Chapitre 15

15 3 2
                                    

- Mary -

Mon cœur bat très fort dans ma poitrine, je suis adossé à ma porte de chambre, je tente de retrouver une respiration régulière et de me calmer. Je ne sais pas ce qui m'a pris, en vérité, je sais, je suis encore impulsive, comme quand nous étions enfant. Depuis que nous sommes voisins, il m'arrivait d'aller voir John dès la sortie du lit et on petit déjeuner ensemble, et on passait la journée à jouer dans le jardin ou dans sa chambre selon la météo et la saison. Mais nous ne sommes plus des enfants, je me suis emportée par l'euphorie de l'instant, si heureuse de voir que j'étais acceptée dans le lycée B et impatiente de savoir si lui aussi.

Je soupire, je revois encore son regard après la joie passé, réalisant que nous étions en tenue de nuit, oui, je ne savais pas qu'il dormait en caleçon, et si je l'avais su, je ne pense pas que je serai entré sans prévenir dans sa chambre, en fait non, j'ai été stupide. Je suis entrée sans me demande s'il n'était pas en train de shabiller, ou même encore endormi.

Je n'ai pas réfléchi et maintenant je m'en veux. Je revois son torse musclé par ses activités de basket, ses longues jambes et ses épaules, je ne pensais pas qu'il était bâti comme ça ...
J'aurai presque envie de le toucher, de sentir ses muscles, sa peau, mais non je ne dois pas penser à ça. Nous sommes amis, je ne dois pas l'oublier et ni franchir cette barrière, sinon qu'est-ce qu'on deviendrai ?

Mon cœur loupe un battement et je finis par me laisser tomber au sol, me recouvrant le visage de mes mains. Ma mère me sort de mes pensées, je saute sur mes pieds et m'habille, j'enfile un pantalon en tissu fin gris perle, un débardeur blanc avec une blouse blanche fine par dessus. J'attache mes cheveux en chignon d'un ruban rose poudré, un peu de mascara et je descends manger.

J'annonce à ma mère que je suis prise au lycée que je voulais et elle est tout heureuse de cette nouvelle juste avant de partir au travail. Elle m'embrasse le sommet de la tête et part toute guillerette. Je mets la vaisselle dans l'évier et finis par enfiler mes chaussures pour sortir, je commence à avoir peur, est-ce qu'on va réussir à se regarder ? À ce parler? Il va bien falloir.

J'attends devant chez lui, mon sac sur le dos, le bus qui passe devant moi, le chant des oiseaux, je ferme les yeux et essaie de me calmer. Une main se pose sur mon épaule, je sursaute, c'est John et son foutu sourire qui me fait perdre tout mes moyens.

- On y va ?
- Oui! D'ailleurs, Olivia est prise aussi. Dis je en regardant le sol.
- Super, Paolo aussi, il m'a envoyé un message tout à l'heure.
- Oh bah on va encore bien rigoler l'année prochaine.
- Oui, finalement, nous ne serons pas tous séparé.

C'est vrai que Tom et Élise ont demandé notre lycée en deuxième choix, et Meddy à demander complètement autre chose, il veut se rapprocher des métiers de la bouche. On se verra toujours en dehors mais on se verra quand même moins. Ça me rend triste malgré tout de savoir que notre groupe va se dissocier alors que depuis la primaire nous sommes ensemble. Et john, il l'est connu depuis la maternelle, Tom et Paolo sont ses meilleurs amis mais Tom risqué de ne pût être avec nous aussi souvent, d'autant qu'il est avec Élise maintenant donc ils voudront aussi des journées ou week-end en amoureux. Je ne sais pas ce qu'il ressent par apport à ça.

- Tu es triste de savoir que Tom prend un autre chemin ? Lui demandais-je en jetant un œil vers lui.
- Je serais heureux pour lui s'il est accepté dans le lycée qu'il souhaite, et nous nous verrons en dehors, on n'habite pas loin.
- Oui, c'est vrai. Acquiesçais je.

Nous nous arrêtons au feu rouge, je sens qu'il se tend, il est perdu dans ses pensées et semble tourmenter par quelque chose. Je sursaute en voyant tout le monde avancé, je me dépêche et le rattrape. Je ne sais pas ce qui le tracasse, on devrait être content, on est accepté dans le lycée de notre choix, le brevet est terminé et on va découvrir nos résultats, on est bientôt en vacances d'été...
Je tends ma main et frôle la sienne pour qu'il s'arrête, il sursaute et se tourne d'un seul bond face à moi, je m'arrête pour le regarder. Il me fixe de ses yeux gris, troublé et encore avec son air tracassé.

Un doux bonheur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant