Le vent soufflait doucement dans la grande chambre de la maisonnée. Il faisait flotter dans une danse les rideaux jaune et bleu, ainsi que la chevelure orangé de la jeune fille.
Elle s'appelait Tulipe, comme les fleurs que sa maman plantait dans le jardin. Ce n'était pas ses fleurs préférées, mais elle aimait les regarder de la fenêtre ouverte de sa chambre. Elle préférait les marguerites, car elles fleurissaient dans les champs sans avoir besoin d'entretien par la main verte de quelqu'un comme sa mère. Ces fleurs blanches vivaient comme elle le voulait, et là où elle le voulait. Et surtout, elle avait le même nom que son ancêtre, Marguerite. Qui, d'après grand-mère, était une femme incroyable et indépendante. Tulipe ne savait pas ce que voulait vraiment dire l'indépendant, mais elle pensait que c'était être comme on le voulais, et ça elle aimait.
Un mouvement attira son regard vers la branche du grand arbre du jardin. Il était si grand que son père devait tous les deux ans couper les branches qui chatouillent la fenêtre de leur chambre les jours d'orage. Lily en faisait des cauchemars.
Sur les branches survivantes, un petit rouge-gorge s'y posa. Tulipe sourit. Elle tendit la main et le petit oiseau battit des ailes et alla la rejoindre.
C'était Peter. Enfin, Tulipe l'appelait Peter. Elle ne savait pas comment ses parents l'avaient appelée à sa naissance, ou bien même si les rouges-gorges se donnaient des noms. Mais Peter devient Peter et il semblait aimer se surnom.
« Non, Pétunia n'est pas là aujourd'hui, lui dit Tulipe en le voyant piailler. Elle est chez des amis du collège. Mais si tu sais, Yvette et Christelle, ajouta-t-elle face au mouvement de tête de l'oiseau. Même qu'elle m'a dit qu'elles iraient toutes à l'anniversaire de William et que Alexander y serait. Et oui, Pétunia va peut-être écouter mes conseils et lui dire qu'elle l'aime. Même si je ne comprend pas trop l'importance de ça, ni ce qu'elle veut dire lorsqu'elle dit qu'elle l'aime. »
Peter battit des ailes que Tulipe prend pour de l'interrogation.
« Moi aussi je l'aime Pétunia. J'aime aussi papa et maman, et même Lily. Même si c'est un mouton. Mais je ne comprends pas pourquoi elle dit que c'est différent. En plus, elle m'a bien dit que ce n'était pas vraiment comme l'amour entre papa et maman. Donc je suis perdu. »
Tulipe réfléchit dans sa tête. Elle avait beau parler avec Pétunia de sa vie au collège, et de sa propre entrée la bas l'année prochaine, elle ne comprenait pas du tout ses sentiments. Avant, c'était plus simple. Elle pouvait comprendre les remue-ménages de la primaire, car elle y avait été jusqu'à ses six ans. Mais le collège semblait voir arriver bien d'autres situations incompréhensibles pour elle. Par exemple, personne ne jouait à la poupée, ni aux billes, et encore moins à faire des sculptures en papier. Non, ils parlaient.
Tulipe aimait bien parler avec Pétunia. Sa grande sœur parlait souvent avec elle depuis ses plus anciens souvenirs, mais elles jouaient aussi. Elle parlait aussi avec Lily, mais celle-ci préférait jouer dehors avec ses amis de primaires, ou bien juste aller se promener. Mais elle faisait aussi autre chose que juste parler. Alors non, elle ne comprenait pas que les collégiens ne faisaient QUE parler entre eux. Vraiment, c'était incompréhensible.
Peter piailla à nouveau et regarda dehors. Tulipe tourna la tête et observa la rivière qui s'écouler à l'arrière du pavillon. Maman ne voulait pas qu'elle y aille seule, contrairement à Pétunia et Lily. Elle avait bien trop peur pour elle, et maman devenait triste de devoir lui demander de rester à la maison. Mais Tulipe ne comprenait pas cette tristesse. Elle était bien dans sa chambre, avec ses jouets et surtout toutes ses peluches. Elle pouvait voir l'extérieur de sa chambre, et même lire dans le jardin. Alors elle ne comprenait pas, sa maison était parfaite. Et il y avait même Peter !
Ici, c'était son paradis.
« Lily est avec des amies, répondit-elle à l'interrogation de l'oiseau. Elles sont parties explorer le tombeau du géant de la rivière. Oui, elle l'on trouvait ! C'est grâce à la carte des poissons parlant qu'elles ont réussi. »
Lily adorait raconter les histoires de ses aventures à Tulipe. Et sa sœur jumelle adoré les découvrir, même si elle se doutait que ce n'était que des inventions basé sur sa journée. Elle avait combattu la sorcière des marais, fait partir le fantôme des toilettes et elles étaient parties brûlé la momie du géant de la rivière pour pas qu'il ne revienne.
Peter picora le bout de son doigt pour attirer son attention.
« Je suis d'accord avec toi, dit-elle. Ce n'est pas bien de brûler sa momie. On ne sait même pas si le géant est vraiment méchant. Il ne faut pas toujours croire ce que disent les autres, surtout des poissons parlant. Il est peut-être gentil et ce sont les poissons les méchants, pensa-t-elle. Je me demande si le démon de la cave de l'école va bien. Lily a dit que c'était un petit démon, alors peut-être qu'il voulait juste se cacher de la méchanceté des autres démons ? On doit essayer de comprendre ceux que l'on traite de méchants, car ils ont surement une raison de l'être. Et alors il faut les aider. »
Peter la regarda avant de s'envoler. Lui aussi devait penser comme Lily : les méchants sont méchants car ils le sont. C'est tout. Et même s'ils se rachètent, ils seront toujours méchants. Mais bon, Lily était un mouton donc Tulipe se moquait un peu de son avis.
Une main sur son épaule lui fit relever la tête. C'était sa maman. Elle la regardait de son regard vert jade. Lily et elle avaient hérité de ce regard, plus vert éclatant pour Lily et vert forêt pour elle. Pétunia avait pris des yeux bleu lagon de leur père, mais de la chevelure blonde de leur mère.
« Tu viens ma chérie? On va manger.
- J'arrive. »
Tulipe suivit sa mère jusqu'à la salle à manger. Elle était dans la même pièce que la cuisine, mais se séparait par un plan de travail aussi haut que Tulipe. Sur la table, seulement trois assiettes s'y trouvaient.
« Lily n'est pas rentrée? demanda Tulipe en se tournant vers son père. »
Il ne dit rien puis vit qu'elle le regardait. Alors il dit.
« Ta mère dit que Lily est partie avec un pique-nique. Donc elle ne rentrera que ce soir. »
Lily avait beau avoir 10 ans, c'était une vraie voyageuse pensa Tulipe. Elle alla à table pour manger. Le repas était délicieux. Ces parents étaient assis face à elle, et devaient se tourner sur le côté pour se regarder en parlant. Il le faisait pour Tulipe, même si sur cette table rectangle, ils devaient se faire des torticolis pour se voir. Car en effet, Tulipe ne pouvait pas les comprendre si elle ne voyait pas leurs lèvres.
Après tout, Tulipe était sourde.
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Tulipe Evans
FanfictionJe m'appelle Tulipe Evans. J'ai une sœur jumelle, Lily, une autre sœur plus âgée, Pétunia ainsi que deux parents formidable. Je suis ce qu'on appel une solitaire; je ne sors presque jamais de chez moi et j'ai très peu voir pas d'ami. J'ai aussi une...