Existence - Tome 1 [TERMINEE]

Chapitre 27 Vilain défaut

5 p.m

- Haha, j'arrive pas à croire qu'on est en train d'faire ça !

- Tu n'as pas besoin de le croire. Fais le c'est tout !

Ma nouvelle colocataire me regarde avec son air de "ne me tente pas" qu'il lui colle si bien à la peau me décrochant un rire qui vient du cœur. Je rapproche le récipient bien trop lourd pour moi au plus près du muret de notre balcon et me redresse un maximum possible pour faire craquer ma colonne vertébrale.

- On met ça sur le compte de l'alcool et des pétards, ok ?

J'hoche la tête pour lui faire comprendre que je suis bien d'accord et en même temps, pour ma part c'est un peu vrai. Je n'aurais jamais fait ça si mon esprit n'était pas embrumé par toutes les choses illicites que nous avons ingurgitées. J'ai la tête qui tourne et les poumons en feu à cause du froid et de l'alcool.

- Vas y la première.

- Quoi ?! Alix me regarde ahurie et pousse de son pied le récipient vers moi, c'est ton idée, alors à toi l'honneur !

Je grogne et attrape un des ballons et m'agenouille derrière le muret, suivis de mon ex-collègue. Nous prenons une grande respiration et levons la tête à peine, juste assez pour que nos yeux dépassent du mur de pierre. En bas de la rue, une personne marche tranquillement, quand elle arrive à notre hauteur je lâche rapidement mon ballon qui explose sur le passant. Un éclat d'eau s'éparpille sur lui et tout autour.

Je retiens un cri quand il relève la tête vers nous en jurant et je tire sur la main d'Alix pour que nous nous allongions au sol et éviter d'être vues. Ma poitrine monte et descend à toute allure, je tourne la tête vers ma colocataire qui est dans le même état que moi et nous éclatons de rire.

- Tu ne l'as pas raté !

Obligée de me tenir le ventre, mon hilarité prend le dessus dans un bruit infernal. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas autant ri. Nous nous relevons pour regarder la rue, la personne n'est plus là mais une grosse flaque est étendue sur le sol, attestant de nos enfantillages.

- J'essuie une larme et la pousse vers le saut, à ton tour !

Elle me regarde avec une lueur de défi et attrape un ballon à son tour. On se penche vers l'avant et attendons qu'une nouvelle personne se pointe. Au bout d'à peine cinq minutes, quelqu'un passe. J'ai à peine le temps de le reconnaitre qu'Alix laisse tomber le ballon et tape dans le mille.

- Merde baisse toi, baisse toi !

Je tire vivement sur son poignet pour qu'on s'allonge mais c'est trop tard, j'entends déjà une voix masculine nous insulter. Il nous a reconnu.

- C'était qui ? Me demande ma colocataire hilare.

- C'était Nolan !

- Elle retient sa respiration et plie ses lèvres l'une contre l'autre, on est morte.

J'hoche à nouveau la tête et nous explosons de rire. Il ne nous faut pas plus de temps pour que la porte d'entrée claque violemment et qu'un Nolan hystérique nous rejoigne sur la terrasse. On se relève brusquement et nous retournons face à notre colocataire.

- C'est quoi ce bordel ?!

Nous nous tenons droite l'une à côté de l'autre comme des enfants qui se font disputer par un adulte. Alix me glisse un regard amusé et s'en est trop je lui chuchote d'arrêter sinon je vais exploser et me tourne toute sourire vers Nolan.

- Désolée. Tu étais au mauvais endroit, au mauvais moment.

Je lui montre toutes mes dents tandis que ma colocataire se tortille pour éviter de rire. Je la comprends, voir Nolan trempé de la tête au pied alors que monsieur est toujours propre sur lui et joue le caïd. Il ressemble bien plus à un chien mouillé qu'autre chose.