Chapitre 14 : Première soirée à Serdaigle

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     Le repas chez les Serdaigle se déroula sans autre rebondissement. Chaque aiglons discutaient joyeusement. Pourtant, si quelqu'un lisait dans leur pensée, il verrait que les paroles de Tulipe flottaient encore dans leur tête. Les premières années lançaient de temps en temps un œil sur la table à côté de la leur, cherchant chez leur camarades Serpentard une quelconque chose expliquant le rejet ou la haine à leur encontre.

     Pour Tulipe, le repas fut époustouflant. Tout avait un goût de mets divin, avec en plus l'apparition magique des plats sur la table. Elle réfléchit cependant tout au long de son repas à comment les aliments avaient été préparés. Il fallait absolument qu'elle félicite et remercie les cuisiniers, et qu'elle leur demande la recette de cette tourte au champignon pour sa mère.

     La fin du repas arriva bien vite. Suite aux directives du directeur, les Préfets de chaque maison guidèrent leurs nouvelles recrues. Chez les aigles bruns, Tulipe comprit qu'ils s'appelaient Henri et Éric. Les deux étaient des jumeaux quasi identiques. Enfin quasi, car Tulipe trouva tout au long de leur chemin en direction des hauteurs du château, de nombreuses petites différences. Infime, mais assez pour savoir qu'Henri se trouvait être le moins ordonné des deux frères. Et qu'il possédait un grain de beauté pile entre l'index gauche et le majeur.

     Ils arrivèrent en haut d'une tour, suite à leur montée dans un étroit escalier en colimaçon. Sur le palier, seule une porte en vieux bois travaillé se tenait là. Dessus, un heurtoir à tête d'aigle faisait office de poignet.

     « Nous voici devant l'entrée de notre maison, commença Éric à voix haute pour que tous les élèves l'entendent. Pour pouvoir entrer dans notre salle commune, il vous faudra répondre à une question. »

     Toutes les premières années se mirent à se regarder entre eux. Tulipe vit leur bouche se mouvoir avec inquiétude. Mais Éric reprit.

     « Ne vous inquiétez pas. L'aigle ne vous pose que des questions dont vous êtes capable de répondre. Cependant, si vous ne donnez pas la bonne réponse, il vous faudra attendre que l'on vous ouvre ou qu'un autre élève réponde à la question.

- Mon frère ! Ne leur fais pas peur comme ça, rigole son jumeau qui rejoint ses côtés. Allez, les jeunes. Observé. »

     Le préfet s'approcha du heurtoir en forme de tête d'aigle et le frappa. Dès que ce fut fait, le bec de l'animal se mit en mouvement. Il s'ouvrait et se ferme comme s'il était en vie. Tulipe en fut fasciné.

     La porte s'ouvrit peu de temps après. Chaque élève se précipita à l'intérieur sous les regards rieurs des deux plus âgées. Cependant, ils virent la petite Tulipe qui ne s'avança pas. Intrigué, et surtout pressé d'entrer pour finir leur présentation, Henri l'interpella.

     « Hey ! Tulipe, c'est ça ?

- C'est exact, lui confirma la petite.

- Pourquoi tu ne rejoins pas les autres à l'intérieur, lui demanda-t-il en s'agenouilla à sa hauteur. Il faut que tu voies ta future maison et ta chambre. Et le couvre-feu sera bientôt là. Tu ne peux pas rester dehors.

- J'ai une question.

- Laquelle ?

- Je vais rejoindre les autres. »

     Éric intervient en posant sa main sur l'épaule d'Henri. D'un signe de tête, son frère accepta et il resta seul dans le palier avec la jeune Tulipe, la porte de la salle commune de nouveau fermée.

     « Quelle est ta question, redemanda gentiment Henri.

- Il n'existe pas un autre moyen pour entrer dans la salle commune ? Autre que de répondre à une tête d'aigle ?

Tulipe EvansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant