir ce qu'il se passe.

- Ah bah voilà l'autre imbécile. se moqua Ao'nung en le voyant arriver avec une canne.

- Ao'nung, tu es un méchant ! couina Tuk, ressortie d'un mystérieux courage.

Ce à quoi, ce dernier ria de plus bel, à la limite de s'en tordre. Ses rires attirèrent les autres metkayinas qui se trouvaient dans l'eau.

- Il se passe quoi ici ? s'exclama Tsireya en les regardant d'un air interrogateur.

- Il se passe, très chère sœur, que Tuk nous raconte les sons loufoques qu'elle a entendu cette nuit ! ricana-t-il en faisant des gestes obscènes dans la direction de la benjamine.

- Pff, tu n'es qu'un skxwang à t'en prendre à une enfant, ça montre très bien ton niveau d'intelligence. rétorqua Lo'ak sur un ton provocateur en le fixant d'un oeil mauvais.

Ao'nung cessa immédiatement de rire. Ses oreilles s'inclinèrent machinalement et toute son attention se reporta sur lui.

Neteyam, sentant le coup arriver, se positionna devant son frère en adoptant son habituelle attitude protectrice.

- En tout cas, moi je n'ai pas besoin d'un garde du corps.. rit le garçon de l'eau au nez de l'aîné.

Lo'ak, choisissant d'éviter les signaux préventifs que lui renvoyait son frère, décida de puiser dans ses forces pour s'élancer à la suite du jeune homme. Il n'avait qu'une envie : lui faire ravaler son rire.

Cependant, quand il se lança, il sentit une main froide et humide se déposer sur son torse. Quand il tourna les yeux vers son origine, Myhona le regardait en faisant non de la tête, comme pour lui dire que ce n'était vraiment pas une bonne idée.

Ao'nung posa le bout de son index prêt des clavicules de Neteyam, et eut l'air de prononcer quelques mots avant de se raviser.

- Ne me touche pas. fit-il en repoussant violemment sa main. Puis, il prit la main de Tuk, passa le bras de Lo'ak autour de ses épaules et s'éloigna du groupe afin d'éviter les conflits et d'envenimer la situation.

- C'est ça ! Dégagez, bande de monstr-, railla- t-il avant de s'arrêter net.

* splash *

Le son d'une main rencontrant une peau avec force retentit, laissant place à une long silence où seuls les bruits de la mer et des éventuels petits animaux venaient le briser.

Jake et Neytiri sortirent même pour voir ce qu'il se passait, inquiet de devoir assister à une nouvelle bagarre.

« Eh ! » cria Jake vers les metkayinas.

Rotxo lui fit un bref geste de la main pour le rassurer, et Jake s'engouffra dans la toile de tente, suivi de Neytiri.

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- On peut savoir ce qu'il te prend ? brailla Tsireya en pinçant l'avant-bras de son frère pour l'emmener plus loin.

- T'es complètement teubé ou quoi ? ajouta Myhona en croisant les bras avec mécontentement.

- Je suis quoi ? Répète un peu pour voir ? s'emporta Ao'nung en chargeant la jeune fille.

Cette dernière prit peur et s'éloigna à bonne distance de celui-ci. A ce moment, Rotxo s'interposa et enfouit ses yeux couleur vert-d'eau dans ceux de son ami.

- Ao'nung, je te reconnais plus mon vieux.

- Et alors ? Qu'est ce que ça peut me foutre ? dit-il en levant nonchalamment les yeux au ciel.

Rotxo soupira, désabusé de la situation et Tsireya eut l'air d'accord avec lui.

Elle pinca alors de toutes ses forces la chair de son frère, dans le but de lui faire du mal. Surpris, ce dernier eut à peine le temps de camoufler ses émotions que Tsireya les apercevait déjà.

- Quand mère et père vont savoir, je ne donne pas chère de ta peau.

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