Chapitre 2

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Mary

Le printemps commence à bourgeonner, on entend les oiseaux chanter, on sent les températures devenir plus douce. Mais c'est aussi l'approche du brevet blanc.

J'avais complètement oublié, j'avoue que je suis resté focaliser sur notre conversation de la semaine dernière. L'amour, la possibilité que John se trouve une copine, et moi, qu'est ce que je vais devenir ? Il va certainement m'oublier ensuite, et surtout, pourquoi est ce que ça fait mal de l'imaginer avec une autre ?

J'arrive au collège au côté de John, on écoute de la musique en partageant ses écouteurs. John part devant pendant que je passe aux toilettes, je me lave les mains et regarde mon reflet dans le miroir. Je soupire, je n'ai pas du tout envie de me taper cette semaine d'examen, et pourtant, ce n'est que le début.

J'aperçois dans le miroir une blonde qui sort des toilettes, je fronce les sourcils, oh non, pas elle. Je fixe le robinet, je tente de reprendre ma respiration, je dois sortir d'ici.

- Tiens, Mary, dit-elle sarcastique en allant se laver les mains.
- Merry, fais-je faussement polie et d'un ton sec.
- Mon prénom sonne laid dans ta bouche, tu serais prié de ne pas le prononcer, rétorque-t-elle haineuse.
- Je te retourne sa compliment, je te remercierai de ne pas parler, on se rendrai service mutuellement.
- Je n'aime ton air supérieurs que tu t'es donné depuis l'année dernière, tu pense vraiment que ça va me faire arrêter ?
- Mais je n'ai rien à prouver, tu le sais bien ! C'est toi qui t'obstines à me prendre en ennemie, mais je ne t'ai jamais rien fait. Ne me rend pas responsable de ton délire!
- Toute ta personne me dégoûte, je ne te supporte pas !! Mais c'est sûrement pour cette raison que ton père est parti, il n'en pouvait plus d'avoir une fille comme toi !

Je la vois sourire en sortant cette phrase qui me fait voir rouge en deux secondes, je sers les poings et tente de me reprendre mais je déteste qu'on parle de mon père.

- Je t'interdis de parler de mon père !
- Tu le sais au fond de toi que s'il est partie, c'est parce qu'il ne pouvait plus te supporter, et aussi parce que ta mère n'était pas capable d'avoir un autre enfant ! Va savoir si c'est bien ton père finalement... Lance-t-elle d'un sourire narquois.

Ma colère monte, je sens mon poing se serrer à en faire blanchir mes phalanges puis lorsqu'elle achève sa phrase.

- Retire ce que tu as dis putain !
- Sinon quoi Mary ?

Elle se met à rire comme une hyène, me prenant de haut, se moquant bien de moi, s'en ai trop.
Je lui saute dessus, je la saisie au niveau de son col de son chemisier, elle hurle et me tire les cheveux. J'envoie mon poing dans son visage et cause de la douleur, elle tombe en arrière en lâchant sa prise. Elle hurle d'un cri si strident, que tout le couloir a dû entendre, le bruit de son corps qui s'abat lourdement sur le sol me ramène à la raison. J'ai l'impression qu'on m'a jeté un seau d'eau froide au visage, je porte une main à ma bouche, qu'est ce que j'ai fais ?

Du sang coule sur son parfait chemisier blanc, des larmes jaillissent de ses yeux et elle hurle comme si on égorgeait un cochon. Des filles pénètrent en trombe dans la pièce tandis que je m'écarte. Je n'avais malgré tout aucun regret, car j'en ai rêvé de la faire taire. Elle m'avait trop souvent insultée, ridiculisée, mais je ne pouvais pas laisser faire passer l'affront pour ma famille.

Des filles me fusillent du regard, elles prennent Merry dans leur bras, lui donne du papier pour son nez, ses yeux bleus me fusille d'un regard rempli de haine. Je sors en espérant trouver John mais il n'est pas,  le groupe sort ensuite, tous les élèves me fixe, sûrement alerter par les cris. Je remarque que j'ai du sang sur ma main, je me dépêche de l'essuyer. John arrive à grande enjambée et me sonde de son regard gris, puis finit par coller sa main à la mienne comme pour accrocher mon attention. Sa main est chaude et si réconfortante.

Un doux bonheur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant