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Un rayon de soleil s'aplatit sur mon visage me poussant à grimacer. Je me retourne pour fuire la source de mon agacement et enfouis mon visage dans mon coussin. Un frisson s'empare de tout mon corps m'obligeant à grogner et tirer sur ma couette. Rien n'y fait, je grelotte et ce putain de soleil me brule les paupières. Je souffle un grand coup et cherche mon téléphone sans ouvrir mes yeux. Après plusieurs tâtonnements, j'attrape enfin l'objet tant convoité et ouvre un œil. Le petit écran de mon smartphone s'illumine et laisse apparaître l'heure. Merde ! Pourtant je ne me suis pas couchée si tard. La soirée d'hier a dû être plus fatigante que ce que je m'étais imaginée.
Je grogne en reposant mon téléphone et tire mes mains jusque sur mon visage et le frictionne vigoureusement pour avoir une chance de me réveiller rapidement. Je sais que du ménage nous attend. J'arrive enfin à ouvrir les yeux et me donne toute la force que j'ai au fond de moi pour m'extirper de sous mes draps. Une immense vague de fraîcheur m'assaille, mordant ma peau de part et d'autre. Je tourne rapidement la tête vers ma fenêtre pour constater qu'elle est ouverte. Merde, j'ai dû oublier de la fermer en allant me coucher ! Je souffle pour la deuxième fois de la journée et fonce fermer les deux vitres de ma chambre. Je pars prendre une douche bien chaude pour enlever cette chair de poule qui ne me quitte pas.
Je laisse l'eau couler le long de mon corps, faisant se décrisper tous mes muscles. Des flashs de la soirée d'hier tourbillonnent dans ma tête ne voulant pas me laisser tranquille. Les prises de tête, le bière-pong, la bagarre, ma nouvelle vie. L'air commence à manquer et j'hyperventile. J'expire mais j'expire quoi ? Aucun air ne rentre. Respires, 1, 2, 3. Je sens ma tête tourner et je me laisse glisser contre le mur de la douche. Respires 1, 2, 3. 1, 2, 3. Ma poitrine me fait mal mais je sens petit à petit l'air s'engouffrer difficilement dans mes poumons. Ça faisait un petit moment que je n'avais pas eu une telle crise de panique. Tous ces changements, nouveau travail, nouvelle maison, nouvelle ville, nouveaux amis mais surtout nouvelle vie. Et ça, je ne sais pas comment le gérer.
J'essuie les quelques larmes coulées sans m'en rendre compte et finis rapidement ma douche. J'enfile un jogging gris et un tee-shirt noir un peu large avant d'étirer mes cheveux au dessus de ma tête dans un chignon désordonné. Je me brosse les dents, me rince la bouche et souffle une énième fois devant le miroir de la salle d'eau. 1, 2, 3. Je prends le temps de laisser l'air s'engouffrer en moi puis rejoins la cuisine plongée dans un grand silence. La vue de l'état de l'appartement m'hérisse les poils et me fait suer. Ok, bon bah quand c'est parti c'est parti.
- Salut..
Une voix endormie me fait sursauter et j'en fais tomber la poche poubelle que je venais juste d'attraper. Je me retourne pour voir Nolan entrer dans la pièce en se frottant les yeux. Il pourrait presque être attendrissant, enfin, si on ne le connaissait pas.
- Salut.
Je pince mes lèvres l'une contre l'autre ne trouvant rien à dire. Je devrais peut-être le remercier pour hier soir. Je m'avance pour dire quelque chose mais je constate que les traits de son visage sont durs et des cernes supportent ses yeux. A-t-il mis tant de temps à se calmer cette nuit ? En tout cas, il n'a pas l'air d'être de bonne humeur et je ne compte pas me prendre ses foudres alors que je suis innocente. Je souffle à nouveau et me résigne à le laisser boire son café en paix. J'attrape le sac poubelle laissé lâchement sur le sol et commence à ranger l'appartement.
- Qu'est ce que tu fais ? Me dit Nolan en se levant de son tabouret.
- Surprise par sa question, je fronce les sourcils tout en arrêtant ce que je faisais, eh bien, je, euh, je range l'appartement.
- D'un coup de main, il m'attrape la lèvre inférieure, arrête de faire ça.
Je m'étonne moi-même en constatant que je me mordais à nouveau la lèvre inférieure, signe de mon malaise quand je suis en sa compagnie. Je tombe dans ses yeux noisette, moins noirs que quand il a débarqué un peu plus tôt dans la cuisine. A l'aide de son pouce, il libère ma lèvre de mon emprise, mais laisse sa main contre ma joue. Je coupe ma respiration sans savoir pourquoi je n'arrive pas à me défaire de l'emprise de ses pupilles. Je me fais violence pour sortir quelques mots lentement.
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Existence - Tome 1 [TERMINEE]
Roman d'amourJameelyne, jeune femme de 26 ans, quitte sa campagne natale pour vivre à New York dans une colocation de cinq personnes. Perdue et brisée, elle va chercher à définir son Existence. Elle va tomber et se relever, se découvrir et se perdre. Dans cette...