Chapitre 3

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John 4 ans

Je me souviens encore de notre première rencontre, j'étais un petit garçon banal, un petit blondinet aux yeux gris. J'avais un regard franc, mais un sourire rempli de douceur, et mes parents été d'une profonde gentillesse et d'une grande patience. Je ne m'en rendais pas spécialement compte enfant, puis j'ai fini par entendre mes camarades me raconter qu'ils avaient été punis pour avoir cassé un verre, ou même avoir mis du bazar et ne pas vouloir le ranger. Ça me paraissait tellement fou que je ne préférais ne rien divulguer de comment ça se passait chez moi.

Après qu'ils ont rénové le parc à deux pâtés de maisons, ma mère avait envie qu'on aille voir, et il est vrai que j'adorais escalader, j'étais aussi très sociable. Et c'était assez modeste, mais tellement plaisant, il y avait un grand toboggan, une barre pour se laisser glisser comme chez les pompiers, et on pouvait soit emprunter le mur d'escalade, soit grimper à la corde. Puis j'adorais aussi le tape fesse, mais là, il fallait être deux, alors maman était toujours là pour faire contrepoids, puis la balançoire, ça m'apaisait.

C'est un dimanche ensoleillé que je l'ai vu, j'étais en haut de la cabane, prêt à glisser du toboggan. Elle est arrivée avec sa mère, ses cheveux de la couleur des blés, tout bouclés, c'est tout ce que je voyais au loin, j'avais envie d'en voir plus.

Je me suis laissé glisser et elle fut surprise en passant à côté du toboggan quand je suis arrivé comme une fusée, et le temps s'était arrêté. J'ai croisé son regard, elle avait des yeux de la couleur de l'ambre, ils étaient doux et chaud comme le soleil. Elle me scrutait, elle aussi, ses joues se mirent à rougir légèrement pendant notre longue observation.

J'ai su à cet instant qu'elle serait spéciale, son sourire me l'a confirmé. Vous me direz qu'à cet âge-là, on devient amis avec n'importe qui, mais ce n'est pas vrai. L'attirance et le feeling, qu'importe l'âge, ne passe pas avec tout le monde.

- Tu es nouvelle ? finis-je par lui dire pour briser le silence.
- Non, j'habite dans la rue en bas.
- Je ne t'ai jamais vue avant ! Je m'appelle John, et toi ? lui demandé-je curieux de mettre un nom sur ce visage.
– Oui, je ne suis venue qu'une fois ici, heureusement que je suis revenu, me dit-elle en plantant son regard dans le mien, en conservant son sourire.

À ses paroles, mes joues commençaient à me chauffer, comme si elle sous-entendait quel été heureuse d'être revenu pour tomber sur moi. Je n'étais peut-être pas le seul à avoir été troublé et heureux de faire ça rencontre.

- Je m'appelle Mary ! se présente-t-elle d'un petit rire cristallin.

C'était un prénom doux et simple à la fois, mais il lui allait à la perfection, mais n'allez pas vous méprendre, je n'avais aucun sentiment amoureux. J'étais fascinée par ce qu'elle dégageait, et je pense avoir eu une sorte de coup de foudre amical.

Nos mères, en nous voyant jouer ensemble, finisse par se regarder et échanger des paroles, puis de fil en aiguille, elles finissent par devenir amies, à force de se voir tous les dimanches dans le parc.

C'est aussi grâce à cette rencontre que Mary a finie par aller dans mon école, elle devait aller à celle qui était plus loin pour suivre ses camarades de maternelle, mais elle a insisté pour aller à la même que moi. Puis, pendant la primaire, son drame familial est arrivé, moi et mes parents, on a été présents, et lui avons arrangé l'achat de la maison en face. La voisine été là depuis des années, c'était madame Linlay, elle était une grand-mère adorable qui me donnait des bonbons à l'occasion quand je sortais de l'école. Quand elle a su l'histoire, elle était ravie de vendre sa maison à une mère et sa fille.

John 5 ans

- Écoute mon petit, je connais tes parents depuis qu'ils sont installés ici, et toi, depuis le ventre de ta mère et j'aurais tant aimé te voir grandir, mais ma vieillesse ne me permet plus de rester. Me dit la vieille dame dans l'entrée de sa maison. Mais je suis heureuse de céder la place à ta petite copine, prend bien soin d'elle, ajoute-t-elle d'un clin d'œil.
- Oui grand-mère. Vous partez loin ? lui demandé-je curieux.
- De l'autre côté de la ville, ma fille pourra s'occuper de moi plus facilement. Tiens, prend ça, me chuchote-t-elle comme un secret en me donnant une poche de bonbon.
- Merci ! Mais... vous allez me manquer, lui confié-je le cœur serré.

Un doux bonheur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant