Un doux bonheur

Chapitre 16

Mary

Nous buvons une boisson fraîche, le bruit léger de la clim comble le silence. Je me rends compte aujourd'hui que Tyler est devenu un ami. Il est toujours présent quand ça ne va pas. Il n'a pas profiter de moi quand je lui ai demandé un rencard, et il m'a aidé comme aujourd'hui, spontanément quand il m'a vue errer ce jour où j'ai dis au revoir à mon père.
Je jette un œil discrètement vers lui, il a des yeux si bleu, intense, ça doit faire partie de ce que les filles aiment chez lui.

- L'été approche, il dit qu'il veut s'éloigner mais je ne pense pas qu'il le fera éternellement, me rassure mon ami.
- Et s'il finit par rester dans cette bulle?
- À toi d'éclater la bulle pour lui remettre les idées en place. Vous êtes amis depuis si longtemps, je pense pas qu'il va rester dans un mutisme aussi long.
- Je verrai bien, de toute façon, je ne peux rien faire de plus, murmuré-je résigné.
- Oui, inutile de te flageoler, il va finir par se rendre compte que tu compte pour lui.

Il me sourit, de son sourire chaleureux que je connais bien. Quand je pense à cette fille qui était avec lui, je ne sais pas comment il fait. Elle avait l'air de ne pas apprécier du tout qu'il décide d'être avec moi, ça doit être une épreuve de satisfaire toute ses filles.

- Tu ne regrettes pas d'avoir laissé cette fille ?
- Non, elle reviendra, elles reviennent toujours, me dit-il d'un clin d'œil.
- Tu es incroyable ! Comment tu fais pour passer de fille en fille ?
- Je ne passe pas réellement de fille en fille, c'est toujours les mêmes, elles sont ok avec ça car elle non plus, ne veulent pas d'étiquette, c'est une relation libre.
- Mais tu ne ressens jamais rien?
- Pas d'attache, au début ça peut être étrange mais ensuite, c'est une routine, ça devient normal, on est comme des amis avec un truc en plus entre nous.
- Tu ne veux pas retenter l'amour ? Peut-être que tu n'arrives pas à sortir de tout ça par nostalgie et la peur mais tu peux être de nouveau heureux, tu sais, lui dis-je soucieuse de son bonheur.
- Mary, je suis bien comme ça, vraiment.

J'aimerais pouvoir faire quelque chose, je suis sur qu'il serait tellement plus heureux s'il était stable et sans toutes ses filles autour de lui. Je sais qu'il fait ça pour oublier et ne plus souffrir mais ça ne mène nulle part. Il boit quelques gorges puis pose sa canette sur la table.

- Mon ange, Nous sommes différents, tu es encore dans ta bulle d'innocence, tu crois en beaucoup de choses et je t'envie, parce que tu crois en l'amour. Et surtout tu es forte, tu ne baisses pas les bras, tu te bats quand il le faut, me dit-il en s'adossant au canapé tout en me regardant. Moi, j'ai abandonné.
- Tu te sous-estime Tyler, tu es quelqu'un de gentil... lui répond-je en posant ma main sur la sienne. Et tu peux encore arrêter tout et recommencer. En tout cas, je serai toujours là si tu as besoin.
- Tu es folle... me dit-il touché par mes mots, un sourire chaleureux.

Ça me rend si triste de le voir réduit à errer sans but, tout ça parce que tout ce qu'il a aimé est partie. J'ai perdu quelqu'un, un père que j'ai aimé si fort et que j'aime encore mais je n'ai jamais perdu l'amour pour un garçon, et quand je vois dans quel état il est, j'ai peur que ça fasse vraiment mal. Tellement mal, que je ne puisse plus me relever.
On discute d'autre chose, je passe un bon moment et ça m'aide un petit peu à oublier. L'heure tourne, il me raccompagne chez moi, il y a qu'une station de bus entre chez moi et le bar.

- Encore merci pour cet après-midi, j'ai vraiment apprécié.
- Avec plaisir, reposes-toi, et souffle, ça ne durera pas, tu verras.

Je lui souris amusé, j'embrasse ça joue, je rentre chez moi. La maison est silencieuse, je me rappelle que maman est de nuit, je soupire. Je n'aime pas être seule et souvent quand elle est de nuit, je vais voir John, on écoute de la musique, on se raconte plein de trucs et parfois on regarde une série. Et ses parents m'invitent à manger ensuite, mais ce soir, je ne vais pas pouvoir le faire,  je vais seulement rester ici, seule.