Chapitre 4

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Mary

Le soleil est bien présent depuis quelques jours, le printemps est bien installé, pour le plus grand bonheur de chacun. Mes trois jours d'exclusion se sont terminés. Je suis restée enfermée, j'ai travaillé pour rattraper mon retard, comprendre les astuces et préparer le brevet blanc. J'en ai également profité pour finir mon roman que je lisais, c'était une histoire d'aventure, de dragon et de donjon, hyper palpitant !

Je retrouve John devant la maison et nous marchons jusqu'à l'école, j'étais tellement heureuse de passer à nouveau nos journées ensemble, et aussi de retrouver Olivia. Nous avons parlé par message, mais ce n'est pas pareil que de se voir, de pouvoir rire et parler spontanément.

Comme je me doutais, en revenant dans cette école, plusieurs élèves me fixent et me regardent, certains avec de la peur ou avec des regards sévères. Je ne peux pas leur en vouloir, car j'ai tout de même frappé une fille, et tel que je la connais, elle a dû jouer de son talent d'actrice confirmé. Une activité qu'elle adore mener d'une main de maître, je me contente d'ignorer, et faire confiance au temps.

- Olivia !
- Te voilà libre ! Pas mécontente de te revoir parmi nous.
- Je n'en pouvais plus d'être enfermé entre quatre murs, vivement les vacances d'été !
- Ouh là, mais ce n'est pas maintenant !
- On va pouvoir faire des sorties, j'en ai déjà en tête, ajoute John qui était resté silencieux.
- J'ai déjà repéré un marchand de glaces, une pépite à ce qu'on m'a dit ! fais-je déjà l'eau à la bouche.
- Toi et ton estomac, vous ne vous arrêtez jamais ! dit-elle faussement consterné.

C'est tellement de bonheur que de parler et rire avec mes deux amis, j'en ai une bouffée de joie. La sonnerie retentit et nous voilà comme de bon petit soldat à rejoindre nos salles de classe.
Le moment où je redoutais approche, on nous annonce le brevet blanc dès semaine prochaine, je commence à avoir une boule au ventre de stress.

Assises pour manger, John nous quitte pour rejoindre les garçons, ils mangent vite fait puis ils vont faire une partie de basket près du foyer.

- J'ai eu un moment tellement malaisant, il faut que je te raconte.
- Je suis tout ouïe !
- John est venu le premier soir de mon exclusion, on a mangé ensemble et regardait un film, ça m'a tellement réconforté. Et ma mère, une fois qu'il est partie, elle me sort que je ne devrais plus faire ça, rester avec lui le soir, que si je veux expérimenter des trucs d'adultes, c'est encore tôt. Et ensuite, elle me dit qu'elle est quand même ouverte si je me pose des questions, qu'elle préfère même que je lui en parle avant de me lancer...

Olivia se retient de rire, je me sens encore hyper gênée rien que y repenser et d'en parler.

— Ah oui... Je n'aurais pas aimé être à ta place !

Elle éclate de rire, je la fusille du regard.

- Non, mais tu te rends compte ! On a toujours été ensemble, ami, on a même déjà dormi ensemble et là, elle me fait une scène pour un film dans le canapé!
- Tout ce qui te choque, c'est le fait qu'on ne vous laisse pas tranquille ? Tu sais, je comprends ce que ta mère voulez dire, vous n'êtes plus des enfants. Et je pense qu'elle a peur que votre relation amicale change sans s'en rendre compte.

Je la regarde, sans mot dire. Les seuls qui remettaient en question notre relation avec John été des inconnus, puis là, ma mère, et enfin, Olivia, mon amie. Finalement, est-ce que je dois vraiment m'inquiéter ? Pourtant, nous avons toujours été ensemble, j'ai toujours pu compter sur lui et inversement.

- Ce que je veux dire, c'est que oui, l'amitié garçon-fille existe, mais parfois, ça peut se transformer. Et je pense que ta mère veut être sûr que ça se passe bien entre vous.
- Mais, je n'ai jamais voulu que notre relation change, je suis heureuse comme ça.
- As-tu déjà eu des sentiments ou des attirances pour quelqu'un ?
- Non, je n'ai jamais vraiment fait attention à tout ce qui était en rapport avec l'amour. Je sais qu'il y a des filles de ma classe qui veulent être en couple, mais pour moi, c'est abstrait.
- Je vois... Tu m'avais déjà dit que tu lisais beaucoup.
- Oui, des romans d'aventures, si tu veux que je t'en conseille, je peux te prêter ceux que j'ai à la maison !
- Non, c'est moi qui vais te donner des romans à lire, je pense que ça t'aidera.

Un doux bonheur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant