The little girl's powers

Chapitre 57

Lorsque j'émergeais, j'avais l'impression que mon cerveau était passé dans un pressoir. J'avais la langue pâteuse et l'esprit engourdi. J'étais allongée sur un lit, dans une pièce vide. Un hôpital ? Je ne savais pas. Je ne savais pas non plus combien de temps j'étais restée inconsciente. Mais tout allait bien n'est-ce pas ? Mon père allait surement bientôt rentrer dans la pièce avec Ma et me dire que je leur avais fait super peur. Ensuite ils m'expliqueraient ce qui m'étais arrivé, mais que j'allais mieux. Puis ils feraient entrer Lucas qui se rongerait les sangs pour moi dans le couloir.

Pourtant j'avais le mauvais pressentiment que rien allait se passer comme ça. Surtout lorsque, un peu plus réveillée, je me rendis compte que j'étais attachée au lit. La sensation des liens entravant mes poignets et mes jambes acheva de me réveiller. Mon cœur se mit à battre plus vite quand je réalisais que j'avais été enlevée. Je tendis les mains et commandais à mes pouvoirs de briser mes liens, mais il ne se passa absolument rien. Il n'y avait qu'un seul cas de figure dans lequel ça pouvait m'arriver et mon cœur se serra lorsque je compris.

Mes poignets étaient entravés par des liens renforcés en Vibranium. Soudain ma respiration s'emballa. Très peu de gens étaient au courant, parmi eux il y avait les Avengers, l'Etat et...une personne que je croyais soit en prison soit morte depuis longtemps. Tous mes muscles se contractèrent à la seule pensée que ce puisse être lui. Non, c'était impossible ! Mon père m'avait dit que je ne retournerais jamais avec lui, ça voulait bien dire qu'il ne pouvait plus me faire de mal. Non ? Mais je me rendis compte qu'il ne m'avait jamais dit ce qui était arrivé à cette personne après qu'il m'a secourue du labo.

L'horreur s'empara donc de moi lorsque la porte de la pièce s'ouvrit. Un homme entra et je ne le reconnu que trop bien. Il portait une blouse blanche comme la dernière fois que je l'avais vu, son visage avait pris quelques rides mais son rictus monstrueux était toujours le même. Lui qui m'avait torturé si souvent onze ans plus tôt, et dont le visage était venu hanter, pendant des années, mon sommeil. Ce n'était pas possible ! Ça ne pouvait pas être lui ! J'étais en train de faire un cauchemar et j'allais bientôt me réveiller ! Je serais chez Lucas avec mon père ! Je ne pouvais pas être ici avec ce monstre de docteur Martin !

- Enfin tu es réveillée ! s'exclama-t-il en se rapprochant de moi.

Un frisson me parcourut en entendant sa voix.

- Tu as grandi depuis la dernière fois, constata-t-il en penchant son visage au-dessus du mien pour me regarder droit dans les yeux. Tu ne t'attendais pas à me revoir n'est-ce pas ? Qu'est-ce que ton cher papa t'as dit à mon sujet ? Que j'étais mort ? En prison ? me demanda-t-il en souriant.

Je ne lui répondis pas, encore trop occupée à réaliser qu'il était vraiment là et que je ne rêvais pas.

- Oh non ! On ne t'avait rien dit ? comprit-il en me fixant. Ton cher Captain America ne t'as jamais dit qu'il n'avait jamais réussi à m'arrêter avec les autres Avengers ? Oups ! ria-t-il aux éclats devant mon air horrifié. C'est vraiment pas de chance pour toi ! Les seules personnes en qui tu avais confiance t'ont mentis toute ta vie !

- Qu'est-ce que je fais là ? demandais-je d'une voix tremblante.

- Tu parles ! Merveilleux ! se réjouit-il. Je n'ai jamais arrêté de chercher le moyen de te récupérer tu sais ? Te retrouver n'étais pas la chose la plus difficile, je savais que Steve Rogers t'avait gardé avec lui. Non le plus dur c'était de t'approcher. Tu étais toujours en compagnie d'un ou plusieurs Avengers ou bien d'agents du SHIELD. Alors il a fallu que j'attende. C'est ce que j'ai fait pendant onze ans tout en faisait attention à ceux qui me traquaient pour m'arrêter. Parce que je dois bien donner ça à Steve et sa bande, ils sont plutôt obstinés, ils n'ont jamais cessé leurs recherches. Mais ils ont baissé leur garde après que Thanos a claqué des doigts. Première erreur de ton père, t'avoir envoyé dans une école après tant d'année de scolarisation à domicile. Mais je ne pouvais pas agir, car il veillait quand même sur toi. Il a fallu que j'attende que vous rameniez tout le monde.